En cette fin d’année 2024, le marché des cryptomonnaies est en ébullition. L’élection de Donald Trump en novembre dernier a ravivé les espoirs d’un assouplissement de la réglementation aux États-Unis, le candidat ayant multiplié les prises de position favorables aux crypto-actifs durant sa campagne. Cependant, les récentes déclarations d’Hester Peirce, commissaire de la Securities and Exchange Commission (SEC), viennent tempérer cet enthousiasme. Celle que l’on surnomme affectueusement la “Crypto Mom” pointe en effet du doigt la stratégie du Public Company Accounting Oversight Board (PCAOB) envers les entreprises crypto.
Un budget en hausse, pour quoi faire ?
Le 18 décembre dernier, Hester Peirce a publié une déclaration sur le site officiel de la SEC, dans laquelle elle exprime ses inquiétudes quant à l’augmentation constante du budget du PCAOB. Pour rappel, cet organisme est chargé de superviser les audits des sociétés cotées en bourse et des intermédiaires financiers. Or, le budget proposé pour l’année 2025 frise les 400 millions de dollars, soit une hausse de 4% par rapport à 2024 et de 50% comparé à 2019.
Des priorités qui posent question
Dans son rapport sur les priorités pour 2025, le PCAOB a annoncé son intention de se concentrer davantage sur les entreprises publiques et les courtiers détenant d’importants actifs en cryptomonnaies ou réalisant des transactions significatives dans ce domaine. Une orientation qui inquiète Hester Peirce, craignant un effet dissuasif sur l’industrie crypto :
Cette prise de position semble aller dans le sens de la nouvelle direction de la SEC. Suite à l’élection de Donald Trump, l’ancien président Gary Gensler a en effet été remercié au profit de Paul Atkins, connu pour ses positions pro-crypto.
Vers une révolution crypto aux États-Unis ?
Si les craintes d’Hester Peirce se confirment, c’est tout l’écosystème crypto américain qui pourrait en pâtir. En ciblant systématiquement les entreprises impliquées dans les actifs numériques, le PCAOB risque de freiner l’innovation et l’adoption des cryptomonnaies outre-Atlantique. Une situation paradoxale, alors même que l’élection de Donald Trump laissait présager un environnement plus favorable.
Reste à savoir si la “Crypto Mom” parviendra à infléchir la position du PCAOB. Ses arguments ont en tout cas le mérite de relancer le débat sur la régulation des cryptomonnaies aux États-Unis. Car si une supervision est nécessaire pour protéger les investisseurs, celle-ci ne doit pas pour autant étouffer un secteur en pleine expansion. L’équilibre est fragile, mais crucial pour l’avenir de la crypto outre-Atlantique.
Les enjeux d’une régulation adaptée
Les défis de la régulation crypto aux États-Unis
- Protéger les investisseurs sans freiner l’innovation
- Adapter les règles aux spécificités des actifs numériques
- Harmoniser les approches des différentes agences fédérales
- Assurer la compétitivité des entreprises crypto américaines
Dans ce contexte, la SEC joue un rôle clé. Sous l’impulsion d’Hester Peirce, elle pourrait œuvrer à la mise en place d’un cadre réglementaire favorable au développement de l’écosystème crypto, tout en préservant l’intégrité des marchés financiers. Un défi de taille, mais essentiel pour ne pas rater le train de la révolution crypto.
Car au-delà des États-Unis, c’est la place de la première économie mondiale dans le secteur des actifs numériques qui se joue. Alors que d’autres pays, comme la Suisse ou Singapour, multiplient les initiatives pour attirer les entreprises crypto, l’Oncle Sam ne peut se permettre de rester à la traîne. En trouvant le juste équilibre réglementaire, il pourrait au contraire conforter son leadership technologique et financier pour les années à venir.
La balle est désormais dans le camp de la SEC et du PCAOB. Espérons que les arguments d’Hester Peirce seront entendus et qu’une véritable révolution crypto pourra s’opérer outre-Atlantique. Les prochains mois s’annoncent en tout cas décisifs pour l’avenir du secteur aux États-Unis.