Et si le Bitcoin devenait le nouvel or noir du Trésor américain ? C’est en substance ce que propose Michael Saylor, le fondateur de MicroStrategy, dans un plan audacieux dévoilé vendredi. Selon lui, faire du Bitcoin une réserve stratégique nationale pourrait générer entre 16 000 et 81 000 milliards de dollars de richesse pour les États-Unis, offrant ainsi une voie royale pour compenser la dette abyssale du pays.

Un pari sur l’avenir numérique

Dans sa proposition, Saylor mise sur une croissance fulgurante des marchés de capitaux numériques, qui passeraient de 2 000 milliards à 280 000 milliards de dollars, avec une majorité de ces parts capturée par les investisseurs américains. Un scénario optimiste, mais qui ne semble pas si farfelu quand on connaît l’engouement actuel pour les cryptomonnaies et la blockchain.

Pour favoriser cette expansion, le cadre proposé prône des mesures de conformité pragmatiques, telles que des protocoles de divulgation standardisés et des règles de conformité établies par l’industrie elle-même. L’objectif : réduire les coûts d’émission et élargir l’accès au marché, faisant passer le nombre d’entreprises cotées de 4 000 actuellement à potentiellement 40 millions.

MicroStrategy, fer de lance de la stratégie Bitcoin

Le succès de MicroStrategy semble donner raison à Saylor. L’entreprise, qui a massivement investi dans le Bitcoin depuis 2020, vaut aujourd’hui le double de la valeur nette de ses avoirs en cryptomonnaies. Cette prime lui permet de continuer à émettre des actions au-dessus de sa valeur intrinsèque pour acheter encore plus de Bitcoins, dans un cercle vertueux qui valide la stratégie prônée par son fondateur.

MicroStrategy en chiffres :

  • 439 000 Bitcoins détenus
  • 16 milliards de dollars de plus-value latente
  • 88 milliards de dollars de capitalisation boursière
  • 43 milliards de dollars de Bitcoins détenus
  • 20 milliards de dollars levés auprès des investisseurs en 2024

Grâce à cette stratégie agressive, MicroStrategy a réussi à intégrer l’indice Nasdaq 100, voyant son action grimper de plus de 500% en un an malgré les soubresauts du marché. Un exploit qui renforce la crédibilité de Saylor, devenu l’un des plus ardents défenseurs du Bitcoin depuis le virage crypto de son entreprise il y a quatre ans.

Vers une adoption nationale du Bitcoin ?

Si la proposition de Saylor venait à se concrétiser, cela marquerait un tournant majeur dans l’histoire du Bitcoin et des cryptomonnaies en général. Jamais une nation, qui plus est la première puissance économique mondiale, n’aurait adopté une cryptomonnaie comme réserve stratégique.

Bien sûr, le chemin est encore long et semé d’embûches. Il faudra convaincre les décideurs politiques, rassurer les régulateurs et surmonter les résistances de ceux qui voient d’un mauvais œil cette monnaie décentralisée et borderline.

Imaginez le Bitcoin comme un compte bancaire dans les nuages, complètement décentralisé : ni le gouvernement suisse, ni le gouvernement américain ne le contrôle.

Michael Saylor

Mais l’idée fait son chemin, et les récents succès du Bitcoin et de MicroStrategy montrent qu’il ne faut jamais sous-estimer le potentiel de disruption des cryptomonnaies. Si les États-Unis sautent le pas, nul doute que d’autres pays leur emboîteront le pas, ouvrant la voie à une nouvelle ère économique où le Bitcoin règnerait en maître.

En attendant, la proposition de Michael Saylor a le mérite de lancer le débat et de prouver, s’il en était encore besoin, que le Bitcoin n’a pas fini de nous surprendre. À suivre de très près dans les mois et années à venir…

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