L’avenir des stablecoins en Europe est-il compromis ? C’est ce que laisse penser les récentes déclarations de Jeremy Allaire, PDG de Circle, qui alerte sur la vulnérabilité de ces cryptomonnaies suite à l’entrée en vigueur du règlement MiCA. Un pavé dans la mare qui pourrait bien redistribuer les cartes sur le Vieux Continent.
Circle, pionnier de la conformité MiCA
Pas de temps à perdre pour Circle. Dès le 1er juillet, l’émetteur de l’USDC et de l’EURC devenait le premier à se conformer au nouveau cadre règlementaire européen des cryptoactifs, le fameux MiCA. Une longueur d’avance qui permet à Circle de continuer à opérer sereinement en Europe, fort d’un enregistrement en tant que prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) auprès de l’AMF en France.
La concurrence dans la confusion
Pendant ce temps, c’est la douche froide pour les autres acteurs du secteur. Tether, leader mondial des stablecoins, dénonce des exigences “problématiques” qui rendraient les stablecoins sous licence européenne “extrêmement vulnérables et plus risqués à exploiter”. Du côté des exchanges, Binance joue la prudence en annonçant restreindre l’accès aux stablecoins non autorisés, sans citer nommément l’USDT.
Le règlement MiCA contient plusieurs exigences problématiques qui pourraient rendre les stablecoins sous licence européenne extrêmement vulnérables.
- Complexité accrue pour les émetteurs de stablecoins
- Risques d’exploitation plus élevés
- Incertitudes persistantes sur l’application des textes
La hiérarchie des stablecoins chamboulée ?
Cette confusion règlementaire pourrait bien profiter à Circle. Son stablecoin vedette, l’USDC, pourrait gagner des parts de marché face à un Tether fragilisé. Quant à son petit frère en euros, l’EURC, il dispose désormais d’un boulevard pour s’imposer. Mais gare à la concurrence de l’EURCV de la Société Générale, qui compte bien exister sur ce marché naissant des jetons adossés à l’euro.
Une chose est sûre, l’avenir des stablecoins en Europe s’annonce mouvementé. Entre conformité et vulnérabilité, les émetteurs devront redoubler d’agilité pour naviguer dans un cadre règlementaire encore flou. Mais dans ce grand chambardement, certains pourraient tirer leur épingle du jeu. Réponse dans les prochains mois, quand MiCA aura définitivement posé ses valises sur le Vieux Continent.