Le monde de la crypto est une nouvelle fois secoué par un scandale retentissant. Nader Al-Naji, le fondateur du réseau social décentralisé BitClout, vient d’être inculpé par la SEC, le gendarme boursier américain, pour avoir orchestré une fraude massive aux dépens des investisseurs. Opérant sous le pseudonyme « Diamondhands », Al-Naji aurait levé plus de 257 millions de dollars de manière trompeuse et illégale en commercialisant les tokens BTCLT liés à sa plateforme, sans les enregistrer comme valeurs mobilières.

BitClout, des débuts fracassants aux déboires judiciaires

Lancé en grande pompe en mars 2021, BitClout se voulait une révolution dans l’univers des réseaux sociaux. Reposant sur sa propre blockchain, la plateforme permettait aux utilisateurs de publier du contenu et d’être récompensés via un système de « diamants ». Les profils d’influenceurs pouvaient être « tokenisés » et achetés comme des actifs numériques. Malgré des débuts fracassants et le soutien de ténors du capital-risque comme Andreessen Horowitz et Coinbase, l’aventure BitClout a rapidement tourné court.

Un fonctionnement opaque qui soulève des questions

Dès son lancement, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer l’opacité du projet. Les 15 000 profils d’influenceurs pré-chargés sur la plateforme n’avaient pour beaucoup pas donné leur accord. Les fonds étaient bloqués sans possibilité de retrait. Al-Naji pensait qu’en se cachant derrière un pseudonyme et en singeant les codes de la crypto-économie, il pourrait échapper au regard des autorités. C’était sans compter sur la pugnacité de la SEC.

Il pensait à tort que l’étiquette « décentralisé » le mettrait à l’abri, mais nous sommes guidés par les réalités économiques, pas par des labels cosmétiques.

Gurbir S. Grewal, SEC

La SEC maintient la pression sur l’industrie crypto

En portant ce nouveau coup, le régulateur américain confirme sa volonté de faire rentrer les projets crypto dans le rang. Binance, Coinbase, Kraken… Aucune plateforme n’échappe à la surveillance de la SEC. Les griefs sont souvent les mêmes : vente illégale de valeurs mobilières, manque de transparence, protection insuffisante des investisseurs. Si le bien-fondé de certaines actions reste débattu, force est de constater que l’étau se resserre inexorablement.

Les points clés de l’affaire BitClout

  • 257 millions de dollars levés de manière frauduleuse selon la SEC
  • Tokens BTCLT assimilables à des valeurs mobilières non enregistrées
  • Al-Naji accusé d’avoir trompé les investisseurs et utilisé les fonds pour ses dépenses personnelles
  • De nombreuses zones d’ombre autour du fonctionnement de la plateforme

Quelle régulation pour la crypto-économie de demain ?

Le monde de la crypto et les organismes de régulation semblent engagés dans un bras de fer sans fin. D’un côté, les partisans de l’innovation sans entrave, de l’autre, les gardiens de l’ordre établi. L’affaire BitClout le montre : difficile de tracer une frontière nette entre disruption vertueuse et projets frauduleux. Au-delà des postures, c’est un nouveau modèle qu’il faut inventer. Un cadre légal adapté aux cryptoactifs, qui protège les citoyens sans tuer l’innovation. Le chemin est encore long, mais chaque affaire fait progresser la réflexion.

En attendant, l’inculpation de Nader Al-Naji fait figure d’avertissement. Un de plus pour une industrie qui peine encore à trouver ses marques sur le plan réglementaire. L’avenir nous dira si ces secousses sont le signe d’une crypto-économie qui se structure ou les prémices de son éclatement.

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