Pris la main dans le sac, tel est le destin peu enviable des dirigeants de la Bank of Huludao. Cette banque commerciale régionale, située dans la province du Liaoning en Chine, se retrouve au cœur d’un scandale retentissant. Impliqués dans une vaste fraude portant sur le détournement de 2,6 milliards de yuans, soit plus de 330 millions d’euros, certains hauts responsables ont déjà été condamnés à de la prison ferme tandis que d’autres attendent leur sort dans les geôles chinoises. Zoom sur cette affaire qui ébranle le système bancaire chinois.

Un schéma de fraude à grande échelle

Il est rare que la quasi-totalité de la direction d’un établissement bancaire soit incriminée dans une affaire de détournement de fonds. C’est pourtant ce qui s’est produit à la Bank of Huludao. Selon les éléments de l’enquête, pas moins de quatre hauts dirigeants seraient impliqués :

  • Li Yulin, le représentant du Parti Communiste au sein de la banque
  • Li Xiaodong, le président de l’institution
  • Deux autres suspects dont l’identité n’a pas été révélée

Ensemble, ils auraient orchestré le détournement de 2,6 milliards de yuans, une somme colossale. Pour l’heure, seul un certain M. Chen, complice de l’opération, a été jugé et condamné à 27 mois de prison et 250 000 euros d’amende pour avoir blanchi au moins 32 millions d’euros via ses comptes bancaires.

Un stratagème bien rodé

Tout commence à l’été 2020 lorsque les protagonistes détournent les fonds dans le but de se les approprier. Dès le mois suivant, pas moins de 1,8 milliard de yuans, soit environ 230 millions d’euros, sont transférés vers des comptes bancaires d’entreprises basées à Hong Kong et contrôlées en réalité par les responsables de la banque.

Entre septembre et octobre, les malfaiteurs vont utiliser l’application WeChat, sorte de WhatsApp chinois, pour acheter des cryptomonnaies via des groupes de discussions privés. Le but ? Blanchir l’argent en revendant ensuite ces cryptos à l’étranger grâce à d’autres complices, puis convertir les bénéfices en dollars américains avant de les transférer sur d’autres comptes d’entreprises leur appartenant. Un schéma bien ficelé en apparence, mais qui n’a pas résisté longtemps au flair des enquêteurs.

La cryptomonnaie, un refuge illusoire

Ces dirigeants malhonnêtes pensaient sans doute pouvoir échapper aux radars en utilisant la cryptomonnaie et ainsi profiter en toute quiétude de leur butin. Mais c’était sans compter sur la police chinoise et ses unités spécialisées dans la cybercriminalité, qui traquent désormais sans relâche ce type de délinquance financière.

Face à la répression, l’utilisation des cryptos pour blanchir de l’argent en Chine devient de plus en plus risquée.

La Chine a en effet considérablement durci sa législation ces dernières années, interdisant les transactions en cryptomonnaies sur son territoire et pourchassant les fraudeurs qui tenteraient de les utiliser pour dissimuler des fonds illicites. Un cadre réglementaire strict qui, couplé à une surveillance accrue, rend l’utilisation des cryptos à des fins criminelles de plus en plus périlleuse.

Un signal fort des autorités chinoises

Au-delà du cas individuel de la Bank of Huludao, cette affaire envoie un message clair à tous ceux qui seraient tentés de se livrer à des malversations financières en Chine : la tolérance zéro est de mise. Pékin entend ainsi assainir son système bancaire et financier, en traquant sans relâche la corruption, la fraude et le blanchiment d’argent.

Ce qu’il faut retenir de ce scandale :

  • Des dirigeants de la Bank of Huludao ont détourné 2,6 milliards de yuans
  • Ils ont tenté de blanchir l’argent en utilisant la cryptomonnaie
  • Certains ont déjà été condamnés à de la prison, d’autres attendent leur procès
  • La Chine durcit sa lutte contre la criminalité financière

Nul doute que les peines prononcées à l’encontre des responsables de la Bank of Huludao se voudront exemplaires. Histoire de dissuader ceux qui seraient encore tentés de jouer avec le feu en détournant des fonds et en utilisant les cryptomonnaies pour blanchir leur butin. Car si la Chine a interdit les transactions en cryptos, elle n’a certainement pas dit son dernier mot pour traquer ceux qui voudraient les utiliser à des fins illégales.

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