Dans l’univers foisonnant des cryptomonnaies, Bitcoin règne en maître incontesté. Mais dans son ombre, une alternative intrigante a émergé : Monero. Avec sa blockchain totalement anonyme, cette crypto se positionne comme le champion de la vie privée. Plongeons ensemble dans les arcanes de ce petit frère discret mais brillant de Bitcoin.

Daniel Kim, fondateur de la firme de conseil Sweetwater Digital Asset, nous guide dans cette exploration. Pour lui, Monero est “un peu comme un grand ou un petit frère du Bitcoin”, avec ses six ans d’existence. Il nous propose d’examiner quatre aspects clés pour comparer ces monnaies numériques entre elles, mais aussi avec les devises classiques : rareté, fongibilité, confidentialité, et communauté.

La rareté, pierre angulaire d’une monnaie saine

Daniel Kim rappelle d’abord l’importance de l’inflation galopante qui ronge les monnaies fiduciaires :

On ne le remarque pas vraiment car chaque année les prix que l’on voit augmentent un peu mais c’est comme la grenouille dans l’eau bouillante. La grenouille ne comprend pas qu’elle reste dans l’eau bouillante jusqu’à ce qu’il soit trop tard et qu’elle soit cuite.

Face à cette érosion monétaire, Bitcoin a marqué “l’arrivée de la rareté digitale”, selon lui. Son white paper publié en 2008 vaudrait presque à Satoshi “le prix Nobel”. Mais du côté de Monero, la blockchain a été remaniée profondément pour aller plus loin dans l’anonymat.

Monero, champion de la confidentialité

Là où Bitcoin nécessite une clé privée pour dépenser ses unités, Monero y ajoute une “clé d’affichage” permettant de déchiffrer ses seules transactions personnelles sur la blockchain. Pour le reste, tout demeure crypté.

L’espace d’adressage de Monero est aussi beaucoup plus vaste (10 puissance 76 contre 10 puissance 60 pour Bitcoin), réduisant le risque de collision entre deux adresses générées aléatoirement.

Une émission plus souple et pérenne

Autre différence notable, la décélération de l’émission monétaire. Bitcoin procède par paliers abrupts (“halving”) tous les 4 ans, divisant par deux la récompense des mineurs. Monero opte pour une diminution continue et douce.

Surtout, Monero intègre une “émission résiduaire” à hauteur de 0.6 XMR par bloc, qui perdurera éternellement. De quoi maintenir l’incitation des mineurs à sécuriser le réseau, là où Bitcoin table sur les seuls frais de transaction à terme.

Ainsi, le taux d’inflation de Monero tendra asymptotiquement vers zéro, restant inférieur à celui de Bitcoin jusqu’en 2025 puis le dépassant ensuite légèrement. Une inflation jugée acceptable si on considère celle de l’or (1.5% par an) comme une référence.

Une communauté plus discrète mais active

Monero bénéficie d’une communauté de passionnés de la confidentialité, prêts à faire des compromis sur la scalabilité et l’accessibilité grand public pour préserver cet anonymat à tout prix.

Certains utilisent Monero comme un “bitcoin mixer” géant, passant par son réseau pour brouiller l’historique de leurs bitcoins. Un écosystème qui reste donc plus confidentiel, avec une adoption encore limitée, mais une base d’utilisateurs engagés.

Monero, l’allié des libertés individuelles ?

À l’heure où nos moindres faits et gestes numériques sont traqués, Monero apparaît comme un contre-pouvoir nécessaire. Son créateur, toujours anonyme, déclare avoir voulu créer une monnaie “fongible” où chaque unité est interchangeable car son historique est intraçable.

Un État de surveillance dans lequel les transactions financières de chacun sont suivies, surveillées et examinées n’est pas une société ouverte dans laquelle nous souhaitons vivre.

Bien sûr, cette confidentialité attire aussi des activités illicites. Mais comme le dit Daniel Kim, le respect de la vie privée est un droit fondamental. À nous de ne pas le sacrifier par peur des mauvais usages.

Monero nous rappelle que dans un monde de plus en plus transparent de gré ou de force, il reste des irréductibles prêts à tout pour protéger ce jardin secret. Alors, futur bitcoin ou niche crypto ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : dans la galaxie des cryptos, Monero est une planète à part qui mérite qu’on s’y attarde.

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