Memecoins : les airdrops sur TON de Telegram sont-ils un fiasco ?

L’engouement était à son comble. Les airdrops de jetons sur le très populaire réseau TON de Telegram semblaient ouvrir la voie à une nouvelle ruée vers les memecoins. Mais quelques semaines plus tard, l’euphorie a laissé place à la gueule de bois. Entre des cours en berne et des communautés déçues, les largage de HMSTR et CATI posent une question épineuse : peut-on vraiment construire une économie du Web 3 à coup d’airdrops répétés ?

Le réseau TON, futur géant de l’écosystème crypto ?

L’ascension fulgurante du réseau TON, adossé à l’application de messagerie Telegram, a suscité un vif intérêt ces derniers mois. Malgré un coup d’arrêt provisoire lié aux démêlés judiciaires de la cryptomonnaie TON avec les autorités françaises, l’écosystème continue d’enregistrer de nouveaux records de transactions.

Au cœur de cette dynamique, on retrouve le succès phénoménal de jeux “In-App” pour smartphone comme Hamster Kombat. Ce dernier s’est même retrouvé malgré lui au centre d’un imbroglio sécuritaire en Iran, suite à un emballement impressionnant chez les jeunes utilisateurs locaux. Le secret de cette réussite ? L’annonce en juin dernier d’un airdrop de jetons HMSTR pour récompenser ses 129 millions de joueurs actifs.

Airdrops TON : de l’euphorie à la gueule de bois

Malheureusement, cet airdrop très attendu n’a pas eu les effets escomptés. Malgré un déploiement en grande pompe, notamment via le Launchpool de Binance, les premiers détenteurs de jetons HMSTR se sont empressés de les liquider massivement. Résultat : un cours divisé par 2 en une semaine, sans certitude que la chute soit terminée.

Un constat similaire pour les jetons CATI du jeu Catizen, également distribués récemment sur TON. Malgré le retour en forme du marché des cryptomonnaies, leur valeur s’est effondrée de presque 60% depuis le lancement mi-septembre. Même le très populaire memecoin NOT affiche une baisse notable de -72,5% par rapport à ses sommets de juin.

Peut-on vraiment bâtir un écosystème à coup d’airdrops ?

Ces déboires en série soulèvent une interrogation de fond sur le modèle économique des airdrops de memecoins. Séduisante sur le papier, la méthode présente des failles dès lors qu’on l’examine de plus près. Passé l’effet “coup de boost” initial, une large partie des bénéficiaires se comporte davantage comme des “farmers d’airdrops” que comme une communauté engagée.

Face à des utilisateurs très volatiles, la tentation est alors grande pour les projets de multiplier les airdrops pour relancer artificiellement l’intérêt. Mais à trop tirer sur la corde des largages de jetons, le risque est de lasser et de décrédibiliser l’écosystème qu’on prétend construire. Sans oublier l’impact potentiellement récessif sur le cours des memecoins concernés.

Bien sûr, il serait présomptueux de tirer des conclusions hâtives sur la base de quelques exemples. Le marché des cryptomonnaies a prouvé par le passé sa capacité de résilience, y compris pour les memecoins qui ont su fédérer des communautés solides. Néanmoins, les signaux inquiétants envoyés par les airdrops sur TON appellent à une certaine prudence.

Peut-être est-il temps de réfléchir à des mécanismes plus vertueux pour faire émerger les pépites crypto de demain. Des modèles qui ne reposent pas uniquement sur une logique de la hype et du buzz à court terme, mais privilégient un véritable engagement sur la durée. Histoire de ne pas réduire le Web 3 à un simple jeu de chaises musicales géant…