Dans un contexte économique européen en pleine mutation, la question de la souveraineté financière se pose avec une acuité nouvelle. Hier, au cœur du parlement européen, une voix s’est élevée pour proposer une solution audacieuse : faire du Bitcoin une réserve stratégique pour l’Union Européenne. Cette voix, c’est celle de Sarah Knafo, députée française du parti Reconquête. Une prise de position qui fait débat mais qui a le mérite de bousculer les lignes et d’interroger sur la place de l’Europe dans l’échiquier mondial des cryptomonnaies.
Le Bitcoin, un actif stratégique pour l’Europe ?
Sarah Knafo n’y va pas par quatre chemins. Pour elle, il est temps pour l’Europe de prendre le virage du Bitcoin et d’en faire un pilier de sa souveraineté économique. Un constat qu’elle étaye en prenant exemple sur d’autres pays qui ont déjà franchi le pas :
Le Salvador, premier à adopter le Bitcoin comme monnaie légale, enregistre aujourd’hui une plus-value de 100% sur ses investissements.
Aux États-Unis aussi, l’idée d’une réserve nationale en Bitcoin gagne du terrain. Des personnalités comme Donald Trump ou Jerome Powell, président de la Fed, reconnaissent désormais le BTC comme un actif incontournable, allant jusqu’à le qualifier d’« or numérique ».
L’Europe à la traîne ?
Face à ces avancées, Sarah Knafo pointe du doigt l’immobilisme européen. Selon elle, l’Union Européenne s’obstine à réguler, taxer et freiner l’essor des cryptomonnaies, tout en dilapidant l’argent public dans des « gabegies invraisemblables ». Un constat sévère mais qui pose question : l’Europe est-elle en train de rater le coche de la révolution Bitcoin ?
Une alternative à l’euro numérique
Plutôt qu’un euro numérique, jugé trop centralisateur et risqué, la députée plaide pour une réserve européenne en Bitcoin. Les avantages seraient multiples :
- Diversifier les réserves financières de l’Europe
- Renforcer sa souveraineté économique
- Profiter de la montée en puissance du Bitcoin comme actif de valeur
Une vision séduisante pour certains acteurs du secteur des cryptomonnaies, qui voient dans le Bitcoin un rempart contre l’inflation et les excès des politiques monétaires. Mais la proposition de Sarah Knafo ne fait pas l’unanimité.
Des critiques et des craintes
Le parti Reconquête est régulièrement accusé de récupération politique. Certains craignent que cette prise de position pro-Bitcoin ne soit qu’une manœuvre électoraliste, visant à s’approprier les valeurs de liberté et d’indépendance associées à la cryptomonnaie. Pour les puristes du Bitcoin, il est crucial que ce dernier reste une solution financière globale, à l’abri des clivages politiques.
Les principaux enjeux du débat :
- Le Bitcoin doit-il devenir une réserve stratégique pour l’Europe ?
- Quelle place pour l’UE face à l’essor mondial des cryptomonnaies ?
- Comment concilier régulation et innovation dans le secteur des cryptos ?
L’Europe à un tournant
Au-delà des controverses, la proposition de Sarah Knafo a le mérite de poser un vrai débat. L’Europe est-elle en train de prendre du retard face aux États-Unis et aux autres pays innovants en matière de cryptomonnaies ? Faut-il créer une réserve européenne en Bitcoin pour renforcer la souveraineté financière de l’UE ? Autant de questions cruciales à l’heure où le paysage monétaire mondial est en pleine recomposition.
Entre ambition, critiques et enjeux économiques, le débat lancé par Sarah Knafo nous rappelle que l’adoption du Bitcoin ne fait que commencer. L’Europe saura-t-elle saisir cette opportunité historique ou restera-t-elle à quai ?
Une chose est sûre : le sujet est plus que jamais sur la table et les prochains mois seront décisifs pour l’avenir du Bitcoin en Europe. Réserve stratégique ou simple actif spéculatif, la plus célèbre des cryptomonnaies n’a pas fini de faire parler d’elle dans les couloirs de Bruxelles et au-delà. A suivre de très près…
