Quand le FBI décide de s’attaquer frontalement aux arnaques crypto, ça ne rigole pas. L’agence vient de lancer son propre token baptisé “NexFundAI” dans le cadre d’une vaste opération anti-fraude qui a déjà fait ses premières victimes. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Dans un retournement de situation inattendu, le directeur de la célèbre plateforme Coinbase a carrément exposé au grand jour le portefeuille du FBI lié à ce fameux token. Bienvenue dans les eaux troubles de la crypto, où le chasseur peut vite devenir le chassé.

Le FBI sort l’artillerie lourde avec son token maison

C’est une première dans les annales judiciaires. Pour traquer et interpeller les escrocs du monde crypto, le FBI a eu une idée lumineuse (ou complètement folle, c’est selon) : créer sa propre cryptomonnaie ! Baptisé “The NexFundAI Token”, ce jeton estampillé FBI a servi d’appât dans le cadre de l'”Opération Token Mirrors”. Le concept ? Tendre un piège aux fraudeurs en les attirant avec ce token maison. Et visiblement, la combine a fonctionné.

Le FBI a pris la mesure sans précédent de créer son propre jeton de crypto-monnaie et sa propre société pour identifier, perturber et traduire en justice ces fraudeurs présumés.

Jodi Cohen, Agent spécial du FBI

Résultat des courses : 15 personnes et 4 entreprises crypto épinglées, dont les dirigeants et employés de Gotbit, ZM Quant, CLS Global ou encore MyTrade. Au total, plus de 25 millions de dollars saisis. Le procureur américain Joshua Levy n’y est pas allé de main morte :

Si vous faites de fausses déclarations pour tromper les investisseurs, c’est de la fraude. Point final.

Joshua Levy, Procureur américain

Quand Coinbase balance le portefeuille du FBI

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Quelques jours après le lancement du token fédéral, Conor Grogan, directeur chez Coinbase, balance sur Twitter :

Je ne sais pas si le FBI s’en est rendu compte, mais ils ont laissé à découvert leur portefeuille.

Selon lui, le portefeuille à l’origine du token du FBI aurait effectué des dizaines de transactions vers d’autres adresses, déployant du capital sur plusieurs exchanges comme Binance ou Tokenlon. Les portefeuilles liés au FBI détiendraient au moins 75% de l’offre de jetons.

Coinbase et le FBI, une relation ambiguë ?

Le cabinet d’investigation Truth Labs s’est penché sur la question. Et leurs découvertes soulèvent des interrogations. D’après leurs analyses de la blockchain, le FBI aurait en réalité principalement utilisé… Coinbase pour ses transactions ! Un fait que le directeur de la plateforme aurait étrangement omis de mentionner en exposant le portefeuille.

Les révélations de Truth Labs sur les liens FBI – Coinbase :

  • Le FBI a principalement utilisé Coinbase pour ses transactions en ETH, USDT et USDC
  • Une partie des fonds est aussi passée par FTX et Binance
  • Coinbase tenterait de “détourner l’attention de la vérité” selon Truth Labs

Autre zone d’ombre soulevée par les enquêteurs : le réseau de portefeuilles du FBI serait “important et profond”, et connecté à de grands projets comme les Bored Apes ou l’annonce SHIB de Vitalik Buterin. De quoi alimenter les spéculations sur une potentielle infiltration des autorités au coeur de l’écosystème crypto.

Une opération anti-fraude, ou anti-crypto ?

Si l’initiative du FBI de traquer les fraudeurs avec leur propre token peut sembler louable, elle soulève aussi des questions. Jusqu’où les autorités sont-elles prêtes à aller pour réguler, voire contrôler, l’espace crypto ? Le jeu du chat et de la souris entre régulateurs et acteurs de l’industrie ne fait sans doute que commencer.

Une chose est sûre : entre le FBI qui crée sa propre crypto, Coinbase qui expose les agents fédéraux, et des enquêteurs indépendants qui tirent sur les ficelles de l’affaire, le feuilleton crypto-policier ne manque pas de rebondissements. À suivre, donc.

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