Et si l’avenir du Web3 passait par une simple preuve d’humanité ? C’est le pari audacieux que fait Humanity Protocol, un protocole décentralisé qui vient de boucler une levée de fonds de 30 millions de dollars pour une valorisation à 1 milliard. Sa mission : redonner le contrôle aux utilisateurs face à la prolifération des bots et de l’IA.
Quand l’humain reprend le dessus dans le Web3
Terence Kwok, le fondateur d’Humanity Protocol, part d’un constat alarmant. Aujourd’hui, 50% du trafic Internet est généré par des bots. Ces derniers orientent l’opinion, manipulent les discours en ligne. En parallèle, les fuites de données sensibles se multiplient. Rien que sur la période de mars 2021 à février 2022, ce sont 42 millions de fichiers qui ont été compromis, impactant près de 300 millions de personnes !
Face à ce constat, Humanity Protocol veut remettre l’humain au cœur du Web3. Son credo : l’identité est un droit fondamental. Chacun doit pouvoir contrôler ses données personnelles et sa vie privée en ligne.
Un simple scan de main comme preuve d’humanité
Pour y parvenir, le protocole mise sur une solution aussi simple qu’efficace : la preuve d’humanité via un scan de la paume de la main. Terence Kwok l’explique lors du Proof of Talk :
Plus besoin de s’embêter avec des captchas de plus en plus complexes. Un simple scan de main suffit à prouver que vous êtes bien humain. Yat Siu, co-fondateur d’Animoca Brands qui a participé au tour de table, abonde :
Une technologie éprouvée venue du Japon
Si la preuve d’humanité par scan de main peut sembler futuriste, elle est en réalité utilisée depuis des décennies au Japon, comme le souligne Terence Kwok. Le défi était d’adapter cette technologie éprouvée au Web3 en s’appuyant sur un modèle décentralisé :
Concrètement, Humanity Protocol reposera sur :
- Des versions locales du protocole pour éviter une centralisation des données
- Un lancement sur testnet prévu au T3 2024
- Un déploiement progressif pour favoriser l’adoption par les utilisateurs
L’Europe peut-elle rattraper son retard ?
Si les solutions de preuve d’humanité sont déjà répandues en Asie, qu’en est-il de l’Europe ? Le Vieux continent a-t-il pris du retard dans ce domaine ? Pas forcément selon Terence Kwok :
Le vrai défi se situerait plutôt du côté des utilisateurs européens, encore peu sensibilisés aux enjeux de la vie privée et de la protection des données personnelles en ligne. C’est tout l’enjeu d’Humanity Protocol : rendre la preuve d’humanité accessible et populaire auprès du grand public.
Vers un Web3 à visage humain
Avec sa solution de preuve d’humanité, Humanity Protocol entend bien redonner un visage humain au Web3. L’objectif est de contrer la prolifération des bots et de l’IA tout en redonnant aux utilisateurs le contrôle sur leur identité numérique.
Les 30 millions levés et la valorisation à 1 milliard de dollars témoignent de l’intérêt des investisseurs pour cette approche innovante. Reste désormais à transformer l’essai en déployant le protocole à grande échelle et en convainquant les utilisateurs d’adopter ce nouveau standard.
Une chose est sûre : avec Humanity Protocol, c’est un peu d’humanité qui s’invite dans la machinerie complexe des blockchains et des protocoles décentralisés. De quoi redonner espoir en un Web3 plus éthique et respectueux de ses utilisateurs.