Après un début d’année 2024 marqué par une recrudescence des attaques, notamment de phishing, qui avaient permis de dérober pas moins de 71 millions de dollars rien qu’en mars, il semblerait que le mois de mai marque un certain ralentissement. C’est en tout cas ce que révèle le dernier rapport du protocole de bug bounty Immunefi, spécialisé dans la finance décentralisée (DeFi).
Une baisse de 28% des pertes liées aux hacks en mai
D’après les données compilées par Immunefi, les pertes dues aux hacks et fraudes dans l’écosystème crypto ont atteint 52,3 millions de dollars en mai 2024. Un chiffre en baisse de 28% par rapport aux 72,6 millions enregistrés en avril. Sur un an, le recul est de 12% en comparaison à mai 2023.
Concrètement, ce sont 14 incidents distincts qui ont conduit à ces 52,3 millions de dollars volatilisés, dont :
- 21 millions pour Gala Games
- 20 millions pour Sonne Finance
- 4,3 millions pour ALEX Lab
- 1,9 million pour Pump.fun
- 1,270 million pour GNUS
À cela s’ajoutent 7 fraudes identifiées, pour un préjudice total de 1,7 million de dollars, soit seulement 3,3% de l’ensemble des fonds dérobés sur la période.
Ethereum et la DeFi restent les cibles privilégiées
Sans surprise, Ethereum demeure la blockchain la plus impactée par les piratages, avec 9 incidents répertoriés en mai. Elle devance la BNB Chain qui en a subi 3. Les autres réseaux touchés, à hauteur d’un hack chacun, sont Base, Arbitrum, Optimism, Solana, Polygon, TON, Blast et Fantom.
Fait notable, l’intégralité de ces attaques a visé des protocoles DeFi. Aucune plateforme centralisée (CeFi) n’a été piratée sur la période. Cela confirme la vulnérabilité de la finance décentralisée, qui peine encore à sécuriser ses smart contracts et ses infrastructures face à des hackers toujours plus inventifs.
Vers une année 2024 aussi sombre que 2023 ?
Malgré ce ralentissement en mai, le bilan global depuis janvier reste lourd. Au total, les pertes crypto liées aux hacks et arnaques s’élèvent déjà à 473 millions de dollars en 2024. Cela représente plus d’un quart des 1,7 milliard évaporés sur l’ensemble de l’année dernière.
Si la tendance se poursuit, 2024 pourrait donc égaler voire dépasser ce triste record de 2023. Un constat qui souligne l’importance pour les acteurs de la DeFi de renforcer urgemment leurs mécanismes de sécurité et d’audit, afin de regagner la confiance des utilisateurs et investisseurs échaudés par ces piratages à répétition. La crédibilité et l’avenir même de la finance décentralisée en dépendent.
