Tous les quatre ans, c’est le jour J pour les mineurs de Bitcoin. Celui du tant redouté “halving”, qui vient littéralement couper en deux leurs revenus du jour au lendemain. Le dernier en date, survenu le 20 avril 2024, n’a pas fait exception. Divisant la récompense de bloc de 6,25 à 3,125 BTC, il met à rude épreuve la rentabilité des sociétés de minage. Si certaines, comme Riot Platforms, s’en sortent plutôt bien, d’autres comme Bitfarms souffrent bien davantage. Plongée au cœur de ce jeu de survie qu’est le crypto-minage.

Des revenus en chute libre pour les mineurs de Bitcoin

Miner des bitcoins n’a rien d’une sinécure. Cela demande un équipement coûteux en hardware dédié, comme les machines ASIC, une consommation électrique importante et un entretien constant. Le tout pour une rentabilité qui fond comme neige au soleil à chaque halving. Car oui, à chaque division par deux de la récompense de bloc, ce sont les revenus des mineurs qui sont amputés de 50% mécaniquement. De quoi mettre en péril les acteurs les plus fragiles.

C’est ce qu’on observe actuellement avec la société Bitfarms. Sur le seul mois de mai, post-halving donc, elle a extrait 42% de bitcoins en moins comparé à avril. Pire, son ratio de BTC minés par exahash et par seconde (EH/s) de puissance de calcul fournie a chuté de 45%. Un coup dur pour sa rentabilité, d’autant que son concurrent Riot Platforms a tenté de la racheter, en vain pour le moment, la jugeant en position de faiblesse.

Riot limite la casse en optimisant ses infrastructures

Pour autant, Riot n’est pas totalement épargnée par ce halving douloureux. La société enregistre elle aussi une baisse de production de bitcoins de 43% en mai. Mais contrairement à Bitfarms, elle semble avoir mieux anticipé le choc. Comment ? En renforçant ses capacités de minage en amont. Sa nouvelle ferme géante à Corsicana au Texas a en effet ajouté 3,1 EH/s à sa puissance de hachage en mai, soit une hausse de 17% en un mois.

Des investissements conséquents, prévus de longue date, qui permettent à Riot d’amortir la violence de ce halving. L’entreprise vise même un hashrate dépassant les 100 EH/s dans les années à venir, contre 550 à 600 EH/s actuellement pour l’ensemble du réseau. Une façon pour elle de préserver ses parts de marché et de peser face à une concurrence exacerbée par la baisse de rentabilité du minage.

Préparer l’avenir pour résister aux prochains halving

Car oui, le halving n’est pas près de s’arrêter. Encodé dans le protocole Bitcoin, il se reproduira tous les 210 000 blocs, soit environ tous les 4 ans, jusqu’à ce que la récompense tombe à zéro aux alentours de 2140. D’ici là, les mineurs devront impérativement s’adapter et optimiser leurs coûts pour rester dans la course. C’est ce qu’a bien compris Riot Platforms en accélérant ses investissements, contrairement à Bitfarms qui semble débordée.

Les prochaines années seront donc cruciales pour départager les “survivants” des “zombies” du crypto-minage. Les sociétés les plus solides, ayant su anticiper et mettre les moyens, comme Riot ou Marathon Digital, devraient continuer à tirer leur épingle du jeu. Pour les autres, fusionner ou mourir semble être la dure loi du marché à l’œuvre, comme le montre la tentative de rachat de Bitfarms par Riot. Un secteur en pleine recomposition, où seuls les plus forts et prévoyants subsisteront pour voir le prochain halving. Rendez-vous en 2028 !

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