Le monde des cryptomonnaies n’en finit pas de défrayer la chronique. Dernier épisode en date : Richard Heart, fondateur des projets Hex et PulseChain, se retrouve dans le collimateur d’Interpol. L’entrepreneur, déjà poursuivi par la SEC américaine depuis 2023, fait désormais l’objet d’un avis de recherche international. Une chasse à l’homme qui marque un nouveau tournant dans les déboires judiciaires de cette figure controversée de l’écosystème crypto.
De l’ombre à la lumière : le parcours troublant de Richard Heart
Richard James Schueler, plus connu sous le pseudonyme Richard Heart, s’est taillé une réputation d’entrepreneur à succès dans l’industrie des cryptoactifs. Avec le lancement de Hex, puis de PulseChain, présentée comme une alternative plus rapide et écologique à Ethereum, il a su attirer les faveurs des investisseurs. Mais derrière cette success story se cachent des zones d’ombre et des pratiques pour le moins douteuses.
La SEC, le gendarme boursier américain, a ainsi engagé des poursuites contre Richard Heart dès 2023, l’accusant de vente de titres non enregistrés. Des charges que l’intéressé a toujours réfutées en bloc, tout en se réfugiant en Finlande pour échapper à la justice. Un choix qui n’aura fait que retarder l’inéluctable.
Le couperet tombe : Interpol émet un avis de recherche
Le 18 décembre dernier, Interpol a en effet émis un “Red Notice”, autrement dit un avis de recherche international, à l’encontre de Richard Heart. Une demande formulée par la Finlande qui accuse l’entrepreneur crypto de deux chefs :
- Évasion fiscale : Richard Heart est soupçonné d’avoir omis de déclarer ses revenus sur plusieurs années
- Agression physique : il est également accusé d’avoir agressé un adolescent de 16 ans
Des faits d’une extrême gravité qui ont conduit Europol à inscrire Richard Heart sur sa liste des criminels les plus recherchés. Malgré la tempête judiciaire qui s’abat sur lui, l’intéressé affiche une confiance en apparence inébranlable. Sur son compte X (ex-Twitter), il ironise :
Toute ma vie, j’ai préparé l’avenir. Je l’ai anticipé. Je l’ai créé. Je n’ai jamais été aussi en sécurité et je suis enthousiaste pour l’avenir. Cela rend certaines entités furieuses, mais il n’y a littéralement rien qu’elles puissent faire à ce sujet, à part être furieuses. Cela fait du bien d’être désiré.
Richard Heart
Craig Wright, un autre “Faketoshi” rattrapé par la justice
Richard Heart n’est pas le seul acteur sulfureux de la cryptosphère à devoir rendre des comptes à la justice. Récemment, c’est Craig Wright, autoproclamé créateur du Bitcoin, qui a été condamné à un an de prison avec sursis. Son tort ? Avoir ignoré les décisions de justice concernant ses prétentions à être le mystérieux Satoshi Nakamoto. Un mensonge qui lui aura coûté cher.
Vers une régulation accrue de l’écosystème crypto ?
Ces affaires à répétition témoignent de la nécessité d’une régulation plus stricte du secteur des cryptomonnaies. Trop longtemps considéré comme un far west où tous les excès étaient permis, cet écosystème doit aujourd’hui faire face à ses responsabilités. Les régulateurs, à l’image de la SEC aux États-Unis ou de l’ESMA en Europe, semblent bien décidés à mettre de l’ordre dans ce marché encore largement opaque.
Pour Richard Heart, l’étau se resserre. Malgré sa confiance affichée, l’entrepreneur devra tôt ou tard répondre de ses actes devant la justice. Une chose est sûre : le feuilleton judiciaire est loin d’avoir livré son dernier rebondissement. Affaire à suivre…
