L’affaire Roger Ver fait grand bruit dans l’univers des cryptomonnaies. Celui qu’on surnomme “Bitcoin Jesus” est aujourd’hui dans la tourmente, accusé par le gouvernement américain d’avoir dissimulé pas moins de 240 millions de dollars issus de ventes de Bitcoin pour échapper au fisc. Une inculpation que Ver conteste avec véhémence, n’hésitant pas à pointer du doigt les abus de pouvoir des autorités américaines.

Roger Ver, de “Bitcoin Jesus” à accusé d’évasion fiscale

Visage emblématique des débuts du Bitcoin, Roger Ver s’est forgé une réputation sulfureuse au fil des années. Fervent défenseur de la première cryptomonnaie, il a fait fortune grâce à des investissements précoces et judicieux. Mais voilà qu’aujourd’hui, celui qu’on surnommait “Bitcoin Jesus” se retrouve dans le collimateur de l’oncle Sam.

L’acte d’accusation dévoilé par le Département de la Justice américain est accablant : Ver aurait sciemment dissimulé plus de 240 millions de dollars de gains en capital issus de la vente de bitcoins afin d’échapper à l’impôt. Des faits qui remonteraient à 2014, lorsque le cours du BTC avoisinait les 800 dollars.

Je m’attendais à devenir une cible politique pour l’IRS après mon expatriation, mais mes actions étaient en accord avec la loi.

Roger Ver

Une inculpation contestée, un abus de pouvoir dénoncé

Face à ces accusations, Roger Ver a choisi l’offensive. Ses avocats ont déposé une requête visant à rejeter purement et simplement l’acte d’accusation. Selon eux, le Département de la Justice aurait outrepassé ses droits en accédant à des communications confidentielles entre Ver et ses conseils. Des éléments clés à décharge auraient aussi été dissimulés au grand jury.

Pour sa défense, Ver affirme avoir agi comme toute personne raisonnable, en suivant les conseils de ses experts face au flou réglementaire d’alors autour des cryptomonnaies. Il dénonce une chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques plus que par des preuves tangibles de malversation.

Les arguments clés de la défense de Roger Ver :

  • Il a agi de bonne foi en suivant les conseils fiscaux de l’époque.
  • L’IRS n’a émis des directives claires sur la fiscalité crypto qu’après son départ pour Saint-Kitts-et-Nevis.
  • La valorisation de son portefeuille Bitcoin en 2014 était hautement spéculative vu l’immaturité du marché.
  • Le DoJ a eu un accès indu à des échanges confidentiels avec ses avocats.
  • Des éléments à décharge auraient été cachés au grand jury.

Une affaire symptomatique d’un durcissement réglementaire

Au-delà du seul cas Ver, cette affaire est révélatrice des tensions croissantes entre le secteur crypto et les autorités. Sous l’administration Biden, réputée peu favorable aux cryptoactifs, les procédures visant les grandes figures de l’industrie se sont multipliées. Une démarche jugée punitive et contre-productive par beaucoup d’acteurs et d’experts.

Avec le procès de Roger Ver, prévu pour février 2025, c’est un nouvel épisode de ce bras de fer qui s’annonce. Son issue, déterminante pour l’avenir de “Bitcoin Jesus”, pourrait aussi faire jurisprudence dans un écosystème crypto en quête de clarté réglementaire. Preuve s’il en fallait que l’affaire dépasse largement le simple cadre individuel et fiscal.

C’est un nouvel exemple de l’acharnement judiciaire contre l’industrie crypto, ciblant des individus sur la base de considérations politiques plus que de preuves tangibles.

Robert Barnes, avocat de Roger Ver

Alors que le monde crypto espère un apaisement avec le changement d’administration à venir, tous les regards sont désormais braqués sur le procès à venir de Roger Ver. Un procès dont l’issue pourrait peser lourd sur l’avenir d’une industrie en quête de maturité et de reconnaissance.

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