Alors que de plus en plus de pays cherchent à réguler et encadrer le marché des cryptomonnaies, l’Italie semble vouloir adopter une position particulièrement dure. Lors d’une conférence sur le budget 2025, le vice-ministre de l’Économie Maurizio Leo a annoncé la volonté du gouvernement italien d’augmenter drastiquement les taxes sur les plus-values réalisées avec Bitcoin et les autres crypto-actifs.

Une hausse spectaculaire de la fiscalité sur les gains en Bitcoin

Actuellement, les plus-values générées par la vente de Bitcoin et de cryptomonnaies sont imposées à hauteur de 26% en Italie, un taux déjà élevé en comparaison de nombreux autres pays européens. Mais cela ne semble pas suffire au gouvernement transalpin qui souhaite porter ce taux à 42% !

Cette mesure, si elle est adoptée, placerait l’Italie en tête des pays imposant le plus lourdement les gains réalisés avec les actifs numériques. Une position pour le moins surprenante de la part d’un pays qui cherche pourtant à attirer les entreprises et les investisseurs de la tech.

Un changement brutal de politique fiscale

Il faut rappeler que la taxation à 26% des plus-values sur les cryptomonnaies n’est entrée en vigueur que depuis le 1er janvier 2023 en Italie. Avant cela, le Bitcoin et ses semblables étaient considérés fiscalement comme des monnaies étrangères, bénéficiant donc d’un taux d’imposition bien plus avantageux.

Ce durcissement brutal de la fiscalité crypto, en l’espace de seulement deux ans, risque de déstabiliser un écosystème encore fragile et en plein développement. De nombreux acteurs du secteur craignent que cela ne décourage les investissements et freine l’innovation.

Une mesure pour renflouer les caisses de l’État

Comme beaucoup de pays européens, l’Italie croule sous une dette publique colossale et peine à équilibrer son budget. La tentation est donc grande pour le gouvernement de chercher de nouvelles sources de revenus fiscaux, quitte à taper dans le portefeuille des détenteurs de cryptomonnaies.

En taxant à 42% les plus-values sur le Bitcoin, l’État italien espère ainsi récupérer une part substantielle des bénéfices réalisés par les investisseurs, sans avoir eu à prendre le moindre risque. Une façon comme une autre de profiter de la création de richesse générée par les crypto-actifs, tout en affichant publiquement une certaine défiance à leur égard.

Quel impact sur l’adoption des cryptomonnaies en Italie ?

Si cette nouvelle taxation des plus-values venait à être votée par le Parlement italien, il y a fort à parier que cela aurait un effet dissuasif majeur sur les investisseurs. Pourquoi prendre le risque d’investir dans des actifs hautement volatils comme le Bitcoin si c’est pour se voir ponctionner près de la moitié des bénéfices éventuels ?

Une telle mesure pourrait ainsi casser la dynamique d’adoption des cryptomonnaies que l’on observe depuis quelques années en Italie, notamment chez les plus jeunes. Elle rendrait également le pays bien moins attractif pour les entreprises blockchain et les startups crypto qui pourraient être tentées d’aller s’installer sous des cieux fiscalement plus cléments.

La nécessité d’un débat de fond sur la fiscalité crypto

Au-delà du cas italien, cette annonce remet en lumière la question épineuse de la fiscalité des cryptomonnaies. Si tout le monde s’accorde à dire qu’il est légitime que les gains réalisés avec le Bitcoin soient taxés au même titre que les autres revenus, le diable se cache comme toujours dans les détails.

Quel taux d’imposition appliquer ? Faut-il une flat tax ou une taxation progressive en fonction des montants ? Comment traiter les moins-values ? Quid des crypto-actifs détenus à long-terme ? Autant de questions qui méritent un vrai débat de fond, en prenant en compte les spécificités de ce nouveau type d’actifs.

Car une chose est sûre : en l’absence d’un cadre fiscal clair, stable et incitatif, il sera difficile de faire des cryptomonnaies un véritable outil d’inclusion et d’émancipation financière pour le plus grand nombre. Espérons que les décideurs politiques, en Italie comme ailleurs, en prennent conscience et fassent preuve de discernement. L’avenir de la finance décentralisée en dépend largement.

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