Le réseau Bitcoin, souvent décrié pour son ossification et son manque d’évolutivité, pourrait bien être à l’aube d’une révolution. BitcoinOS, un projet ambitieux, vient en effet de réaliser un exploit en vérifiant pour la première fois une preuve zero-knowledge directement sur la blockchain de BTC. Une avancée majeure qui pourrait changer la donne et propulser Bitcoin vers de nouveaux horizons.
BitcoinOS déverrouille le potentiel des zk-proofs sur Bitcoin
Le 24 juillet 2024, BitcoinOS a annoncé avoir passé un jalon historique en vérifiant avec succès une preuve zero-knowledge (ou zk-proof) sur le mainnet de Bitcoin, au bloc 853626. Ce type de preuve cryptographique permet d’attester de la véracité d’une information sans avoir à la révéler. Une propriété aux applications innombrables, notamment dans les solutions de type zk-rollups.
Une nouvelle ère a commencé pour Bitcoin, permettant une mise à l’échelle et des fonctionnalités illimitées – sans softfork !
L’équipe BitcoinOS
Concrètement, les développeurs de BitcoinOS sont parvenus à émuler des covenants, c’est-à-dire des conditions de dépense spécifiques pour des UTXO, sans toucher au code du protocole. Cela ouvre la voie à de nombreux cas d’usage comme des smart contracts ou des sidechains plus sécurisées.
Des bridges quasi-trustless et des rollups enfin possibles sur BTC ?
Outre les covenants, cette avancée de BitcoinOS rend envisageable la création de bridges “presque trustless” depuis et vers Bitcoin. On pourrait ainsi transférer des BTC entre la chaîne principale et des couches 2 de manière sécurisée, sans passer par un tiers de confiance.
Les fameux rollups, des solutions de scaling permettant de compresser des milliers de transactions hors-chaîne en une seule transaction Bitcoin, seraient donc enfin à portée de main. De quoi résoudre l’équation de la scalabilité, tout en conservant les propriétés de sécurité et de décentralisation chères à Bitcoin.
L’atout maître de Bitcoin : son ossification ?
Pendant que les blockchains concurrentes rivalisent de mises à niveau, Bitcoin a toujours misé sur la stabilité de son protocole pour garantir sa résilience sur le long terme. Un choix payant selon BitcoinOS :
Il est désormais possible d’introduire toutes les fonctionnalités souhaitées sur Bitcoin, sans autorisation, pour transformer ce que beaucoup voyaient comme un inconvénient – son ossification – en son principal avantage.
BitcoinOS n’est pas seul sur le créneau
La course aux zk-proofs et à l’évolutivité de Bitcoin est lancée, et BitcoinOS n’est pas le seul dans la compétition. En juin, Starkware, à l’origine de StarkNet, annonçait débloquer 1 million de dollars pour intégrer l’opcode OP_CAT à Bitcoin, un prérequis pour implémenter des preuves STARK.
D’autres projets comme Bitlayer ou Hearo développent aussi des solutions de scaling en s’appuyant sur la puissance des preuves zero-knowledge. Preuve que le sujet est plus que jamais au coeur des préoccupations de l’écosystème Bitcoin.
Quel impact pour le futur de Bitcoin ?
Si les zk-proofs tiennent leurs promesses, c’est un changement de paradigme qui se profile pour Bitcoin. La possibilité de déployer des dApps, d’interagir avec les autres blockchains ou de passer massivement à l’échelle sans sacrifier la sécurité, voilà de quoi combler le retard de BTC en termes de fonctionnalités et redonner un coup de fouet à son attractivité.
Mais ne crions pas victoire trop vite. Il faudra sans doute encore plusieurs années avant de voir ces innovations émerger sur le réseau principal et prouver leur viabilité à grande échelle. Et convaincre une communauté bitcoiner réputée conservatrice ne sera pas une mince affaire.
Une chose est sûre : avec son exploit, BitcoinOS vient de braquer les projecteurs sur l’immense potentiel des preuves zero-knowledge pour l’évolution de Bitcoin. De quoi relancer le débat sur l’avenir du roi des cryptomonnaies et prouver qu’il a encore plus d’un tour dans son sac. Affaire à suivre de très près.
