Imaginez-vous au bord d’une falaise, observant un funambule qui avance prudemment sur une corde tendue. À gauche, un ciel bleu prometteur ; à droite, un gouffre sombre et menaçant. Voilà où se trouve Bitcoin en ce mois de mars 2025 : après une chute vertigineuse de 24 % depuis son sommet historique de janvier, la cryptomonnaie oscille entre espoir et incertitude. Les analystes scrutent les données, les tendances historiques et les soubresauts économiques mondiaux pour prédire son prochain mouvement. Alors, Bitcoin va-t-il retrouver son élan ou plonger encore plus bas ? Plongeons dans cette analyse pour comprendre les forces en jeu.

Un Marché Crypto à la Croisée des Chemins

Le 13 mars 2025, Bitcoin s’échange autour de 82 600 $, loin de son record de 109 114 $ atteint en janvier. Cette correction brutale a semé le doute parmi les investisseurs, partagés entre l’optimisme d’un rebond imminent et la crainte d’un effondrement plus profond. Mais d’où vient cette turbulence ? Entre les politiques tarifaires de Donald Trump, les sorties massives des ETF Bitcoin et des signaux techniques contradictoires, les raisons ne manquent pas. Décortiquons ces facteurs un à un.

Les secousses macroéconomiques ébranlent Bitcoin

Le paysage économique mondial ressemble à une mer agitée, et Bitcoin n’échappe pas aux vagues. Depuis l’entrée en fonction de Trump en janvier, les marchés ont été secoués par une série d’événements imprévus. Si son administration pro-crypto avait d’abord suscité l’enthousiasme – avec des promesses de réserves stratégiques en BTC –, la réalité a vite refroidi les ardeurs. Aucun achat significatif n’a été réalisé, laissant les investisseurs sur leur faim.

À cela s’ajoute une guerre tarifaire qui prend de l’ampleur. Trump a imposé des taxes de 25 % sur l’acier et l’aluminium en provenance du Canada, provoquant une riposte immédiate : des tarifs sur 21 milliards de dollars de produits américains. L’Union européenne a suivi avec ses propres mesures, visant 28 milliards de dollars de marchandises US. Résultat ? Une montée de l’aversion au risque à Wall Street, où les actifs volatils comme Bitcoin perdent de leur attrait au profit de valeurs refuges comme l’or.

Les chiffres clés de la tempête macroéconomique :

  • Chute de Bitcoin : -24 % depuis janvier 2025.
  • Tarifs US-Canada : 25 % sur l’acier et l’aluminium.
  • Riposte de l’UE : 28 milliards $ de taxes sur les produits américains.

Mais tout n’est pas sombre. Le 12 mars, les données sur l’inflation américaine ont offert une lueur d’espoir : l’indice des prix à la consommation a ralenti à 2,8 % sur un an, contre 0,5 % en janvier. Bitcoin a brièvement grimpé à 84 000 $, signe que le marché reste sensible aux bonnes nouvelles. Pourtant, cette éclaircie a été vite balayée par l’escalade des tensions commerciales. Le message est clair : dans ce climat, Bitcoin est à la merci des caprices de l’économie mondiale.

Les institutionnels battent en retraite

Si les petits investisseurs scrutent les graphiques, les gros poissons – les institutionnels – dictent souvent la tendance. Depuis mi-février, les ETF Bitcoin spot subissent une hémorragie de capitaux. Le 25 février a marqué un record avec une sortie nette de plus d’un milliard de dollars en une seule journée, un signal clair d’un repli stratégique face à l’incertitude. Même les leaders du marché comme BlackRock (IBIT), avec 568 000 BTC sous gestion, ou Fidelity (FBTC), avec 197 500 BTC, n’échappent pas à cette vague de défiance.

Pensez à Bitcoin comme à un compte bancaire dans le cloud, totalement décentralisé : ni la Suisse ni les États-Unis n’ont leur mot à dire.

Un analyste anonyme

Pourtant, un détail intrigue : six membres du cabinet Trump détiennent des Bitcoins, directement ou via des ETF. Robert F. Kennedy Jr., secrétaire à la Santé, possède entre 1 et 5 millions de dollars en BTC, tandis que Scott Bessent, secrétaire au Trésor, détient jusqu’à 500 000 $ dans l’ETF de BlackRock. Ces positions suggèrent une légitimité croissante au sein de l’élite politique américaine, même si Bessent prévoit de céder ses parts d’ici 90 jours. Cette proximité avec le pouvoir pourrait-elle changer la donne à long terme ?

En parallèle, l’open interest (intérêt ouvert) des contrats dérivés sur Bitcoin raconte une histoire similaire. Après un pic à 70 milliards de dollars en janvier, il a chuté à 45,7 milliards le 11 mars, avant de remonter légèrement à 46,7 milliards. Ce rebond timide indique que certains traders reprennent position, mais la prudence domine. Sans un retour massif des capitaux institutionnels, difficile d’imaginer un rallye durable.

Les leçons du passé : un rebond en vue ?

Bitcoin n’est pas étranger aux corrections brutales suivies de reprises spectaculaires. Pour certains analystes, comme CryptoCon, la situation actuelle rappelle étrangement mars 2017. À l’époque, après une percée au-delà de son précédent sommet, BTC avait reculé avant de repartir vers de nouveaux records dans les 9 à 12 mois suivants. Aujourd’hui, des indicateurs techniques appuient cette hypothèse.

L’RSI Bollinger Band %, un outil combinant momentum et volatilité, est tombé à des niveaux historiquement bas. Dans le passé, ces zones ont souvent marqué un plancher local, annonçant une reprise. CryptoCon y voit la fin de la « Phase 4 » du cycle de Bitcoin : une percée au-delà du sommet historique, suivie d’une consolidation, puis d’une nouvelle ascension. Si ce scénario se répète, le sommet du cycle pourrait encore être à plusieurs mois devant nous.

Les cycles historiques de Bitcoin :

  • Janvier 2013 : percée, correction, puis rallye.
  • Décembre 2016 : sommet, repli, puis nouveau sommet.
  • Novembre 2020 : record, consolidation, puis explosion.

Mais tous ne partagent pas cet optimisme. Doctor Profit, un autre analyste réputé, propose deux scénarios. Dans une conjoncture normale, le plancher de Bitcoin se situerait entre 68 000 $ et 74 000 $, selon l’indicateur MVRV (Market Value to Realized Value), qui évalue si BTC est surévalué ou sous-évalué. Actuellement, cet indicateur signale une zone de support solide. Cependant, un événement imprévisible – un « cygne noir » – pourrait tout changer.

Le spectre d’un cygne noir

Qu’est-ce qui pourrait faire dérailler Bitcoin ? Les risques ne manquent pas : une récession mondiale aggravée par les tarifs de Trump, une crise financière majeure ou un scandale dans l’industrie crypto. Doctor Profit, initialement sceptique sur un tel scénario, révise son jugement face aux tensions économiques actuelles. Si un cygne noir frappe, Bitcoin pourrait plonger vers 50 000 $, voire plus bas, effaçant des mois de gains.

Pourtant, même dans ce cas, l’histoire montre que Bitcoin a une résilience unique. Après chaque krach – 2018, 2020, 2022 –, il est revenu plus fort. La question est : les investisseurs sont-ils prêts à encaisser une nouvelle tempête ? La réponse dépendra autant des données techniques que du climat mondial.

Que faire en tant qu’investisseur ?

Face à cette incertitude, une chose est sûre : la prudence est de mise. Les signaux sont contradictoires – un RSI oversold suggère un rebond, mais les sorties d’ETF et les tensions commerciales incitent à la méfiance. Voici quelques pistes pour naviguer dans ce brouillard :

  • Surveillez les niveaux clés : 74 000 $ comme support, 84 000 $ comme résistance.
  • Diversifiez vos actifs : ne misez pas tout sur Bitcoin.
  • Restez informé : les annonces de Trump ou les données économiques peuvent tout changer en un instant.

En somme, Bitcoin est à un tournant. Les optimistes y voient une pause avant une nouvelle envolée ; les pessimistes, le prélude à un désastre. Une seule certitude : dans ce marché, il ne faut jamais investir plus que ce qu’on est prêt à perdre.

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Passionné et dévoué, je navigue sans relâche à travers les nouvelles frontières de la blockchain et des cryptomonnaies. Pour explorer les opportunités de partenariat, contactez-nous.

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