Imaginez une plateforme qui promet la liberté de la finance décentralisée, un rêve où les utilisateurs contrôlent leurs fonds sans intermédiaires. Puis, un jour, une seule personne, une “whale”, fait trembler cette utopie en provoquant des pertes colossales de 4 millions de dollars. C’est l’histoire qui secoue Hyperliquid en ce mois de mars 2025, une saga où la fermeture soudaine du marché JELLY a déclenché une tempête de critiques. Que s’est-il vraiment passé, et pourquoi ce fiasco remet-il en question l’essence même de la DeFi ? Plongeons dans cette affaire qui agite l’écosystème crypto.

Hyperliquid : Une Crise qui Ébranle la DeFi

Mi-mars 2025, Hyperliquid, un exchange décentralisé (DEX) en pleine ascension, se retrouve sous les feux des projecteurs, mais pas pour les bonnes raisons. Une whale, avec une stratégie aussi audacieuse que controversée, a exploité les failles de la plateforme, mettant en lumière ses limites. Ce n’est pas un piratage ni un bug, mais une manipulation savamment orchestrée qui a coûté cher au vault Hyperliquidity Provider (HLP). Retour sur un scandale qui divise.

La stratégie de la whale : un coup de maître risqué

Tout commence avec un utilisateur anonyme qui dépose 7,1 millions de dollars sur Hyperliquid via trois adresses distinctes. Son objectif ? Exploiter le marché du memecoin JELLY, alors valorisé à environ 10 millions de dollars de capitalisation. Avec une liquidité aussi faible, ce jeton était une proie idéale pour une manipulation.

Le trader ouvre deux positions longues (long) de 2,15 et 1,9 million de dollars sur deux adresses, et une position courte (short) de 4,1 millions sur la troisième. En apparence, il reste “delta-neutral”, ses positions s’équilibrant. Mais le véritable génie – ou la perfidie, selon le point de vue – réside dans ce qui suit.

Les étapes clés de la manipulation

  • Achat massif de JELLY sur le marché spot pour gonfler son prix.
  • Explosion de la capitalisation de 8 à 50 millions de dollars en une heure.
  • Liquidation intentionnelle de la position short à un seuil critique.

En une heure, le cours de JELLY grimpe de 429 %, un mouvement brutal orchestré par des achats ciblés. La position short, poussée vers la liquidation, devient le pivot de cette stratégie. Mais comment Hyperliquid, censé être un bastion de la décentralisation, a-t-il pu laisser une telle situation dégénérer ?

Le HLP Vault : un système à double tranchant

Pour comprendre ce fiasco, il faut se pencher sur le fonctionnement du HLP Vault, un mécanisme unique d’Hyperliquid. Contrairement à d’autres plateformes qui délèguent le market making à des tiers, Hyperliquid le rend accessible à tous via ce vault. Son rôle ? Fournir une liquidité constante en affichant des prix d’achat et de vente pour chaque actif.

Lorsqu’une position chute sous un seuil critique (2/3 de la marge de maintenance), le HLP la reprend et tente de la clôturer progressivement pour limiter les dégâts. Mais dans le cas de JELLY, la hausse fulgurante du cours a piégé le vault : la position short, reprise à perte, s’est dégradée à mesure que le prix montait.

Si le cours de JELLY avait atteint 0,15 $, les 230 millions de dollars du vault auraient pu être engloutis pour couvrir cette seule position.

Un analyste anonyme sur X

Le pire dans cette affaire ? La situation a été aggravée par des annonces extérieures. Binance et OKX, deux géants centralisés, ont listé des marchés perpétuels sur JELLY, amplifiant la hausse. Certains y voient une attaque délibérée contre Hyperliquid. Coïncidence ou coup bas ? Les spéculations vont bon train.

La réponse choc : fermeture du marché JELLY

Face à cette crise imminente, Hyperliquid agit vite. Le 26 mars 2025, la plateforme annonce la fermeture du marché JELLY. Simultanément, la position short est liquidée à 0,0095 $, un prix bien inférieur au marché spot (0,05 $). Ce choix n’est pas anodin : il correspond au prix d’entrée du trader, annulant en quelque sorte son opération.

Résultat ? Le HLP Vault affiche un profit net de 700 000 $ sur 24 heures, évitant une catastrophe. Mais cette décision, prise en urgence, soulève une question brûlante : une plateforme décentralisée peut-elle intervenir aussi lourdement sans trahir ses principes ?

Tempête de critiques : la centralisation pointée du doigt

La réaction ne se fait pas attendre. Sur X, les observateurs s’enflamment, dénonçant une décision unilatérale qui va à l’encontre de l’esprit DeFi. Le prix de liquidation, jugé trop favorable à Hyperliquid, alimente les soupçons de manipulation interne.

Gracy Chen, PDG de Bitget, enfonce le clou dans un post cinglant : elle qualifie la gestion d’Hyperliquid d’”immature, non éthique et peu professionnelle”. Elle va plus loin, comparant la plateforme à un exchange offshore sans régulation, loin des idéaux d’un DEX.

Les principales critiques adressées à Hyperliquid

  • Décision centralisée de fermer un marché sans consultation publique.
  • Liquidation à un prix avantageux, au détriment du marché libre.
  • Manque de transparence dans la gestion de la crise.

Mais derrière ces accusations, une nuance émerge. Un internaute révèle une conversation avec un validateur du réseau, affirmant que la fermeture a été votée par un quorum de 20 entités en deux minutes. Si cela reste loin des standards d’Ethereum, cela contredit l’idée d’une décision purement autocratique.

Gracy Chen vs Hyperliquid : un règlement de comptes ?

Le clash entre Gracy Chen et Hyperliquid prend une tournure personnelle quand des internautes exhument des posts de 2023. Jeff, le fondateur d’Hyperliquid, y accusait Bitget de pratiques douteuses, notamment un moteur de matching truqué masquant un desk interne. Simple coïncidence ou vengeance masquée ?

J’ai testé le trading haute fréquence sur Bitget. Leur système est malhonnête, loin d’un vrai order-book.

Jeff, fondateur d’Hyperliquid, 2023

Cette vieille querelle jette un doute sur les motivations de Chen. Défend-elle vraiment la décentralisation, ou règle-t-elle un différend personnel ? Pendant ce temps, les utilisateurs d’Hyperliquid s’interrogent : leur confiance en la plateforme survivra-t-elle à ce scandale ?

Que retenir de cette affaire ?

Cette crise met en lumière les fragilités des DEX, même ceux qui se veulent innovants. Hyperliquid a évité le pire, mais à quel prix ? La fermeture de JELLY, bien que salvatrice, soulève des questions éthiques et pratiques sur la gouvernance décentralisée.

Pour les observateurs, c’est un rappel brutal : la DeFi reste un terrain miné où la liberté côtoie les risques. Quant à Hyperliquid, l’avenir dira si ce scandale n’était qu’une tempête passagère ou le début d’une chute durable.

Et vous, que pensez-vous de cette affaire ? La DeFi peut-elle survivre à de tels paradoxes ? La discussion est ouverte.

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