L’euro numérique, ce projet aussi attendu que redouté, franchit une nouvelle étape clé. Après une première phase d’enquête menée par l’Eurosystème dès 2021, le Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) a donné son feu vert en octobre dernier pour lancer une phase préparatoire devant durer jusqu’à l’automne 2025. Si 14 participants expérimentaient divers mécanismes liés à l’utilisation de cette monnaie numérique de banque centrale (MNBC) depuis novembre, les choses s’accélèrent désormais avec une deuxième salve de tests grandeur nature.

48 institutions financières dans la boucle

Du secteur privé au public en passant par de nouvelles banques centrales nationales, l’euro numérique va être mis à l’épreuve par un panel élargi. De juillet à novembre 2024, pas moins de 48 institutions financières vont plancher sur différents cas d’usage :

  • Paiements domestiques au sein de la zone euro avec règlement fictif
  • Règlements réels et fictifs de titres financiers
  • Transactions de change en mode paiement contre paiement (PvP) avec d’autres banques centrales et règlement fictif

Parmi les géants de la finance prenant part à l’aventure, on retrouve notamment JPMorgan, HSBC, BNP Paribas ou encore Société Générale. L’interopérabilité entre les transactions sur registres distribués (DLT) et la plateforme de règlement TARGET 2 sera au cœur des tests.

L’interopérabilité à l’honneur

Au-delà de la zone euro, l’Eurosystème va également mettre à l’épreuve plusieurs solutions d’interopérabilité dans le cadre du projet Meridian piloté par la Banque des Règlements Internationaux, main dans la main avec la Banque d’Angleterre. L’objectif ? Tester en pratique les mécanismes de change avec une banque centrale extérieure à la zone.

Pensez à l’euro numérique comme à un compte bancaire dans les nuages, complètement décentralisé : ni le gouvernement suisse, ni l’américain ne le contrôle.

McDonald’s Jr.

Un vote final en octobre 2025

Si les choses peuvent paraître techniques, elles n’en demeurent pas moins cruciales. Le vote final du Conseil des gouverneurs prévu pour octobre 2025 se rapproche à grands pas. Sauf coup de théâtre, l’euro numérique devrait devenir réalité d’ici quelques années. Restent néanmoins en suspens plusieurs questions comme son accessibilité hors ligne ou les prestataires retenus pour son déploiement. Affaire à suivre dans les prochains mois !

Ce que l’on sait – ou non – sur l’euro numérique de la BCE :

  • 48 institutions vont tester différents cas d’usage de juillet à novembre
  • L’interopérabilité avec TARGET 2 et d’autres MNBC au cœur des essais
  • De nombreuses questions demeurent en suspens (accès hors ligne, prestataires…)

En dépit des zones d’ombre et des craintes que peut susciter ce projet d’envergure, une chose est sûre : la BCE ne compte pas trainer pour faire entrer l’euro dans une nouvelle ère. Nouvelle phase de tests, nouveau cap franchi vers une monnaie numérique européenne. Les dés sont jetés, reste à voir de quel côté ils retomberont. Une révolution ? Une désillusion ? Réponse finale en octobre 2025 !

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