Alors que la campagne présidentielle américaine entre dans sa dernière ligne droite, les spéculations vont bon train sur la composition des futures équipes présidentielles. Et un nom en particulier cristallise les tensions dans le milieu des cryptomonnaies : celui de Gary Gensler, actuel patron de la SEC, pressenti pour devenir Secrétaire du Trésor en cas de victoire de la candidate démocrate Kamala Harris.

Gary Gensler, l’épouvantail de la crypto

Depuis sa nomination à la tête de la SEC par Joe Biden en 2021, Gary Gensler s’est taillé une solide réputation d’adversaire acharné des cryptomonnaies. Multipliant les procédures et les déclarations hostiles, il a engagé un bras de fer avec l’industrie crypto, qu’il accuse de baigner dans la fraude et l’illégalité.

Une politique offensive qui lui a valu le surnom d’« épouvantail réglementaire » de la part des acteurs du secteur. Ces derniers dénoncent une approche dogmatique et contre-productive, qui risque de priver les États-Unis des opportunités offertes par cette technologie innovante.

Un bilan très controversé à la SEC

Mais force est de constater que les résultats ne sont pas au rendez-vous pour Gary Gensler. La plupart des procès initiés par la SEC contre des entreprises crypto se soldent par des défaites, dès lors que celles-ci osent aller au contentieux. Un revers cinglant pour le régulateur, qui semble peiner à convaincre les juges du bien-fondé de sa croisade.

Les principales critiques contre Gary Gensler

  • Une attitude hostile et dogmatique envers les cryptos
  • Des procédures judiciaires à répétition, souvent perdues
  • Un manque de clarté réglementaire pour les acteurs
  • Un frein à l’innovation et à la compétitivité américaine

Cette situation a contribué à tendre encore davantage les relations entre le régulateur et l’écosystème crypto. Beaucoup, y compris dans le camp démocrate, estiment qu’un changement de cap est nécessaire pour sortir de l’impasse.

Un soutien embarrassant pour Kamala Harris

C’est dans ce contexte déjà tendu qu’est apparue la rumeur d’une promotion de Gary Gensler au poste prestigieux de Secrétaire au Trésor, en cas de victoire de Kamala Harris en novembre prochain. Une information qui n’a pas encore été confirmée par l’équipe de campagne, mais qui suscite déjà une levée de boucliers.

Sa carrière au gouvernement devrait être terminée.

Tom Emmer, sénateur républicain

Du côté républicain, on se frotte les mains à l’idée d’utiliser ce choix comme un angle d’attaque contre la candidate démocrate. Le sénateur Tom Emmer a ainsi déclaré que Gary Gensler « a intenté des poursuites partout – et a perdu partout », avant de conclure lapidairement que « sa carrière au gouvernement devrait être terminée ».

Le lobby crypto sort l’artillerie lourde

Face à cette menace, le lobby pro-crypto est déjà en ordre de bataille. Le groupe Fairshake a annoncé des « millions de dollars de dépenses » pour faire barrage à une éventuelle nomination de Gary Gensler au Trésor. Une campagne offensive qui vise à rallier des sénateurs démocrates à sa cause.

L’objectif n’est pas tant de soutenir un candidat en particulier que de torpiller la candidature de celui qui incarne l’ennemi numéro un de l’industrie. Un pari risqué, qui pourrait se retourner contre ses initiateurs en cas d’échec.

Vers un assouplissement de la position démocrate sur les cryptos ?

Face à cette bronca, certains conseillers de Kamala Harris prônent la prudence. Conscients du potentiel électoral que représente désormais la communauté crypto, ils plaident pour un assouplissement du discours et des actes.

Le mouvement « Crypto for Harris », lancé par des soutiens de la candidate, va dans ce sens. Il appelle à une approche plus ouverte et collaborative avec le secteur, afin de ne pas laisser ce terrain aux républicains. Mais beaucoup doutent de la capacité de ce mouvement à infléchir la ligne du parti, compte tenu du poids des régulateurs.

Une démission de Gary Gensler avant l’élection ?

Pour tenter de calmer le jeu, une autre option est évoquée en coulisses : la démission anticipée de Gary Gensler de son poste de patron de la SEC. Ce départ permettrait à Joe Biden de nommer un remplaçant plus consensuel, et d’afficher ainsi un signe d’ouverture en direction de la communauté crypto.

Mais là encore, rien n’est moins sûr. Gary Gensler semble bien décidé à s’accrocher à son poste, et à poursuivre son combat réglementaire jusqu’au bout. Quitte à plomber les chances de son propre camp pour l’élection à venir.

Les cryptos, un enjeu électoral majeur

Une chose est sûre : le sujet des cryptomonnaies s’est définitivement invité dans la campagne présidentielle américaine. Longtemps ignoré ou méprisé par la classe politique, il est devenu en quelques années un enjeu stratégique majeur, qui pourrait peser dans le vote de millions d’électeurs.

Démocrates et républicains l’ont bien compris, et rivalisent de propositions pour séduire cet électorat convoité. Mais les premiers partent avec un sérieux handicap, incarné par la figure controversée de Gary Gensler.

La bataille pour le Trésor ne fait que commencer, mais elle pourrait bien se jouer autant sur le terrain réglementaire que dans les urnes. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de la crypto aux États-Unis, et au-delà.

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