Dans une initiative audacieuse visant à maîtriser la dette nationale américaine galopante, la sénatrice républicaine Cynthia Lummis a dévoilé un projet de loi novateur lors de la conférence Bitcoin 2024 à Nashville. Ce texte, baptisé “Loi BITCOIN de 2024”, propose de créer une réserve stratégique de Bitcoin gérée par le gouvernement américain. L’objectif affiché est ambitieux : réduire de moitié la dette nationale, qui dépasse actuellement les 35 000 milliards de dollars, d’ici 2045.

Un plan d’achat massif de Bitcoins

Le projet de loi prévoit un programme d’achat de Bitcoins étalé sur cinq ans, avec l’acquisition annuelle de jusqu’à 200 000 unités, pour un total d’un million de Bitcoins. Une fois acquis, ces actifs numériques seraient conservés pendant au moins 20 ans dans la réserve stratégique, à l’abri de la volatilité des marchés. Durant cette période, les Bitcoins seraient utilisés exclusivement pour rembourser les instruments de la dette fédérale.

Sécurité et transparence au cœur du dispositif

Pour garantir la sécurité de cette réserve, des mesures de protection physiques et numériques de pointe seraient mises en œuvre, en collaboration avec les ministères de la Défense et de la Sécurité intérieure. La transparence serait assurée par un système de preuve de réserve trimestriel, comprenant des attestations cryptographiques publiques et des audits indépendants.

Un soutien politique croissant, malgré les réticences

Si l’ancienne administration Trump et le candidat à la présidentielle Robert F. Kennedy Jr. ont exprimé leur soutien à cette initiative lors de la conférence Bitcoin 2024, tous ne partagent pas cet enthousiasme. Moe Vela, ancien haut responsable de la Maison Blanche sous Clinton et Obama, met en garde contre les risques d’une telle démarche :

Investir l’argent des contribuables dans le Bitcoin, une cryptomonnaie adossée littéralement à de l’air et des caprices, serait l’une des actions gouvernementales les plus irresponsables que j’ai rencontrées dans ma carrière de service public.

Moe Vela

Il souligne également les risques liés à l’anonymat du Bitcoin, qui pourrait impliquer une co-investissement avec des acteurs malveillants.

Les défis à relever

Malgré un taux de croissance annuel composé impressionnant de 42,3 % sur les cinq dernières années, le Bitcoin n’est pas exempt de risques. Sa volatilité et la maturité encore relative de son infrastructure de marché sont des facteurs à prendre en compte. Le succès d’une telle proposition dépendra de la mise en place de solides mesures de sécurité, d’une clarté réglementaire et de la capacité à gérer la volatilité inhérente au Bitcoin.

Sam Lyman, directeur des politiques publiques chez Riot Platforms, voit néanmoins dans les efforts de la sénatrice Lummis une étape essentielle pour la communauté Bitcoin, ouvrant la voie à des stratégies financières innovantes.

Vers un nouveau paradigme financier ?

Au-delà des clivages partisans, cette proposition audacieuse soulève des questions fondamentales sur le rôle des actifs numériques dans les finances publiques. Si les défis sont nombreux, l’idée d’une réserve stratégique de Bitcoin pourrait bien préfigurer un nouveau paradigme dans la gestion de la dette souveraine à l’ère numérique.

Reste à savoir si cette vision avant-gardiste saura convaincre au-delà des cercles d’initiés et surmonter les obstacles techniques et politiques. Une chose est sûre : le projet de loi de la sénatrice Lummis marque une étape importante dans la réflexion sur l’avenir de la monnaie et le rôle des cryptoactifs dans l’économie mondiale.

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