Un séisme vient de frapper le monde de la crypto en Chine. Yao Qian, ancien directeur du département des crypto-actifs de la banque centrale chinoise, a été officiellement exclu du Parti Communiste suite à de graves accusations de corruption et d’utilisation frauduleuse de cryptomonnaies. Une affaire qui risque de ternir encore davantage l’image déjà compliquée des cryptos dans l’Empire du Milieu.

Le “Papa Crypto” chinois tombe de son piédestal

Considéré comme l’une des figures les plus influentes de l’écosystème crypto en Chine, Yao Qian, surnommé le “Papa Crypto”, occupait jusqu’à récemment des postes clés au sein des institutions financières du pays. Ancien directeur du département de surveillance technologique de la commission de régulation des titres financiers et ex-directeur du département crypto de la banque centrale, son CV impressionnant ne l’aura pas protégé de la disgrâce.

Après plusieurs mois d’enquête, les autorités ont rendu leur verdict sans appel : Yao Qian est officiellement exclu du Parti Communiste et écarté de toute fonction publique. Une chute vertigineuse pour celui qui était considéré comme l’un des plus grands experts en finance et technologie du pays.

Des faits accablants de corruption et de fraude

Selon le communiqué du Comité central d’inspection réglementaire (CCDI) du gouvernement, les chefs d’accusation à l’encontre de Yao Qian sont graves : corruption, abus de pouvoir et utilisation frauduleuse de cryptomonnaies.

Après enquête, Yao Qian a trahi sa mission initiale (…) en prétendant être un expert en sciences financières et en technologie. Il n’a épargné aucun effort pour soutenir des fournisseurs de services technologiques spécifiques pour son propre compte. Il a (…) recherché des avantages inappropriés (…) et utilisé des crypto-actifs pour effectuer des transactions.

CCDI

L’enquête a révélé que l’ancien haut dirigeant aurait reçu illégalement des fonds d’un montant particulièrement important en abusant de sa position et de son influence. Une affaire de plus qui met en lumière les dérives liées à l’utilisation des cryptomonnaies en Chine, souvent utilisées pour contourner la surveillance du yuan.

La Chine et les cryptos : une histoire d’amour-haine

Ce scandale vient s’ajouter à la longue liste des relations tumultueuses entre la Chine et les cryptomonnaies. Malgré un intérêt précoce pour la technologie blockchain, Pékin a rapidement imposé des restrictions sévères, interdisant notamment les ICO et les plateformes d’échange en 2017.

Cette méfiance s’explique en grande partie par la volonté du gouvernement de promouvoir sa propre monnaie numérique, le yuan numérique (e-CNY), comme alternative aux cryptomonnaies décentralisées. L’objectif : concurrencer la suprématie du dollar américain sur la scène internationale.

Les principales étapes de la régulation crypto en Chine :

  • 2013 : La Banque populaire de Chine interdit aux banques d’utiliser le Bitcoin
  • 2017 : Interdiction des ICO et fermeture des plateformes d’échange
  • 2019 : La Cour suprême reconnaît le Bitcoin comme un “bien virtuel”
  • 2021 : Interdiction totale du minage et des transactions en cryptomonnaies

Le yuan numérique, arme anti-crypto de Pékin ?

Lancé officiellement en 2020, le yuan numérique est présenté par les autorités chinoises comme un outil pour moderniser le système financier du pays et renforcer le contrôle sur les flux de capitaux. Mais cette monnaie numérique de banque centrale (MNBC) soulève également des inquiétudes quant à son potentiel de surveillance et de contrôle des citoyens.

Le scandale impliquant Yao Qian montre toutefois que même le yuan numérique n’est pas à l’abri de dérives frauduleuses. Un constat qui risque de renforcer la méfiance des autorités chinoises envers les actifs numériques, qu’ils soient décentralisés ou émis par la banque centrale.

Quelles conséquences pour l’avenir des cryptos en Chine ?

L’affaire Yao Qian porte un coup dur à la réputation déjà écornée des cryptomonnaies en Chine. Malgré l’intérêt croissant des investisseurs particuliers et institutionnels pour ces actifs, le gouvernement semble déterminé à maintenir une ligne dure.

Il est peu probable que Pékin assouplisse sa position dans un avenir proche, préférant concentrer ses efforts sur le déploiement du yuan numérique. Pour les acteurs de l’écosystème crypto chinois, l’heure est donc à la prudence et à l’adaptation face à un environnement réglementaire de plus en plus hostile.

Conclusion

Le scandale de corruption impliquant Yao Qian, figure emblématique de la crypto en Chine, illustre une nouvelle fois la complexité des relations entre Pékin et les actifs numériques. Entre méfiance, volonté de contrôle et promotion du yuan numérique, la Chine trace sa propre voie dans l’univers des monnaies digitales.

Si l’avenir des cryptomonnaies décentralisées semble compromis dans l’Empire du Milieu, l’engouement mondial pour ces actifs ne faiblit pas. Reste à savoir si la Chine parviendra à imposer son modèle de monnaie numérique étatique face aux géants du secteur comme le Bitcoin et l’Ethereum.

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