Le monde de la cryptomonnaie est une nouvelle fois secoué par un scandale financier de grande ampleur. Cette fois, c’est au tour de la Fondation Sui, qui développe la blockchain de layer-1 Sui, d’être pointée du doigt. Et ce, malgré une envolée spectaculaire du cours de son jeton natif SUI ces derniers jours. Que cache réellement cette hausse soudaine ? Des révélations accablantes font état de ventes massives de tokens SUI par des initiés, pour un montant faramineux de 400 millions de dollars. Décryptage d’une affaire qui ébranle la cryptosphère.
L’explosion du cours du SUI, une hausse suspecte ?
Le jeton SUI, natif de la blockchain Sui, a connu une ascension fulgurante ces derniers jours. Son cours a littéralement explosé, multiplié par cinq par rapport à son plus bas niveau. Une performance qui a fait rêver plus d’un investisseur. Mais derrière cette success story apparente, se cache peut-être une réalité bien moins reluisante.
Lundi 14 octobre, un internaute connu sous le pseudonyme @LightCrypto a tiré la sonnette d’alarme sur les réseaux sociaux. Selon lui, cette hausse soudaine du SUI est plus que suspecte, et pour plusieurs raisons :
- La valorisation (FDV) du jeton SUI, estimée à 23 milliards de dollars, paraît totalement disproportionnée et injustifiée au regard du potentiel réel du projet à ce stade.
- Des ventes massives de tokens SUI, pour un montant colossal de 400 millions de dollars, auraient été réalisées par des initiés en parallèle de la flambée du cours.
400 millions de dollars de jetons SUI vendus par des initiés
Le témoin affirme avoir détecté plusieurs transactions suspectes à hauteur de 400 millions de dollars, en provenance d’un wallet appartenant à la Fondation Sui elle-même. Ce portefeuille aurait massivement vendu des jetons SUI au moment même où le cours s’envolait, laissant penser à un délit d’initié caractérisé.
Et ce n’est pas la première fois que la Fondation Sui se retrouve au cœur de telles accusations. Déjà en juin dernier, des rumeurs de ventes de jetons sur Binance par des initiés avaient circulé, sans être formellement prouvées.
Les gars, ce n’était pas un délit d’initié, mais un délit d’initié “conforme”.
Un internaute ironisant sur la réponse de la Fondation
La Fondation Sui se défend et évoque un “partenaire infrastructurel”
Face à ces graves accusations, la Fondation Sui n’a pas tardé à réagir. Dans un message publié sur le réseau social X (ex-Twitter), elle a fermement démenti tout acte répréhensible de la part de ses employés ou des membres de Mysten Labs, l’entité derrière le développement de Sui.
Selon la Fondation, aucun initié, qu’il s’agisse d’employés, de membres de Mysten Labs ou d’investisseurs, n’a vendu pour 400 millions de dollars de SUI durant cette période. Elle assure qu’aucune règle de période de blocage (vesting) n’a été enfreinte.
Concernant le fameux wallet épinglé, la Fondation Sui suggère qu’il pourrait en réalité appartenir à un “partenaire infrastructurel”, sans plus de précisions. Un partenaire qui serait en totale conformité avec les règles établies.
Des explications qui peinent à convaincre la communauté. Beaucoup s’interrogent sur l’identité et le rôle exact de ce mystérieux “partenaire infrastructurel”. Les soupçons de délit d’initié et de manipulation de marché restent dans tous les esprits.
Quelles conséquences pour Sui et son jeton SUI ?
Suite à ces révélations, le cours du jeton SUI a légèrement corrigé, cédant quelques pourcents. Il faut dire qu’il restait sur un gain de plus de 100% sur les 30 derniers jours. Certains voient même en Sui le futur “Solana killer”.
Mais au-delà de la performance du cours, c’est la crédibilité et la réputation du projet Sui qui risquent d’être durablement entachées par ce scandale. La confiance est un ingrédient essentiel dans l’écosystème crypto, et Sui va devoir redoubler d’efforts pour rassurer et convaincre.
Pour l’heure, la Fondation Sui dément fermement les accusations. Mais l’affaire est loin d’être terminée et de nouvelles révélations pourraient encore venir secouer le cocotier. Une affaire à suivre de très près, car elle en dit long sur les dérives qui gangrènent encore trop souvent le milieu des cryptomonnaies. Ventes d’initiés, manipulation des cours, opacité… Autant de vieux démons que l’industrie se doit d’exorciser pour espérer gagner en maturité et en légitimité.
