Les activités illicites liées aux cryptomonnaies ne cessent de se diversifier et de prendre de l’ampleur. Selon le dernier rapport annuel de Chainalysis sur la criminalité en crypto, les volumes d’activités illégales pour 2024 pourraient dépasser les 51 milliards de dollars. Une hausse fulgurante qui soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’utilisation détournée de ces actifs numériques.
Une croissance exponentielle de 25% par an depuis 2020
Bien que le volume total identifié à ce jour s’élève à 40,9 milliards de dollars, les tendances historiques suggèrent que ce chiffre augmentera au fur et à mesure que davantage d’adresses de portefeuilles seront liées à des activités criminelles. En effet, le rapport met en évidence un taux de croissance annuel de 25% des activités illicites entre les périodes de reporting depuis 2020.
Selon les estimations, les adresses illicites connues à ce jour ont reçu 40,9 milliards de dollars, mais le total pourrait être plus proche de 51 milliards de dollars compte tenu des tendances historiques. Une situation alarmante qui témoigne de l’essor du crime organisé dans l’écosystème des cryptomonnaies.
Une professionnalisation accrue du crime en crypto
Les tendances de cette année pointent vers une professionnalisation croissante au sein de l’écosystème de la criminalité en crypto. On assiste notamment à l’émergence de services à grande échelle sur la blockchain, destinés à soutenir le blanchiment d’argent et d’autres activités illégales.
Un exemple marquant est celui de Huione Guarantee, une place de marché en ligne proposant le blanchiment d’argent en tant que service. Le groupe a récemment lancé son propre stablecoin, l’USDH, afin d’échapper à la surveillance réglementaire. Une tendance inquiétante qui témoigne des efforts déployés par les cybercriminels pour contourner les contrôles.
Les stablecoins au cœur des transactions illicites
Selon le rapport, les stablecoins représentent désormais 63% du volume total des transactions illicites. Cette domination reflète les tendances plus larges de l’utilisation des crypto-monnaies, les stablecoins étant largement adoptés à des fins légitimes telles que les envois de fonds et les paiements transfrontaliers.
Cependant, les attaques par ransomware, les fonds volés et les escroqueries restent monnaie courante. Les hackers nord-coréens ont été responsables de 1,34 milliard de dollars sur les 2,2 milliards de dollars de crypto volés cette année, principalement par le biais de compromissions de clés privées.
Des escroqueries toujours plus sophistiquées
Les escroqueries sont également devenues plus sophistiquées, intégrant des tactiques basées sur l’IA comme les stratagèmes d’extorsion sexuelle personnalisés. Bien que l’activité des marchés du dark web et les volumes des boutiques de fraude aient diminué, les groupes de ransomware ont continué à gagner des centaines de millions.
Les efforts des forces de l’ordre, notamment le démantèlement du Universal Anonymous Payment System, ont perturbé plusieurs opérations mais n’ont pas éliminé leur présence. Malgré une baisse du pourcentage d’activités illicites par rapport au volume total des transactions on-chain, passant à 0,14% en 2024, les experts estiment que ces chiffres augmenteront à mesure que l’attribution des données s’améliorera.
Le rapport de Chainalysis dresse un constat alarmant de l’évolution des activités illicites dans l’écosystème des cryptomonnaies. Alors que les cybercriminels continuent d’innover et de s’adapter, il est crucial que les autorités renforcent leurs efforts pour endiguer ce phénomène en pleine expansion. La lutte contre la criminalité en crypto nécessitera une collaboration étroite entre les gouvernements, les forces de l’ordre et les acteurs de l’industrie afin de préserver l’intégrité et la sécurité de cet espace en constante évolution.
