Le 22 juillet dernier, la SEC a donné son feu vert tant attendu au lancement des premiers ETF Ethereum au comptant aux États-Unis. Blackrock, Citadel et Fidelity comptaient parmi les heureux élus autorisés à proposer ces produits d’investissement révolutionnaires aux investisseurs institutionnels. Une étape majeure pour l’adoption et la crédibilité des cryptomonnaies. Pourtant, force est de constater que l’enthousiasme initial semble déjà retombé comme un soufflé, à peine une quinzaine de jours après les lancements en grande pompe.
60 millions de dollars de pertes nettes depuis le 29 juillet
Selon les données de Coinglass, les ETF Ethereum accusent déjà plus de 60 millions de dollars de sorties nettes depuis le 29 juillet. Il y a eu autant de journées dans le vert que dans le rouge, 7 de chaque côté. Mais les sorties l’emportent nettement sur les entrées. De quoi doucher l’enthousiasme des partisans de la “finance décentralisée” qui voyaient dans ces ETF une rampe de lancement idéale pour propulser l’Ether vers de nouveaux sommets.
Un contexte de marché peu porteur
Il faut dire que le contexte actuel n’est guère favorable aux prises de risques sur les actifs spéculatifs comme les cryptomonnaies. L’inflation reste élevée, la croissance économique faiblit, les taux d’intérêt grimpent… Autant d’éléments qui incitent les investisseurs à la prudence et privilégier les valeurs refuges comme l’or, au détriment des cryptos.
Le cours de l’Ethereum lui-même peine à reprendre de la hauteur après une chute vertigineuse en début d’année. Actuellement, l’ETH évolue dans un range assez étroit autour des 2600$, loin des 3000$ espérés en cette période post-halving. Pas de quoi rassurer les investisseurs institutionnels qui attendaient probablement des signaux haussiers plus marqués avant de se positionner massivement sur les ETF.
Des volumes encore faibles
Par ailleurs, les volumes traités par ces ETF Ethereum restent pour l’instant assez confidentiels. A titre de comparaison, le plus gros ETF Bitcoin, le BITO de ProShares, brasse quotidiennement autour de 100 millions de dollars. On est loin des milliards qui s’échangent chaque jour sur le marché des contrats à terme sur l’or ! Les ETF Ethereum devront encore gagner en maturité et en liquidité pour attirer les investisseurs institutionnels les plus frileux.
Des seuils psychologiques à reconquérir
Comme l’expliquait récemment Arthur Hayes, ancien patron de BitMEX, dans un billet de blog :
Pour que les entrées soient significatives sur les ETF, il faudra que le Bitcoin franchisse nettement les 70 000 $ et l’Ethereum les 4 000 $. Sinon, les volumes resteront anecdotiques au regard des sommes gérées par les fonds.
Arthur Hayes – Trader et investisseur
On en est encore loin mais cela pourrait arriver plus tôt que prévu. Car malgré les soubresauts actuels, les fondamentaux du marché des cryptomonnaies restent solides :
- Offre de monnaie en diminution (halving du Bitcoin, passage d’Ethereum en Proof-of-Stake)
- Demande institutionnelle en hausse (blackrock, fidelity, square, microstrategy, etc)
- Innovations technologiques constantes (Taproot, Optimism, Arbitrum, etc)
- Nouveaux cas d’usage (DeFi, NFT, Métaverse, Identité numérique, etc)
Autant de catalyseurs qui pourraient rapidement propulser Bitcoin et Ethereum au-delà de leurs précédents records. Et gonfler au passage les encours des ETF crypto !
Faut-il miser dès maintenant sur les ETF Ethereum ?
Pour la plupart des analystes, il est encore un peu tôt pour se ruer sur ces ETF Ethereum. Mieux vaut attendre un signal haussier plus marqué sur le cours de l’ETH, idéalement un retour durable au-dessus des 3000$, pour être sûr de surfer sur une vraie tendance de fond.
Les signes encourageants à surveiller :
- Adoption croissante d’Ethereum par les entreprises et institutions
- Hausse des volumes sur les marchés spot ETH/USD
- Réduction significative des frais de transactions sur le réseau (succès de The Merge)
- Croissance exponentielle des apps décentralisées (DApps) sur Ethereum
D’ici là, les ETF Ethereum constituent surtout un moyen pratique pour les investisseurs particuliers de s’exposer indirectement aux fluctuations de l’Ether, sans avoir à gérer les contraintes des plateformes d’échanges crypto (risque de piratage, coûts de transactions élevés, régulation floue, etc.)
Conclusion : un pari sur l’avenir de la finance décentralisée
Les débuts mitigés des ETF Ethereum ne doivent pas faire oublier l’essentiel. Leur simple existence marque une étape cruciale vers une adoption massive des cryptos par le monde de la finance traditionnelle. BlackRock, Fidelity ou Citadel ne s’y seraient pas lancés s’ils n’étaient pas convaincus du potentiel à long terme d’Ethereum et de ses innombrables cas d’usage.
Miser sur un ETF Ethereum aujourd’hui, c’est parier sur l’avenir d’un Internet décentralisé où les individus reprendront le contrôle de leurs données et de leurs actifs numériques. Un pari audacieux mais qui pourrait s’avérer très fructueux pour ceux qui sauront garder le cap malgré la tempête !
