Le battage médiatique autour de Solana, une blockchain qui se présente comme un rival sérieux à Ethereum, a atteint son apogée ces derniers temps. En effet, cette jeune plateforme a récemment volé la vedette à son aînée en termes de frais totaux et d’activité sur les échanges décentralisés (DEX). Pourtant, en grattant un peu la surface, certains observateurs ont décelé des anomalies qui soulèvent des questions quant à la véracité de ces prouesses. Plongeons ensemble dans les méandres de ce mystère qui secoue le monde des cryptomonnaies.

Les chiffres spectaculaires de Solana : mirage ou réalité ?

Cette semaine, Solana a fait sensation en dépassant Ethereum sur deux indicateurs clés : les frais totaux et l’activité DEX. Avec 25 millions de dollars de frais contre 21 millions pour Ethereum, Solana semblait tenir son rang de prétendant au trône. Côté DEX, Raydium, Orca et Phoenix ont respectivement enregistré des volumes faramineux de 6,078, 3,428 et 1,144 milliards de dollars. Des chiffres à faire rougir n’importe quelle blockchain !

Une activité utilisateur suspecte

En regardant de plus près le nombre d’utilisateurs actifs quotidiens, Solana semblait encore damner le pion à Ethereum avec 1,3 million d’adresses actives contre seulement 376 300. Mais c’est en examinant le nombre moyen de transactions par utilisateur que les soupçons ont commencé à naître : 217 pour Solana contre moins de 3 pour Ethereum. Une disproportion étonnante qui pourrait certes s’expliquer par des frais bas et une fréquence de transactions accrue, mais qui fait planer le spectre de la manipulation de marché.

Solana est essentiellement une auberge pour bots et arnaqueurs.

Flip Research

Des pools de liquidité douteux

L’utilisateur Flip Research a mis en lumière sur son compte X des pratiques troublantes sur Solana. Plusieurs pools de liquidité sur Raydium, avec des montants ridiculement bas, génèrent des volumes d’échanges énormes. Le pool FLOG-SOL, avec seulement 3 dollars de liquidité, a ainsi affiché 5 millions de dollars de volume en 24 heures. Un phénomène souvent lié au “wash trading” et aux “rug pulls”, des tactiques utilisées par des acteurs malveillants pour attirer des investisseurs crédules.

Plus de 50 projets douteux identifiés par Flip Research sur Raydium, générant collectivement 200 millions de dollars de volume d’échanges en une seule journée.

Un terreau fertile pour les arnaques

La popularité de Solana auprès des amateurs de memecoins et de tokens à haute volatilité pourrait bien se transformer en talon d’Achille. Ce public friand de risques et peu regardant sur les frais est une proie idéale pour les pratiques prédatrices comme le MEV (Miner Extractable Value). Contrairement à Ethereum qui a des garde-fous, Solana serait devenue selon Flip Research “une auberge pour bots et arnaqueurs”.

Des failles techniques persistantes

Au-delà des soupçons de manipulation, l’infrastructure de Solana souffre de lacunes majeures comme les pannes à répétition et une interaction minimale avec les autres blockchains. Des failles qui pourraient lui coûter cher à l’avenir, surtout si l’engouement pour les memecoins venait à retomber. La plateforme pourrait alors subir un réajustement brutal, avec des volumes et des revenus en chute libre.

En somme, le succès fulgurant de Solana semble reposer sur des bases fragiles. Derrière les chiffres ronflants se cachent des pratiques douteuses qui entachent sa crédibilité. Il reste à voir si cette blockchain prometteuse saura se réinventer pour devenir un acteur majeur et respectable de l’écosystème crypto. Une chose est sûre : le chemin sera semé d’embûches.

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