La plateforme d’échange décentralisée (DEX) Jupiter, basée sur la blockchain Solana, traverse actuellement une période difficile. Au cours du dernier mois, près de la moitié des transactions effectuées sur la plateforme ont échoué, suscitant l’inquiétude et les interrogations des utilisateurs. Quelles sont les causes de ce taux d’échec élevé et quelles solutions sont envisagées pour y remédier ?

Un taux d’échec préoccupant aux causes multiples

Sur les 30 derniers jours, en excluant les données manquantes des 2 et 3 août, le taux d’échec moyen des transactions sur Jupiter s’élève à 42,89%. Ce chiffre alarmant soulève de nombreuses questions quant aux raisons sous-jacentes de ces échecs et aux mesures prises pour améliorer les performances de la plateforme.

Une source de frustration particulière pour de nombreux utilisateurs est le fait qu’ils doivent tout de même payer des frais pour les transactions qui échouent. Bien que cela puisse sembler injuste de prime abord, c’est en réalité une caractéristique inhérente à la technologie blockchain.

Chaque transaction, qu’elle soit réussie ou non, utilise des ressources du réseau telles que la puissance de calcul et l’espace dans les blocs. Même si une transaction échoue, le validateur la traite jusqu’à ce qu’un problème provoque une erreur. Les frais servent donc à compenser l’utilisation de ces ressources informatiques.

Slippage et front-running : un équilibre délicat

Pour éviter les frais à répétition, les utilisateurs ont souvent tendance à augmenter leur tolérance au slippage, c’est-à-dire l’écart de prix acceptable entre le moment où la transaction est soumise et celui où elle est finalisée. Une tolérance plus élevée rend la transaction plus susceptible de réussir car elle donne au réseau la permission de la finaliser même si le prix change légèrement par rapport au devis initial.

Cependant, une tolérance au slippage accrue ouvre la porte à un autre risque : le front-running par des bots. Ces derniers peuvent détecter les transactions avec un slippage élevé et exécuter leurs propres échanges juste avant, achetant les actifs au prix inférieur et les revendant au prix supérieur fixé par le slippage de l’utilisateur. Celui-ci obtient alors un taux moins avantageux, ce qui lui coûte effectivement plus cher que les seuls frais de transaction.

Des limites de débit et des retards de traitement

Si la frénésie actuelle autour des memecoins, avec des dizaines de milliers de nouveaux tokens créés chaque jour, contribue au taux d’échec élevé, les fonctionnalités de calcul automatique du slippage et du gaz sur Jupiter jouent également un rôle. Bien qu’efficaces en temps normal, elles peinent en période de forte volatilité.

De plus, la plateforme est confrontée à des problèmes liés à l’exploitation abusive de son API de cotation gratuite. Des utilisateurs contournent les limites de débit en déployant de nouvelles machines, ce qui augmente les coûts opérationnels et risque de dégrader le service pour les utilisateurs légitimes. Le débit actuel de Jupiter est aussi insuffisant face au volume écrasant d’ordres, ralentissant sa logique de nouvelle tentative à plus de 25 secondes.

En résumé, les principaux défis auxquels Jupiter doit faire face sont :

  • Un taux d’échec des transactions avoisinant les 50%
  • Le risque accru de front-running lié à l’augmentation du slippage par les utilisateurs
  • Des fonctionnalités de calcul automatique moins performantes en période de volatilité
  • L’exploitation abusive de son API gratuite par des utilisateurs malveillants
  • Des limites de débit face aux volumes d’ordres actuels

Restaurer la confiance par des solutions techniques et une communication transparente

Pour surmonter ces difficultés, l’équipe de Jupiter planche sur différentes améliorations. Celles-ci incluent l’optimisation de l’infrastructure pour augmenter le débit, le perfectionnement des algorithmes de calcul du slippage et du gaz, ainsi que la mise en place de mesures anti-abus pour l’API.

Au-delà des défis techniques, c’est aussi la relation de confiance avec les utilisateurs qui est en jeu. Une communication transparente sur les problèmes rencontrés et les progrès réalisés sera essentielle pour maintenir la crédibilité de la plateforme et rassurer la communauté.

Les difficultés traversées par Jupiter illustrent la complexité de bâtir une infrastructure décentralisée robuste et scalable. À mesure que la finance décentralisée (DeFi) continue de gagner en popularité, il est crucial que les acteurs de cet écosystème redoublent d’efforts pour offrir des services fiables et performants, capables de répondre à une demande croissante.

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