Les monnaies numériques de banques centrales (MNBC) sont en passe de devenir une réalité dans de nombreux pays à travers le monde. En Asie Centrale et au Moyen-Orient, près des deux tiers des nations étudient actuellement la possibilité d’adopter ce nouveau système monétaire dans un avenir proche. Face à cet engouement, le Fonds Monétaire International (FMI) a décidé de se pencher sur la question pour analyser les avantages mais aussi les risques potentiels liés au déploiement des MNBC dans ces régions du globe.

Des bénéfices indéniables pour les pays de la zone

Selon les experts du FMI, l’introduction de monnaies numériques souveraines pourrait apporter de nombreux bénéfices aux économies d’Asie Centrale et du Moyen-Orient. Parmi les principaux avantages identifiés, on retrouve :

La fluidification des paiements transfrontaliers

Aujourd’hui, les transactions internationales sont souvent synonymes de lourdeurs et de coûts élevés qui pénalisent le développement économique. Grâce aux MNBC, ces frictions pourraient être considérablement réduites comme le souligne le rapport du FMI :

Les paiements transfrontaliers ont tendance à susciter des frictions telles que des formats de données et des règles de fonctionnement variables selon les régions et des contrôles de conformité complexes. Dans ce cas précis, les MNBC parviendraient effectivement à remédier à ces inefficacités et à réduire considérablement les coûts.

Un levier d’inclusion financière

Au-delà de la dimension purement économique, les monnaies numériques de banques centrales pourraient également favoriser l’inclusion financière de nombreuses populations actuellement exclues du système bancaire traditionnel. Le FMI note ainsi que :

Les MNBC peuvent favoriser l’inclusion financière en favorisant la concurrence sur le marché des paiements et en permettant le règlement plus direct des transactions et avec moins d’intermédiation, ce qui réduit le coût des services financiers et les rend plus accessibles.

Cet aspect est particulièrement important pour les pays à faible revenu ainsi que certaines régions comme le Caucase ou l’Asie Centrale.

Des risques à prendre en compte

Malgré ces avantages prometteurs, le FMI met aussi en garde contre certains risques liés à l’adoption massive des MNBC. Le premier écueil serait que ces nouvelles monnaies ne résolvent pas les problèmes de fond :

  • Faible niveau d’éducation numérique et financière
  • Manque d’identification des populations
  • Méfiance envers les institutions bancaires
  • Faible niveau de richesse

Sans résoudre ces obstacles, les MNBC pourraient n’avoir qu’un impact marginal selon les experts.

L’autre risque majeur concerne la stabilité même du système financier. Dans les pays étudiés, les dépôts bancaires représentent près de 83% des financements. L’arrivée d’une monnaie numérique souveraine pourrait donc bouleverser cet équilibre et notamment fragiliser le marché du crédit.

Pas de solution miracle mais des pistes à explorer

Au final, le rapport du FMI ne tranche pas de manière définitive sur l’opportunité de déployer des MNBC en Asie Centrale et au Moyen-Orient. Conscient de la diversité des situations entre des pays aussi différents que le Maroc ou le Kazakhstan, il appelle surtout à un examen au cas par cas.

Néanmoins, certaines conditions de succès se dégagent comme la solidité du système bancaire, un cadre juridique robuste et une forte capacité de supervision. Les choix techniques en termes d’interopérabilité ou d’accès hors-ligne seront également déterminants.

Une chose est sûre, le Fonds Monétaire International continuera d’accompagner les pays intéressés pour tenter de faire des MNBC un outil au service du développement économique et de l’inclusion financière. Un défi passionnant et complexe qui ne fait que commencer.

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