Imaginez un monde où les structures conçues pour libérer la créativité et l’innovation finissent par l’étouffer. C’est exactement ce que certains acteurs majeurs du secteur crypto reprochent aux fondations, ces entités non lucratives qui, autrefois, incarnaient l’idéal de la décentralisation. Dans un récent billet de blog, a16z crypto, un géant du capital-risque, a secoué la communauté en affirmant que ces fondations, loin de protéger les blockchains, freinent leur développement. Alors, les fondations crypto sont-elles devenues des freins à l’innovation ? Plongeons dans cette analyse pour démêler le vrai du faux.

Les Fondations Crypto : Un Modèle en Crise ?

À leurs débuts, les fondations crypto semblaient être la réponse parfaite aux défis réglementaires et techniques des blockchains. Elles offraient une structure légale pour naviguer dans des eaux juridiques troubles tout en promouvant un idéal de décentralisation. Mais aujourd’hui, selon a16z crypto, elles créent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent. Pourquoi ce revirement ?

Les fondations : un frein à l’efficacité

  • Elles imposent des structures complexes et coûteuses, souvent offshore, qui ralentissent les équipes.
  • Leur modèle de financement, basé sur la vente de tokens, manque de transparence et d’alignement avec les résultats.
  • Elles concentrent parfois le pouvoir, contredisant l’idéal de décentralisation qu’elles prétendent défendre.

Le Paradoxe des Fondations

Les fondations crypto ont été créées pour protéger les projets blockchain des pressions réglementaires tout en garantissant une gouvernance équitable. Prenons l’exemple de l’Ethereum Foundation, souvent citée comme un modèle de réussite. Elle a joué un rôle clé dans le développement d’Ethereum, en finançant des recherches et en soutenant la communauté. Pourtant, même ce cas exemplaire n’échappe pas aux critiques.

Les fondations, bien qu’utiles au départ, créent aujourd’hui plus de frictions que de décentralisation.

Miles Jennings, a16z crypto

Le problème, selon a16z, réside dans le fonctionnement même de ces structures. Les fondations dépendent souvent de la vente de tokens pour financer leurs activités, un modèle qui peut sembler opaque. Sans actionnaires ni mécanismes de marché clairs, elles peinent à démontrer leur efficacité. De plus, certaines fondations contrôlent des aspects critiques des réseaux, comme les clés de trésorerie ou les droits de mise à jour, ce qui les rapproche dangereusement d’une centralisation déguisée.

Un Modèle Économique Défaillant

Le financement des fondations repose sur un système que certains qualifient de « patronage ». Les tokens sont vendus pour obtenir des fonds en fiat, qui sont ensuite dépensés sans véritable obligation de résultats. Ce modèle, selon a16z, manque de discipline économique.

Les limites du modèle de financement

  • Vente de tokens sans lien clair avec les performances du réseau.
  • Absence de mécanismes pour mesurer l’impact des dépenses.
  • Risques de mauvaise allocation des ressources par manque de responsabilité.

Contrairement aux entreprises classiques, les fondations n’ont pas à répondre à des investisseurs ou à un marché concurrentiel. Cela peut conduire à des dérives, comme des dépenses excessives ou des projets qui ne servent pas directement les intérêts du réseau. Par exemple, certaines fondations sont limitées par des contraintes légales qui les empêchent de développer des applications grand public, pourtant essentielles pour attirer des utilisateurs et générer de la valeur.

Vers une Alternative : Les Entreprises Classiques

Face à ces défis, a16z propose une solution radicale : abandonner les fondations au profit de structures d’entreprise classiques. Ces dernières, selon eux, sont mieux équipées pour répondre aux besoins des blockchains modernes.

Les entreprises peuvent allouer le capital efficacement, attirer les meilleurs talents et répondre aux forces du marché.

Miles Jennings, a16z crypto

Les entreprises, contrairement aux fondations, opèrent dans un cadre où la performance est mesurable. Elles attirent des talents grâce à des incitations claires, comme des salaires compétitifs ou des parts dans l’entreprise, et non uniquement des tokens. De plus, elles sont soumises à la discipline du marché, ce qui les oblige à optimiser leurs ressources et à innover constamment.

Un exemple concret ? Prenons ConsenSys, une entreprise qui a contribué à l’écosystème Ethereum en développant des produits comme MetaMask. Selon a16z, ce type de structure, orientée vers le profit, a permis de créer des outils qui ont directement bénéficié au réseau, bien plus que ne l’aurait fait une fondation classique.

Les Défis Juridiques et Opérationnels

Créer une fondation crypto n’est pas une mince affaire. Les coûts peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros, sans compter les semaines, voire les mois, passés à naviguer dans un dédale juridique. Trouver des avocats compétents pour établir ces structures offshore est devenu un défi en soi, selon a16z.

Les obstacles des fondations

  • Coûts élevés : jusqu’à 500 000 € pour créer une fondation offshore.
  • Complexité juridique : nécessité d’avocats spécialisés, de plus en plus rares.
  • Séparation des équipes : les fondateurs doivent souvent séparer leurs équipes pour maintenir une apparence de décentralisation.

Ces contraintes opérationnelles créent des situations absurdes. Par exemple, les fondateurs doivent parfois éviter de communiquer directement avec les employés de leur propre fondation, de peur de violer des règles de gouvernance. Ces « contorsions » nuisent à l’efficacité et détournent l’attention des véritables objectifs : construire des réseaux solides et innovants.

Un Changement de Paradigme Réglementaire

Le discours d’a16z s’inscrit dans un contexte plus large : un changement dans la manière dont les régulateurs abordent la décentralisation. Aux États-Unis, les propositions récentes s’éloignent d’un cadre basé sur les « efforts » des équipes pour se concentrer sur un modèle axé sur la maturité du contrôle. Ce changement pourrait permettre aux fondateurs de rester impliqués dans leurs réseaux sans avoir à se cacher derrière des structures complexes.

Les régulations modernes favorisent la transparence et les systèmes on-chain, loin des contrôles centralisés.

Miles Jennings, a16z crypto

Ce nouveau cadre réglementaire pourrait ouvrir la voie à des modèles de gouvernance plus simples et plus efficaces. En éliminant la nécessité de fondations offshore, les projets pourraient se concentrer sur l’innovation plutôt que sur des acrobaties juridiques.

Et Après ? Une Nouvelle Ère pour la Gouvernance

Le plaidoyer d’a16z en faveur d’un abandon des fondations crypto ne signifie pas un retour à une centralisation totale. Au contraire, l’objectif est de créer des réseaux véritablement décentralisés, où la gouvernance repose sur des mécanismes transparents, souvent on-chain, et non sur des entités opaques. Les entreprises, avec leur capacité à répondre aux besoins du marché, pourraient jouer un rôle clé dans cette transition.

Vers une gouvernance moderne

  • Adoption de structures d’entreprise pour une meilleure allocation des ressources.
  • Utilisation de mécanismes on-chain pour garantir la transparence.
  • Collaboration étroite entre fondateurs et communautés pour une décentralisation authentique.

Ce changement ne sera pas sans défis. Les entreprises doivent s’assurer que leurs réseaux servent les intérêts des détenteurs de tokens, et non uniquement leurs propres profits. Cependant, avec des régulations adaptées et des outils de gouvernance modernes, ce modèle pourrait redéfinir l’avenir des blockchains.

En conclusion, les fondations crypto, autrefois piliers de la décentralisation, semblent aujourd’hui dépassées. Leur modèle économique et juridique montre ses limites, et des voix comme celle d’a16z appellent à une réinvention. En adoptant des structures plus agiles et transparentes, l’industrie crypto pourrait enfin atteindre l’idéal de décentralisation qu’elle a toujours prôné. Alors, les fondations sont-elles vraiment le problème, ou simplement un symptôme d’un écosystème en pleine évolution ? À vous de juger.

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Passionné et dévoué, je navigue sans relâche à travers les nouvelles frontières de la blockchain et des cryptomonnaies. Pour explorer les opportunités de partenariat, contactez-nous.

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