Dans le tumulte du conflit opposant la Russie à l’Ukraine, une ligne de fracture se dessine entre loyauté et trahison. Alors que l’Occident soutient Kiev, Moscou traque les “traîtres” sur son sol. Plusieurs arrestations récentes de citoyens russes accusés d’avoir financé l’effort de guerre ukrainien via des cryptomonnaies illustrent cette tension, brouillant les cartes entre héros et ennemis de la nation.
La justice russe frappe les soutiens cryptos de l’Ukraine
Aux confins orientaux de la Russie, dans la République de Sakha, un employé d’une mine de diamants fait face à de lourdes accusations. La justice lui reproche d’avoir effectué plusieurs transferts en cryptomonnaies vers les forces armées ukrainiennes, doublés d’« activités de renseignement subversives contre la sécurité de la Fédération de Russie ». L’homme aurait agi au sein d’un groupe qualifié de terroriste, recevant ses instructions de membres ukrainiens via les réseaux sociaux.
Une enquête pour trahison d’État a été ouverte, l’aide financière apportée à l’Ukraine étant considérée comme une menace directe envers la Russie. Il n’est pas le seul dans le collimateur : à Donetsk, un homme a été arrêté pour des faits similaires, tandis qu’une femme est accusée d’avoir fourni des renseignements sur les déploiements russes dans la région de Kherson.
Héros ou traîtres, une question de point de vue
Si les chancelleries occidentales peinent à infléchir le cours de la guerre, le sort de ces “partisans” pro-ukrainiens reste en suspens. Considérés comme des héros par Kiev, ils sont vus comme des traîtres par Moscou et jugés en conséquence. Une clémence de la part de Vladimir Poutine semble illusoire, même en cas de paix négociée.
Les cryptomonnaies, de par leur nature décentralisée, offrent un moyen discret de soutenir une cause, par delà les frontières et les réglementations
Anton Zourine, analyste géopolitique
Des zones grises entre soutien et ingérence
Le recours aux cryptoactifs pour financer un camp ou l’autre soulève de délicates questions. Si les dons à des organisations humanitaires font consensus, l’aide directe aux forces armées s’apparente à une ingérence. Une ambiguïté que les autorités russes exploitent pour réprimer toute assistance, même minime, apportée à l’Ukraine.
Les points clés du dossier :
- Plusieurs russes arrêtés pour financement de l’Ukraine en cryptomonnaies
- Accusations de trahison et de subversion par la justice russe
- Perception différente des “héros” et “traîtres” selon Kiev ou Moscou
- Zone grise entre soutien humanitaire et ingérence militaire
- Peu d’espoir de clémence côté russe, même en cas de paix
Les espoirs d’une désescalade rapide, malgré les promesses de Donald Trump, semblent minces. Dans ce contexte, le destin des soutiens russes de l’Ukraine, considérés comme des traîtres par le Kremlin, reste plus que jamais incertain. Une situation qui illustre la complexité d’un conflit où les lignes entre le bien et le mal se brouillent au gré des intérêts géostratégiques.
