Dans l’échiquier géopolitique mondial, les pièces se déplacent à une vitesse fulgurante, orchestrées par les deux plus grandes puissances : les États-Unis et la Chine. Au cœur de cette partie d’échecs grandeur nature se trouve Nvidia, le mastodonte américain de l’intelligence artificielle (IA). Mais aujourd’hui, cette pièce maîtresse risque d’être sacrifiée sur l’autel de la guerre technologique sino-américaine.
Selon des rumeurs rapportées par Bloomberg, l’administration de Donald Trump envisagerait d’interdire les exportations des processeurs H20 AI de Nvidia vers la Chine. Une décision lourde de conséquences qui intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les deux nations, exacerbées par le développement fulgurant de l’IA chinoise DeepSeek.
Un coup d’échec audacieux de Donald Trump
Si cette interdiction venait à se concrétiser, ce serait la quatrième fois depuis 2022 que le gouvernement américain imposerait de telles restrictions sur les exportations de puces et de semi-conducteurs vers la Chine. Une habitude qui témoigne de la méfiance grandissante des États-Unis envers l’Empire du Milieu.
Pourtant, les processeurs H20 concernés par cette potentielle interdiction sont déjà une version bridée des puces H100 de Nvidia, spécialement conçue pour se conformer aux sanctions américaines existantes. Mais cela ne semble pas suffire à apaiser les craintes de Donald Trump.
Une stratégie risquée aux lourdes conséquences
Si cette nouvelle restriction venait à voir le jour, les conséquences seraient considérables. Tout d’abord pour Nvidia, dont l’action a déjà dévissé de plus de 20% depuis son dernier sommet en janvier. Car cette décision affecterait directement les bénéfices de l’entreprise et éroderait la part de marché des États-Unis dans le secteur de l’IA au niveau mondial.
Mais au-delà de Nvidia, c’est toute la stratégie américaine de containment technologique de la Chine qui est remise en question. Car malgré des contrôles de plus en plus stricts, Pékin a su contourner les sanctions en accédant à des ressources interdites via des plateformes de cloud computing.
DeepSeek, le pion qui déséquilibre l’échiquier
Au cœur de cette partie d’échecs géopolitique se trouve DeepSeek, l’IA chinoise qui fait trembler les États-Unis. Présentée comme beaucoup plus rentable que les solutions américaines, elle a accéléré la course à l’IA entre les deux pays et poussé Trump à durcir le ton.
Mais ironiquement, les sanctions précédentes de l’administration Biden n’ont fait qu’accélérer la capacité de la Chine à développer des alternatives moins coûteuses, sans passer par la technologie américaine. Un effet boomerang qui pourrait bien se reproduire avec cette nouvelle interdiction.
Le jeu trouble de Trump : Stargate et la préférence nationale
Derrière cette décision, certains voient la main de Donald Trump cherchant à favoriser Stargate, son propre projet d’IA chiffré à 500 milliards de dollars. Une manière de jouer la carte de la préférence nationale tout en affaiblissant un concurrent chinois devenu trop menaçant.
Mais cette stratégie est loin de faire l’unanimité. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une mesure contre-productive qui risque de pénaliser les entreprises américaines sous couvert de sécurité nationale, sans pour autant empêcher la Chine d’accéder à la puissance de calcul nécessaire au développement de l’IA.
Nvidia, un pion dans une partie d’échecs incertaine
Au final, Nvidia apparaît comme un pion pris en étau dans une partie d’échecs à l’issue incertaine. Si l’interdiction venait à être confirmée, elle marquerait une nouvelle escalade dans la guerre technologique opposant les États-Unis à la Chine.
Mais au-delà de Nvidia, c’est tout l’écosystème de l’IA qui pourrait en pâtir, ralentissant l’innovation au profit de considérations géopolitiques. Une situation qui risque de laisser des traces durables et de redistribuer les cartes de la suprématie technologique mondiale.
Une chose est sûre : dans cette partie d’échecs grandeur nature, chaque coup compte. Et celui de Donald Trump pourrait bien être un coup d’échec et mat… ou un coup dans l’eau. Seul l’avenir nous le dira.