Geoffrey Hinton, mondialement connu comme le “parrain de l’intelligence artificielle”, vient de recevoir l’une des plus hautes distinctions scientifiques. Le chercheur britanno-canadien, professeur à l’Université de Toronto, a été co-lauréat du Prix Nobel de Physique 2024 aux côtés de John Hopfield de l’Université de Princeton. Leur récompense salue leurs “découvertes fondamentales et inventions permettant l’apprentissage automatique avec des réseaux neuronaux artificiels”.

L’Académie Royale des Sciences de Suède, qui décerne ce prestigieux prix, a souligné que les deux lauréats “ont utilisé des outils de la physique pour développer des méthodes qui sont aujourd’hui à la base du puissant apprentissage automatique”. Une consécration pour Geoffrey Hinton, dont le nom rejoint désormais ceux d’Albert Einstein, Niels Bohr ou Werner Heisenberg au panthéon de la physique.

De la surprise à la reconnaissance

Très surpris par cette annonce, Hinton a confié au site officiel du Prix Nobel qu’il n’avait “aucune idée d’avoir même été nommé”. Mais cette récompense apparaît comme une juste reconnaissance de son parcours exceptionnel et de ses contributions révolutionnaires dans le domaine de l’intelligence artificielle.

Il a fait tellement de choses pour la science et a été tellement inspiré par les précédents lauréats.

– Nick Frosst, co-fondateur de Cohere

Un pionnier visionnaire

Geoffrey Hinton est considéré comme l’un des pionniers de l’apprentissage profond (deep learning). Ses travaux novateurs sur les réseaux neurones artificiels ont posé les bases des systèmes d’IA modernes. Des géants de la tech comme Google, où il a longtemps occupé un poste de VP et d’ingénieur en chef, ont construit leurs outils d’IA sur ses découvertes.

Son approche scientifique globale et sa réflexion sur les conséquences de ces technologies d’IA ont aussi inspiré de nombreux chercheurs et entrepreneurs, comme Nick Frosst, co-fondateur de la startup d’IA Cohere, et ancien collaborateur de Hinton chez Google.

Un Prix Nobel qui suscite le débat

Si cette récompense consacre l’immense apport de Geoffrey Hinton et de John Hopfield, certains scientifiques ont exprimé leur scepticisme quant au lien ténu entre physique et réseaux neurones artificiels. La physicienne allemande Sabine Hossenfelder y voit le signe d’un comité Nobel “terriblement en retard”, les réseaux neuronaux étant utilisés depuis des décennies dans de multiples disciplines.

L’homme qui met en garde contre sa propre création

Paradoxalement, Geoffrey Hinton a récemment multiplié les avertissements sur les risques potentiellement désastreux des systèmes d’IA qu’il a contribué à créer. En 2023, il avait même démissionné de son poste chez Google pour pouvoir s’exprimer plus librement sur le sujet. Depuis, il a signé plusieurs lettres ouvertes alertant sur le “risque d’extinction” posé par une IA insuffisamment régulée et dont le développement s’emballe.

Un Prix Nobel qui récompense donc une œuvre scientifique majeure, qui a révolutionné notre rapport à la technologie et à l’intelligence artificielle, mais aussi la lucidité d’un homme conscient des immenses responsabilités qui vont de pair avec ces avancées. Alors que l’IA connaît des progrès fulgurants, le message de Geoffrey Hinton résonne comme un appel à la vigilance collective pour garder le contrôle sur ces outils fascinants mais potentiellement dangereux si leur évolution échappe à l’humanité.

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