Alors que l’idée d’une réserve stratégique en Bitcoin enfle dans les sphères politiques et financières, le président de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell vient doucher les espoirs de certains. Retour sur une prise de position qui soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la première cryptomonnaie.

Un engouement croissant pour une réserve en BTC

Depuis quelques mois, l’idée de constituer une réserve stratégique en Bitcoin semble séduire de plus en plus d’acteurs publics et privés. Cette perspective est notamment portée par :

  • Plusieurs États américains qui se disent prêts à franchir le pas
  • Des élus un peu partout dans le monde qui surfent sur cette vague
  • Des géants de la finance comme BlackRock qui accumulent du BTC

Face à cet engouement, difficile de ne pas y voir un véritable FOMO (Fear Of Missing Out) étatique. Chacun semble vouloir prendre une longueur d’avance, avec en ligne de mire un BTC à 13 millions de dollars dans un futur plus si lointain.

Des questions sur la compatibilité idéologique

Si l’enthousiasme est palpable, des voix s’élèvent néanmoins pour questionner la compatibilité de ces velléités étatiques avec l’esprit originel du Bitcoin. Créé en réaction à la crise financière de 2008, le BTC se voulait un outil d’émancipation vis-à-vis des institutions traditionnelles.

Dès lors, voir ces mêmes institutions chercher à s’en emparer pose question. S’agit-il d’une volonté sincère d’adopter un nouveau paradigme monétaire ou plutôt d’une tentative de garder la mainmise sur un système qui leur échappe de plus en plus ?

La douche froide de Jerome Powell

C’est dans ce contexte que les propos de Jerome Powell résonnent comme une douche froide. Interrogé mercredi sur la possibilité pour la Fed de détenir du Bitcoin, le président de l’institution a été on ne peut plus clair :

“Nous ne sommes pas autorisés à posséder du Bitcoin. La Federal Reserve Act dit ce que nous pouvons détenir et nous ne cherchons pas à changer la loi. C’est au Congrès de considérer ce genre de choses.”

Jerome Powell, Président de la Réserve fédérale

En quelques phrases, Powell a ainsi mis un sérieux coup de frein aux ambitions de ceux qui voyaient déjà le Bitcoin s’inviter dans les coffres de la Réserve fédérale. Une prise de position qui a fait immédiatement vaciller le cours du BTC sous la barre symbolique des 100 000 dollars.

Un excès d’optimisme des investisseurs ?

Pour Zach Pandl, responsable de la recherche chez Grayscale, cette réaction des marchés est révélatrice d’un excès d’optimisme :

“Les investisseurs mettent peut-être trop l’accent sur la possibilité théorique d’une réserve stratégique de Bitcoin.”

Une analyse qui invite à tempérer les ardeurs et à revenir à une approche plus pragmatique et réaliste de l’adoption du Bitcoin par les institutions officielles.

Une adoption qui se fera par étapes

Car s’il est indéniable que le Bitcoin gagne en crédibilité et attire de plus en plus d’acteurs institutionnels, le chemin vers une adoption massive par les banques centrales semble encore long et semé d’embûches réglementaires et politiques.

L’arrivée prochaine à la Maison Blanche de Donald Trump, connu pour ses positions pro-crypto, pourrait certes rebattre les cartes. Mais il faudra sans doute encore de nombreuses évolutions législatives et un changement profond de mentalités pour voir un jour le Bitcoin côtoyer le dollar et l’or dans les réserves de la Fed.

En attendant, c’est probablement à travers l’adoption progressive par les entreprises et les particuliers que le Bitcoin continuera à tracer sa route et à s’imposer comme une alternative crédible et pérenne au système monétaire actuel. Une adoption par le bas qui, à terme, pourrait bien forcer la main des institutions réticentes.

Conclusion

Le refus de la Fed de considérer une réserve en Bitcoin illustre toute la complexité et les paradoxes de l’adoption de la cryptomonnaie reine par le système qu’elle entendait initialement bousculer. Un refus qui ne doit cependant pas masquer les avancées réelles et les changements de paradigme à l’œuvre.

Car au-delà des déclarations officielles, une chose est sûre : le Bitcoin s’est imposé comme un acteur incontournable de la finance du 21ème siècle. Et même les institutions les plus puissantes ne pourront pas éternellement ignorer cette réalité.

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