Le géant des cryptomonnaies Binance se retrouve au coeur d’une tempête internationale, alors que son responsable conformité Tigran Gambaryan croupit dans une prison nigériane. Accusé de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale, l’ancien agent de l’IRS clame son innocence. Ses ex-collègues des agences fédérales américaines montent au créneau pour faire pression sur le gouvernement, qu’ils accusent d’inaction coupable.

Un procès aux allures de règlement de comptes politique ?

Tigran Gambaryan s’était rendu au Nigeria en janvier dernier pour discuter de la conformité financière de Binance. Selon d’anciens agents fédéraux qui le connaissent bien, les autorités locales auraient alors exigé un « paiement substantiel » pour régler certaines questions, poussant Gambaryan et ses collègues à quitter le pays précipitamment, craignant pour leur sécurité.

Invité à revenir un mois plus tard, l’exécutif de Binance s’est vu confisquer son passeport avant d’être placé en état d’arrestation. Des accusations que ses soutiens jugent « infondées », y voyant plutôt un moyen de pression sur l’entreprise.

Son rôle chez Binance ne fait pas de Tigran un substitut approprié pour l’entreprise.

La lettre des ex-agents fédéraux américains

Un ancien agent exemplaire

Dans une lettre ouverte, ses anciens collègues dressent le portrait d’un agent « exemplaire » et « dévoué », ayant travaillé sur de nombreux dossiers sensibles, du financement du terrorisme à l’affaire Silk Road. « Son dévouement infatigable à l’État de droit » plaide en sa faveur, arguent-ils.

Les accusations contre Gambaryan en bref :

  • Blanchiment d’argent
  • Évasion fiscale
  • Pression sur Binance via son exécutif

Le gouvernement américain pointé du doigt

La lettre pointe sévèrement du doigt l’apparente passivité des autorités américaines. Ses auteurs exhortent le Département d’État à utiliser « tout le poids de la diplomatie américaine » pour obtenir la libération de Gambaryan, sans quoi les conséquences pourraient être « terribles ». Certains parlementaires appellent même à la nomination d’un émissaire spécial.

Du côté nigérian, le ministre de l’Information Mohammed Idris se veut rassurant, affirmant que les procureurs sont « confiants dans leur dossier » et que Binance aura l’opportunité de se défendre dans le respect des procédures. Une défense qui s’annonce ardue, alors même que l’entreprise reconnaît ne pas avoir de « plan clair » pour faire sortir son responsable conformité du guêpier nigérian.

Chez Binance, on ne voit pas de plan clair pour sortir notre exécutif du Nigeria.

Un porte-parole de Binance

Binance dans la tourmente

Cette affaire tombe au plus mal pour le leader mondial des échanges cryptos, déjà confronté à une pression réglementaire croissante à travers le monde. En juin, Binance avait dû suspendre temporairement les retraits en dollars américains et plusieurs de ses dirigeants font l’objet d’enquêtes.

Alors que les appels à réguler plus sévèrement l’industrie des cryptomonnaies se multiplient, le procès très politique de Tigran Gambaryan risque de jeter une lumière crue sur les pratiques des acteurs du secteur et leurs relations avec les États. Le Nigéria, l’un des pays au monde comptant le plus d’utilisateurs de cryptos, constitue un marché clé que Binance ne peut se permettre de perdre.

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