Alors que les élections du Parlement européen approchent à grands pas, se tenant du 6 au 9 juin dans les 27 pays de l’Union, l’avenir réglementaire des cryptomonnaies est plus que jamais au cœur des préoccupations. En effet, les 720 nouveaux législateurs élus auront la lourde tâche de poursuivre l’encadrement du secteur des actifs numériques, dans la lignée du règlement MiCA (Markets in Crypto Assets) qui entrera en vigueur dès le 30 juin. Un dosage subtil s’impose pour ne pas étouffer l’innovation, tout en protégeant les citoyens européens. Décryptage des enjeux.

MiCA, première étape d’un long processus réglementaire

Le règlement MiCA, voté en 2023, marque une étape cruciale dans la régulation des cryptomonnaies au niveau européen. Il impose notamment de nouvelles contraintes aux émetteurs de jetons, comme les stablecoins, ainsi qu’aux plateformes d’échange. Des acteurs majeurs tels que Tether avec son USDT ou Binance sont directement concernés et doivent s’adapter en urgence.

Mais ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg réglementaire. Car après les élections, les travaux reprendront de plus belle au sein de la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement, véritable épicentre de l’élaboration des règles crypto. Avec un renouvellement partiel de ses membres, de nouvelles orientations pourraient émerger.

L’euro numérique, un projet qui divise

Parmi les dossiers brûlants figure celui de l’euro numérique, la fameuse MNBC (monnaie numérique de banque centrale). Si la Banque centrale européenne et sa présidente Christine Lagarde poussent pour son déploiement rapide, de nombreuses voix s’élèvent pour mettre en garde contre les risques de centralisation et d’atteinte à la vie privée. Les futurs eurodéputés devront trancher et fixer un cap clair.

DeFi, NFT, tokenisation : de nouveaux défis réglementaires

Au-delà du sujet des monnaies en tant que telles, c’est tout l’écosystème crypto qui est dans le viseur du régulateur européen. La finance décentralisée (DeFi) et les jetons non fongibles (NFT) sont scrutés de près par la Commission européenne, qui évalue la nécessité de légiférer spécifiquement.

La tokenisation, qui permet de représenter des actifs du monde réel (immobilier, œuvres d’art…) sous forme de jetons, est également un sujet émergent. Des géants comme la Deutsche Bank en Allemagne s’y intéressent de près. Là encore, un équilibre sera à trouver entre encadrement et liberté d’innover.

Il semble qu’il y ait une reconnaissance sur le fait que, si la réglementation est importante et peut être habilitante, elle peut aussi aller trop loin, et être considérée comme bloquante.

Mark Foster, Crypto Council for Innovation

Pour Mark Foster, du Crypto Council for Innovation, il est essentiel de bien doser la réglementation, au risque sinon d’asphyxier un secteur en perpétuel mouvement. Un avis que devront entendre les futurs législateurs européens s’ils veulent préserver la compétitivité du Vieux Continent face à l’Asie ou aux États-Unis.

En résumé, les enjeux crypto des futures élections européennes :

  • Trouver le bon équilibre réglementaire, entre protection et innovation
  • Clarifier le positionnement sur l’euro numérique et les MNBC
  • Adapter le cadre aux nouveaux usages type DeFi, NFT, tokenisation
  • Préserver la compétitivité européenne face à l’international

Les prochains mois s’annoncent donc décisifs pour l’avenir des cryptomonnaies en Europe. Si l’impulsion réglementaire semble nécessaire, il faudra veiller à ne pas casser la dynamique d’un secteur en pleine ébullition. Le débat ne fait que commencer, et se poursuivra sans nul doute tout au long de la prochaine législature. Affaire à suivre de près, pour tous les acteurs de cet écosystème en devenir.

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