Le projet très médiatisé d’affichage du mème crypto Dogwifhat sur l’emblématique Sphere de Las Vegas vient de prendre un tournant inattendu. Alors que la communauté des supporters du jeton s’enthousiasmait d’un prétendu accord, un porte-parole du lieu a démenti fermement l’existence d’un quelconque partenariat, soulevant de nombreuses questions sur l’utilisation des fonds collectés pour cet ambitieux coup marketing.
La Sphere nie en bloc tout accord avec Dogwifhat
Contacté par nos confrères de Decrypt, un représentant de la Sphere de Las Vegas a été on ne peut plus clair : « Nous n’avons jamais eu d’accord avec Dogwifhat. Notre agence de l’époque n’a eu qu’une seule conversation très préliminaire début 2024 », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il n’y avait jamais eu de plan pour que le mème canin apparaisse sur l’Exosphere. Le porte-parole s’est même dit préoccupé par l’utilisation trompeuse du nom du lieu à des fins de promotion.
Cette mise au point cinglante contredit les affirmations des partisans du jeton Dogwifhat (WIF) qui, en mars 2024, avaient réussi à lever des fonds auprès de la communauté pour financer une campagne publicitaire sur l’impressionnante structure, faisant grimper le cours à un plus haut historique de 4,83$. Pourtant, un an plus tard, aucune publicité n’est apparue, suscitant le mécontentement grandissant des investisseurs qui exigent des comptes et des remboursements.
Un post controversé vite modifié
Le démenti de la Sphere fait suite à une publication troublante, depuis supprimée, sur le compte X officiel de Dogwifhat. On pouvait y lire « Officiellement confirmé. Viva hat vegas », accompagné d’un visuel représentant le chien-mème sur la façade du bâtiment. Face au tollé, le post a été modifié, retirant la mention de confirmation mais conservant l’illustration avec la mention « Q1 2025 », laissant penser que le projet serait toujours d’actualité.
C’était l’histoire d’un dogwifhat, mais un escroc a volé 600k, dépensés en soirées et en filles au lieu de miser sur le bitcoin.
Marusha
600 000$ détournés par un influenceur ?
En creusant l’affaire, de lourds soupçons se portent sur un des influenceurs à l’origine du projet qui aurait détourné à son profit personnel près de 600 000$ des fonds collectés, les dépensant en soirées festives plutôt que pour l’achat d’espace publicitaire. Si ces accusations se confirment, cela jetterait une lumière crue sur les dérives de certaines initiatives crypto reposant uniquement sur la hype et les promesses de gains faciles.
Il reste maintenant à voir comment la communauté Dogwifhat va réagir face à ce qui s’apparente de plus en plus à une vaste opération de pump and dump orchestrée par quelques influenceurs peu scrupuleux. Une plainte collective est-elle envisageable pour récupérer les fonds ? Les autorités compétentes vont-elles se saisir de l’affaire ? Si la publicité sur la Sphere n’aura finalement pas lieu, le feuilleton Dogwifhat risque bien de défrayer la chronique pendant encore quelque temps.
Les leçons à tirer pour les investisseurs
Au-delà du cas particulier de Dogwifhat, ce type de mésaventure souligne une fois de plus l’importance pour les investisseurs particuliers de faire preuve de la plus grande prudence face aux projets reposant essentiellement sur l’engouement communautaire et les effets d’annonce. Avant d’investir, il est crucial de toujours vérifier la solidité et le sérieux des équipes, la faisabilité technique et économique du projet, ainsi que la transparence dans la gestion des fonds.
Les questions qui restent en suspens :
- Que sont réellement devenus les 600 000$ prétendument détournés ?
- D’autres membres de l’équipe Dogwifhat étaient-ils au courant ou complices ?
- Les autorités vont-elles ouvrir une enquête suite à cette affaire ?
- Quelles suites juridiques pour les investisseurs floués ?
- Comment éviter de nouvelles arnaques de ce type à l’avenir ?
Une chose est sûre, l’épisode Las Vegas Sphere restera comme un cas d’école des dérives potentielles de projets crypto mal encadrés. Espérons qu’il serve au moins de piqûre de rappel pour renforcer la vigilance des investisseurs et favoriser l’émergence d’initiatives plus sérieuses, indispensables pour asseoir la crédibilité à long terme de cet écosystème encore jeune et en pleine structuration.
