C’est un soulagement pour les créanciers de Genesis Global. Après avoir déclaré faillite en janvier 2023 suite à la contagion qui a secoué l’industrie des cryptomonnaies, le prêteur vient de lancer le remboursement de plus de 100 000 créanciers pour un montant total de 4 milliards de dollars.
Selon un communiqué du 2 août, les taux de recouvrement varient en fonction du type d’actif. Les créanciers Bitcoin (BTC) récupèrent 51,28% de la valeur d’avant la faillite, ceux d’Ethereum (ETH) 65,87% et les détenteurs de Solana (SOL) 29,58%. Les stablecoins et les dollars américains s’en sortent le mieux, avec un remboursement intégral.
Une faillite en cascade
La chute de Genesis trouve son origine dans l’effet domino qui a ébranlé le secteur des cryptos en 2022. L’implosion de l’écosystème Terra a provoqué des ondes de choc, faisant vaciller des acteurs majeurs comme le hedge fund Three Arrows Capital et la plateforme d’échange FTX.
Malgré l’aide financière de sa maison mère Digital Currency Group, Genesis n’a pas pu échapper à la spirale. Les retraits ont été suspendus et la faillite déclarée, sur fond de bataille juridique avec l’exchange Gemini.
Un long processus de restructuration
La procureure générale de New York, Letitia James, a également poursuivi DCG et Genesis pour avoir trompé les investisseurs et falsifié les états financiers. Un accord à 2 milliards de dollars a finalement été trouvé.
Le plan de restructuration de Genesis inclut un fonds de 70 millions de dollars pour engager des poursuites contre des tiers, dont DCG, alors que les batailles judiciaires se poursuivaient.
Les créanciers auront droit à des recouvrements supplémentaires après la distribution initiale, en fonction des résultats du rapprochement des réclamations en cours, des droits contractuels contre des tiers et des litiges.
Communiqué de Genesis
Leçons et perspectives
Le cas Genesis illustre les risques de contagion dans un écosystème crypto interconnecté et encore peu régulé. Si les créanciers peuvent souffler, beaucoup ont perdu une partie substantielle de leurs avoirs.
La transparence et la solidité financière des acteurs restent des enjeux cruciaux pour restaurer la confiance. Les régulateurs, eux, affûtent leurs armes pour mieux encadrer ce « Far West » numérique et éviter de futurs cataclysmes.
