Imaginez : vous vendez une montre de luxe à un collectionneur japonais. Le paiement doit arriver en quelques minutes, pas en trois jours avec 80 € de frais bancaires. C’est exactement le problème que deux anciens quants de Citadel ont décidé de résoudre… et ils viennent de lever 17 millions de dollars pour y arriver.

Fin, l’application qui veut ringardiser les banques traditionnelles

Ian Krotinsky et Aashiq Dheeraj ne sont pas n’importe qui. Ces deux anciens de Citadel, le fonds quantitatif le plus redouté de Wall Street, ont vu de l’intérieur à quel point le système bancaire international est archaïque. Leur constat ? Les transferts transfrontaliers restent lents, chers et pleins de frictions inutiles.

Leur solution s’appelle Fin. Une application mobile qui utilise les rails des stablecoins pour permettre des transferts instantanés, peu importe le montant ou la frontière. Et ils ne rigolent pas : Pantera Capital mène le tour de table de 17 millions de dollars, accompagné par Sequoia et Samsung Next.

D’où vient l’idée ? Une anecdote qui en dit long

Tout a commencé avec un side-project. Les deux fondateurs avaient créé une plateforme communautaire style Reddit. Quand des utilisateurs atteignaient la une, ils voulaient les récompenser… mais payer à l’international s’est révélé un cauchemar. Des jours d’attente, des frais exorbitants, des formulaires à n’en plus finir.

C’est là que le déclic a eu lieu. Pourquoi subir ces contraintes en 2025 alors que la technologie existe déjà ? Les stablecoins permettent des règlements en quelques secondes, 24h/24, 7j/7, presque partout dans le monde.

« Fin, c’est l’application de paiement du futur. On garde tous les avantages des stablecoins, sans la complexité. Ça marchera partout dans le monde. »

Ian Krotinsky, co-fondateur de Fin

Comment fonctionne Fin au quotidien ?

L’application mise tout sur la simplicité. Pas de jargon crypto, pas de seed phrases à gérer. Vous ouvrez Fin, vous ajoutez votre compte bancaire ou votre wallet, et c’est parti.

Les cas d’usage ciblés dès le lancement :

  • Import-export : paiements fournisseurs en Asie, Amérique latine ou Afrique en quelques clics
  • Commerce de luxe : montres, voitures, œuvres d’art vendues à l’international
  • Freelances et remote workers payés depuis l’étranger
  • Transferts familiaux sans limite de montant
  • Entreprises qui dépassent les plafonds Venmo/PayPal

Le modèle économique ? Des frais de transaction largement inférieurs aux banques classiques, plus les intérêts générés sur les stablecoins immobilisés dans les wallets Fin. Un modèle déjà éprouvé par certains néo-banques crypto.

Un lancement pilote stratégique

Fin ne débarque pas les deux pieds dans le plat. Dès le mois prochain, un programme pilote sera lancé avec des entreprises d’import-export. Objectif : tester en conditions réelles, affiner le produit, et recueillir les premiers retours.

Cette approche pragmatique rappelle celle de nombreuses fintech qui ont réussi : commencer par un marché de niche douloureux (ici les gros transferts transfrontaliers), dominer ce segment, puis élargir progressivement.

Pourquoi maintenant ? Le timing parfait

Le vent tourne en faveur des stablecoins. Partout dans le monde, les institutions se réveillent :

  • 10 grandes banques européennes préparent un stablecoin euro pour mi-2026
  • Sony Bank (groupe Sony) travaille sur un USD stablecoin pour ses activités gaming/anime
  • La FDIC publiera ses premières règles sur les émetteurs de stablecoins ce mois-ci
  • Citadel Securities lui-même investit dans des exchanges crypto

Même les régulateurs américains avancent. Le GENIUS Act progresse, et les premières règles prudentielles sont attendues début 2026. Le message est clair : les stablecoins ne sont plus l’apanage des cryptos-natifs. Ils deviennent une infrastructure sérieuse.

« Les grandes banques ont mal conçu leurs produits de paiement. Migrer leurs systèmes existants vers les stablecoins sera extrêmement compliqué. »

Ian Krotinsky

Fin face aux géants : qui tremble vraiment ?

Les fondateurs ne s’en cachent pas : leur cible, ce ne sont pas les apps crypto comme Phantom ou MetaMask. Ce sont les banques commerciales traditionnelles. Celles qui facturent 40 à 80 euros pour un virement international qui met trois jours à arriver.

Le pari est audacieux : devenir « la prochaine grande application de paiement mondiale ». Rien que ça. Mais avec le pedigree Citadel, un tour de table prestigieux et un marché qui explose, le rêve n’a rien d’irréaliste.

Les défis qui attendent Fin

Tout n’est pas rose. Plusieurs obstacles se dressent sur la route :

  • La conformité réglementaire pays par pays
  • La gestion des risques liés aux émetteurs de stablecoins
  • L’éducation des utilisateurs non-crypto
  • La concurrence féroce (Revolut, Wise, Stripe préparent aussi leurs offensives stablecoin)

Mais les fondateurs semblent avoir une longueur d’avance : une interface pensée pour monsieur et madame Tout-le-monde, et une expérience issue des salles de trading les plus exigeantes du monde.

Et nous, qu’est-ce qu’on en pense ?

Fin arrive au meilleur moment. Les stablecoins sortent enfin de la niche crypto pour devenir une infrastructure grand public. Les institutions valident le modèle, les régulateurs posent le cadre, et les utilisateurs en ont marre de payer cher pour attendre longtemps.

Si Fin réussit à tenir ses promesses – simplicité absolue, frais ultra-compétitifs, disponibilité mondiale – alors oui, les grandes banques ont du souci à se faire. Surtout celles qui traînent encore des systèmes des années 90.

Le pilote du mois prochain sera décisif. On suivra ça de très près.

En attendant, une chose est sûre : les lignes bougent. Et elles bougent vite.

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Passionné et dévoué, je navigue sans relâche à travers les nouvelles frontières de la blockchain et des cryptomonnaies. Pour explorer les opportunités de partenariat, contactez-nous.

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