Dans le cadre d’une vaste enquête sur un présumé schéma de Ponzi nommé Rainbowex, la justice argentine a ordonné le gel d’un portefeuille crypto contenant l’équivalent de 3,5 millions de dollars en stablecoin USDT de Tether. Cette saisie sans précédent marque une nouvelle étape dans la lutte des autorités contre les arnaques liées aux crypto-monnaies.
Le démantèlement de Rainbowex
L’opération coup de poing contre Rainbowex a mobilisé d’importants moyens, avec plus d’une quinzaine de perquisitions menées à travers l’Argentine. Outre la saisie du portefeuille USDT, les enquêteurs ont également gelé les comptes bancaires et les wallets des personnes impliquées dans cette présumée escroquerie.
Selon le rapport d’iProUp, l’enquête a bénéficié de l’aide cruciale d’experts de Lemon, la deuxième plus grande plateforme d’échange de crypto-monnaies du pays, ainsi que des sociétés d’analyse blockchain Chainalysis et Qlue. Leur soutien technique a permis de tracer les fonds et de comprendre les flux de cryptos illicites.
Arrestations et suspects en fuite
À ce stade, au moins quatre personnes ont été interpellées, mais plusieurs autres suspects sont activement recherchés. Les autorités collaborent avec Interpol pour appréhender des individus basés en Malaisie, soupçonnés d’être les cerveaux derrière la création et la gestion de Rainbowex.
On estime que des dizaines de milliers d’habitants de San Pedro, une ville de 70 000 âmes dans la province de Buenos Aires, ont été floués par ce système pyramidal. Attirés par la promesse de gains faciles et rapides, nombreux sont ceux qui ont investi leurs économies dans ce qui s’est avéré être un miroir aux alouettes.
La régulation des stablecoins en question
Cette affaire remet en lumière les risques liés aux stablecoins, ces crypto-monnaies censées être adossées à des devises traditionnelles comme le dollar américain. Le Tether (USDT), au cœur de cette saisie record, est le stablecoin le plus populaire du marché mais suscite régulièrement des interrogations quant à ses réserves réelles.
Les régulateurs du monde entier s’intéressent de près à ces actifs numériques :
- Aux États-Unis, la SEC mène des enquêtes sur plusieurs émetteurs de stablecoins.
- En Europe, le règlement MiCA va encadrer strictement ces crypto-monnaies.
- La Chine a carrément banni les stablecoins au profit de son yuan numérique.
Le cas Rainbowex montre que les stablecoins, malgré leur réputation de stabilité, peuvent être détournés à des fins frauduleuses. Cette saisie historique par l’Argentine envoie un signal fort : les autorités sont déterminées à traquer les escrocs qui exploitent l’engouement autour des crypto-monnaies.
Vers une coopération internationale renforcée
Face à des arnaques crypto qui ne connaissent pas de frontières, la collaboration entre pays devient primordiale. L’implication d’Interpol dans l’affaire Rainbowex illustre cette nécessité de conjuguer les efforts au niveau international pour démanteler ces réseaux malveillants.
À mesure que les crypto-monnaies gagnent en popularité, les schémas de Ponzi version Web3 se multiplient. Des projets comme OneCoin, BitConnect ou plus récemment PlusToken ont causé des pertes se chiffrant en milliards de dollars pour des investisseurs crédules du monde entier.
Le coup de filet argentin contre Rainbowex marque une étape importante dans la lutte contre ces escroqueries d’un genre nouveau. Nul doute que d’autres opérations coup de poing suivront, les régulateurs étant bien décidés à assainir l’écosystème des crypto-monnaies pour protéger les épargnants. Une vigilance accrue s’impose pour tous ceux qui souhaitent investir dans ces actifs numériques hautement spéculatifs et encore faiblement régulés.