Alors que le mandat de Gary Gensler à la tête de la Securities and Exchange Commission (SEC) touche à sa fin, un nom revient avec insistance pour lui succéder : celui de Paul Atkins, ancien commissaire de l’autorité de régulation américaine. La nomination de ce fervent défenseur de l’innovation pourrait marquer un tournant dans l’approche de la SEC vis-à-vis des cryptomonnaies.
Paul Atkins, le choix de la Maison Blanche ?
Selon des sources proches de l’équipe de transition du président élu Donald Trump, Paul Atkins serait en pole position pour prendre les rênes de la SEC dès janvier 2025. Une information qui n’a rien d’anodin quand on connaît les positions de l’ancien commissaire sur les cryptoactifs.
Ayant officié à la SEC entre 2002 et 2008, Paul Atkins s’est forgé une solide réputation d’expert de la régulation financière. Mais c’est surtout son approche bienveillante envers les nouvelles technologies qui retient l’attention. À plusieurs reprises, il a plaidé pour un cadre réglementaire souple et incitatif, propice au développement des entreprises innovantes.
Le revers de la médaille Gensler
Le contraste est saisissant avec la philosophie de Gary Gensler, dont le mandat aura été marqué par une mise sous pression constante de l’écosystème crypto. Procédures judiciaires à répétition, communication agressive, absence de directives claires… La méthode Gensler a souvent été qualifiée de “régulation par l’enforcement”, suscitant l’incompréhension et la frustration des acteurs du secteur.
De nombreux observateurs espèrent que la nomination d’un “crypto-friendly” à la tête du gendarme boursier insufflera un vent nouveau.
Vincent Doré, analyste chez Blockchain Partners
Le pari de l’innovation
En misant sur un profil comme celui de Paul Atkins, l’administration Trump enverrait un signal fort. Celui d’une volonté de faire des États-Unis un terreau fertile pour les entreprises blockchain et crypto, dans un contexte de compétition internationale accrue. Une orientation qui tranche avec les quatre années de la présidence démocrate, marquées par une certaine défiance vis-à-vis de ce secteur encore jeune et en quête de repères.
Les marchés crypto ont salué la perspective d’un changement de paradigme :
- Le bitcoin a bondi jusqu’à frôler les 100 000 dollars.
- L’ether et les principaux altcoins ont également progressé.
- Le XRP, au cœur d’un litige avec la SEC, a vu son cours s’envoler.
Un “crypto czar” pour chapeauter la régulation ?
Autre piste évoquée par des proches de Donald Trump : la création d’un poste de “crypto czar” qui serait chargé de coordonner les efforts des différentes agences fédérales (SEC, CFTC, FinCEN…) en matière d’encadrement des actifs numériques. Une initiative qui permettrait de fluidifier et d’harmoniser la régulation, tout en offrant une meilleure visibilité aux entreprises du secteur.
Les défis qui attendent le prochain patron de la SEC
S’il venait à être nommé, Paul Atkins hériterait d’un chantier aussi vaste que complexe. Car au-delà de la question crypto, c’est tout l’édifice réglementaire qui devra être adapté aux bouleversements technologiques en cours. Intelligence artificielle, tokenisation, finance décentralisée… Autant d’innovations qui bousculent les schémas traditionnels et appellent une réponse appropriée des autorités.
Le futur président de la SEC devra également composer avec un Congrès divisé et des tensions persistantes entre régulateurs. Sans oublier l’épineuse question de la protection des investisseurs, au cœur des missions de l’agence. Un numéro d’équilibriste qui nécessitera du doigté, de la pédagogie et une vision à long terme.
Alors que le suspense reste entier quant à l’identité du prochain sheriff de Wall Street, une chose est sûre : les prochains mois seront déterminants pour façonner le visage de la régulation financière américaine. Et par ricochet, pour dessiner les contours de l’écosystème crypto de demain.
