Imaginez un instant : un ancien prodige des cryptomonnaies, jadis célébré comme un génie philanthropique, aujourd’hui enfermé dans une cellule, clamant haut et fort son innocence. Sam Bankman-Fried, le visage derrière l’effondrement retentissant de FTX, a brisé le silence le 18 février 2025 lors d’une interview exclusive depuis le centre de détention de Manhattan. Ses mots, lourds de révélations, soulèvent une question brûlante : et si tout ce qu’on nous a raconté sur cette débâcle était à revoir ?
Un scandale qui secoue encore le monde crypto
Pour comprendre l’ampleur de cette affaire, il faut remonter à novembre 2022. FTX, l’une des plus grandes plateformes d’échange de cryptomonnaies, s’effondre brutalement, emportant avec elle des milliards de dollars appartenant à des clients du monde entier. Sam Bankman-Fried, alors à la tête de l’empire, est rapidement pointé du doigt, accusé d’avoir détourné des fonds via sa branche Alameda Research. Condamné en 2023 à 25 ans de prison pour fraude, il n’a cessé de clamer que l’histoire a été mal racontée.
Une innocence proclamée avec force
Dans ses récentes déclarations, Bankman-Fried ne mâche pas ses mots. Selon lui, FTX n’était pas en faillite au moment de sa chute. “Il y avait assez d’actifs pour rembourser tous les clients intégralement”, affirme-t-il, défiant la narrative officielle. Il rejette la faute sur le cabinet juridique Sullivan & Cromwell, qui aurait, selon lui, précipité la débâcle en poussant pour une liquidation prématurée.
Ma plus grande erreur a été de céder en novembre 2022. J’aurais dû tenir bon.
Sam Bankman-Fried
Ces propos choc ne passent pas inaperçus. Ils remettent en question la gestion de la crise par les autorités et les avocats impliqués, tout en ravivant le débat sur la responsabilité réelle de l’ancien magnat.
Un procès biaisé ?
Bankman-Fried va plus loin dans ses accusations. Il pointe du doigt le juge Kaplan, en charge de son procès, qu’il qualifie de partial. “Le juge a permis à l’accusation de dire au jury que tout le monde avait perdu son argent, mais a interdit à la défense de répondre à cela”, explique-t-il. Une telle affirmation, si elle s’avère fondée, pourrait jeter une ombre sérieuse sur l’équité du jugement rendu en 2023.
Les points clés de sa défense :
- FTX disposait des fonds nécessaires pour éviter la faillite.
- Les décisions de Sullivan & Cromwell ont aggravé la situation.
- Le procès a été influencé par un juge partial.
Ces allégations ne sont pas anodines. Elles pourraient nourrir un appel en justice ou, comme il l’espère, attirer l’attention d’un improbable allié : Donald Trump, à qui il demande un pardon.
La quête d’un pardon présidentiel
Condamné à une peine de 25 ans, Bankman-Fried voit dans un éventuel pardon de Trump une porte de sortie. Ses parents, selon des rapports récents, auraient même plaidé sa cause auprès de l’ancien président. Cette stratégie n’est pas dénuée de sens : Trump a souvent affiché un intérêt pour les cryptomonnaies et une méfiance envers les régulations strictes imposées par l’administration Biden, que Bankman-Fried critique vertement.
“L’administration était incroyablement destructrice pour les cryptos”, a-t-il déclaré, liant son sort à une politique qu’il juge hostile. Un retournement politique qui contraste avec son soutien passé à Biden en 2020.
FTX : une faillite pas si simple
Si Bankman-Fried dit vrai, pourquoi les clients n’ont-ils toujours pas récupéré leur argent ? La réponse réside dans le chaos juridique qui a suivi la chute de FTX. Le patrimoine de la plateforme, évalué à 15 milliards de dollars selon les dernières estimations, est bloqué dans des batailles légales, dont un litige de 1,8 milliard avec Binance. Cette somme colossale pourrait théoriquement couvrir les pertes, mais les retards s’accumulent.
Entre les créanciers prioritaires, les petites créances et les poursuites en cours, le processus de remboursement traîne. Une situation qui, ironiquement, semble donner du poids à l’argument de solvabilité défendu par l’ancien PDG.
Un homme brisé ou un stratège rusé ?
Derrière les barreaux, Sam Bankman-Fried oscille entre résignation et espoir. Lorsqu’on lui demande ce qu’il ferait s’il était libéré, sa réponse est teintée d’humilité : “C’est dur à dire. Avec 25 ans devant moi, j’essaie de ne pas trop penser à l’avenir. Si mon appel réussit, je réfléchirais à comment être utile à nouveau.”
Je voulais utiliser ces milliards pour aider le monde, pas pour les perdre.
Sam Bankman-Fried
Ce ton introspectif tranche avec l’image d’arrogance qu’on lui prêtait autrefois. Mais est-ce sincère, ou une nouvelle manoeuvre pour regagner la sympathie du public ? Les avis divergent.
Le contexte plus large : la crypto sous pression
L’affaire FTX ne se limite pas à un homme ou une entreprise. Elle reflète les tensions croissantes dans l’univers des cryptomonnaies. Entre régulation accrue, scandales à répétition et volatilité des marchés, le secteur traverse une période charnière. Les prix actuels, comme Bitcoin à 98 224 $ ou Ethereum à 2 745 $, témoignent d’une résilience, mais aussi d’une fragilité sous-jacente.
État des lieux du marché en février 2025 :
- Bitcoin (BTC) : 98 224 $, en hausse de 1,16 %.
- Ethereum (ETH) : 2 745 $, quasi-stable (+0,12 %).
- Solana (SOL) : 174 $, en progression de 1,5 %.
Dans ce climat, les paroles de Bankman-Fried résonnent comme un appel à repenser la manière dont les échecs crypto sont jugés et gérés.
Et après ?
Que réserve l’avenir à Sam Bankman-Fried ? Un appel en justice pourrait rouvrir le dossier, mais ses chances restent incertaines. Quant au pardon de Trump, il dépendra autant de la politique que de la volonté de l’ex-président de s’impliquer dans une affaire aussi controversée. Une chose est sûre : cette saga est loin d’être terminée.
Pour les investisseurs et les amateurs de cryptos, l’histoire de FTX reste une leçon brutale : derrière les promesses de richesse rapide se cachent des risques bien réels. Et vous, que pensez-vous de ses déclarations ? Croyez-vous en son innocence, ou est-ce une ultime tentative de rédemption ?