Le monde des cryptomonnaies fascine autant qu’il effraie. Si les opportunités d’investissement décentralisé attirent de plus en plus d’adeptes, cette ruée vers l’or digital s’accompagne malheureusement d’une recrudescence d’arnaques en tout genre. Face à ce fléau, l’Australie a décidé de partir en croisade contre les escrocs du web3, avec des résultats déjà impressionnants. Mais la lutte est loin d’être gagnée…
L’ASIC sur le pied de guerre contre les plateformes frauduleuses
En première ligne de ce combat, on retrouve l’Australian Securities and Investments Commission (ASIC), le régulateur financier du pays. Depuis un an, ses équipes travaillent d’arrache-pied pour endiguer « la prolifération des arnaques en ligne ». Le bilan est édifiant :
- 5 530 fausses plateformes d’investissement supprimées
- 1 065 liens de phishing désactivés
- 615 escroqueries liées aux cryptos stoppées
Malgré ces efforts, les dégâts restent conséquents, avec plus d’1,3 milliard de dollars australiens siphonnés par les malfrats sur la période. Et les techniques employées ne cessent de se perfectionner, comme le souligne Sarah Court, vice-présidente de l’ASIC :
Deepfakes et IA : les nouvelles armes des arnaqueurs
Parmi ces innovations technologiques détournées, on retrouve notamment les deepfakes et l’intelligence artificielle. Les escrocs n’hésitent plus à usurper l’identité de célébrités pour appâter leurs victimes, comme l’explique Sarah Court :
Les fausses mentions de célébrités, y compris de personnes telles que Chris Hemsworth et Elon Musk sont utilisées dans ces escroqueries pour inciter les consommateurs à investir avec des coûts de base plutôt faibles mais surtout avec des rendements complètement irréalistes.
Le 6 juin dernier, pas moins de 35 chaînes YouTube diffusaient ainsi en direct une voix du patron de Tesla générée par IA promettant de doubler les investissements en crypto. Une arme de persuasion massive quand on connaît l’influence d’Elon Musk sur ce secteur.
L’Australie appelle à la vigilance de tous
Face à ces techniques de plus en plus trompeuses, l’ASIC en appelle à la responsabilité de chacun avec une formule choc : « Arrêter, vérifier, signaler ». Trois réflexes de bon sens à adopter sur le web :
- Arrêter de donner ses informations personnelles sur des sites douteux et de suivre les publicités sur les réseaux sociaux.
- Vérifier le sérieux des entreprises avant d’investir en cherchant des avis et en consultant le site de l’ASIC.
- Signaler rapidement le moindre problème à sa banque et aux autorités, notamment via la plateforme Scamwatch.
Un appel à la prudence d’autant plus important que l’IA pourrait aussi devenir une alliée des régulateurs. Pour Ben Goertze, PDG de SingularityNET, un outil utilisant des données de différentes sources pourrait vérifier en amont la légitimité d’une structure avant d’y investir.
L’Australie montre l’exemple dans ce bras de fer qui s’annonce long et ardu. Si les nouvelles technologies démultiplient les possibilités de tromperie, elles pourraient aussi permettre de mieux protéger les citoyens. Dans cette bataille, la vigilance de chacun sera une des clés pour assainir progressivement l’écosystème des cryptomonnaies et séparer le bon grain de l’ivraie. L’avenir du web3 en dépend !