L’affaire de l’écureuil star Instagram Peanut prend une nouvelle tournure alors que son propriétaire, Mark Longo, part en croisade contre les exchanges listant le memecoin PNUT inspiré de son animal. Au cœur de la tourmente : le géant Binance, sommé par Longo de cesser immédiatement l’utilisation de l’image et du nom de Peanut, sous peine de poursuites judiciaires pouvant atteindre 150 000 dollars par infraction.

Rappelons que le triste destin de Peanut avait ému la toile lors de la dernière campagne présidentielle, suscitant un vif débat sur l’éthique de ceux ayant profité du buzz pour lancer leur propre cryptomonnaie à l’effigie de l’écureuil. Ironie du sort, Mark Longo lui-même avait fini par embrasser la tendance, créant sa propre crypto estampillée Peanut the Squirrel. Mais aujourd’hui, c’est un Longo furibond qui pointe du doigt les plateformes d’échanges.

Binance dans le viseur

Dans une lettre au vitriol publiée sur les réseaux sociaux, Mark Longo affirme que Binance utilise « sa marque déposée Peanut the Squirrel ainsi que l’image de sa mascotte sans autorisation », et ce dans le but de « gagner de l’argent ». Il souligne par ailleurs que cette marque est associée à des « initiatives éducatives depuis 2017 », lui conférant donc une certaine antériorité.

L’équipe juridique derrière Longo argue que l’usage par Binance des marques PEANUT THE SQUIRREL et PNUT, ainsi que de l’image de l’écureuil en guise de logo pour la cryptomonnaie, constitue une « reproduction et un affichage illégal d’une image protégée par le droit d’auteur ». Un délit passible d’une amende pouvant grimper jusqu’à 150 000 dollars par infraction.

Certains y verront une tentative désespérée de Longo de tirer profit d’une situation qui lui a échappé. D’autres, un véritable tournant dans la prise en compte de la propriété intellectuelle dans le Far West des memecoins.

Un silence assourdissant côté exchanges

Face à ces accusations, Binance et les autres plateformes incriminées n’ont pour l’heure pas souhaité commenter. Un silence qui en dit long sur le malaise provoqué par cette affaire, surtout au vu des rumeurs persistantes quant à l’intention de Coinbase et Kraken de lister prochainement le PNUT.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : au-delà des intentions, louables ou pas, de Mark Longo, cette histoire soulève la cruciale question du respect du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle dans l’univers nébuleux et anarchique des memecoins. Une problématique de plus en plus prégnante, comme en témoigne aussi la récente polémique initiée par le créateur du « Chill Guy ».

Les points clés de l’affaire :

  • Mark Longo somme Binance de cesser l’utilisation de l’image et du nom de Peanut pour le memecoin PNUT
  • Il argue d’une violation de sa marque déposée Peanut the Squirrel
  • L’amende pourrait atteindre 150 000 dollars par infraction
  • Coinbase et Kraken envisageraient aussi de lister le PNUT
  • Cette affaire soulève la question de la propriété intellectuelle pour les memecoins

Vers une jurisprudence Peanut ?

Si la justice américaine venait à donner raison à Mark Longo, cela créerait un précédent majeur pour l’écosystème des cryptomonnaies. Les exchanges seraient alors tenus de vérifier méticuleusement les droits d’auteur et marques déposées avant de lister tout nouveau memecoin. Une contrainte logistique et juridique de taille, qui pourrait grandement compliquer la vie de ces plateformes, mais aussi freiner l’engouement spéculatif autour de ces actifs numériques parfois à la limite du « meme » et du « scam ».

Affaire à suivre donc, car au-delà du sort du petit écureuil star malgré lui, c’est toute une facette hautement spéculative et problématique de l’industrie des cryptomonnaies qui pourrait être impactée. Les memecoins ont-ils encore de beaux jours devant eux ? La réponse se trouve peut-être au fond d’un chêne du Minnesota, la tanière de Peanut.

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