Imaginez un pays où seulement 35% de la population possède un compte bancaire, mais qui se hisse pourtant parmi les leaders mondiaux du minage de bitcoins. Bienvenue en Éthiopie, nation pionnière de la révolution crypto en Afrique. En 2024, ce pays de la Corne de l’Afrique a généré pas moins d’un milliard de dollars grâce à l’extraction de la célèbre cryptomonnaie, une véritable prouesse rendue possible par son accès à une énergie renouvelable bon marché et fiable.
Le barrage de la Renaissance, pilier de la révolution crypto éthiopienne
Au cœur de ce succès se trouve le barrage hydroélectrique de la Grande Renaissance éthiopienne (GERD), mis en service en 2024 sur le Nil Bleu. Cet ouvrage titanesque, l’un des 20 plus grands barrages hydroélectriques au monde et le plus imposant d’Afrique, alimente en électricité tout le pays et produit même suffisamment pour en exporter.
Mais le GERD ne se contente pas d’électrifier l’Éthiopie. Il fournit également une énergie verte et peu coûteuse qui a permis au pays de devenir le premier état africain à mener une opération de minage de bitcoins à grande échelle soutenue par le gouvernement. Un pari audacieux qui devrait rapporter jusqu’à 5,4 milliards de dollars en 2027.
Un modèle de minage écologique et rentable
Alors que les critiques pointent souvent du doigt la consommation énergétique excessive du réseau Bitcoin, l’Éthiopie prouve qu’il est possible de miner la cryptomonnaie de manière écologique et économique. Grâce à l’électricité propre et bon marché produite par le GERD, les profits engendrés par le minage permettent d’entretenir l’infrastructure du barrage, créant ainsi un cercle vertueux.
Selon Ethan Vera, COO de Luxor Mining, la réussite éthiopienne repose sur trois piliers : une électricité peu chère, l’utilisation d’appareils de minage de moyenne génération consommant moins d’énergie et coûtant moins cher, comme les modèles S19J Pro de Bitmain et A1346 de Canaan, et la réinjection des profits dans le développement du barrage.
L’Éthiopie, inspiration pour le reste de l’Afrique
Forte de son succès, l’Éthiopie contribue désormais à 2,25% de la puissance de hachage mondiale du minage de bitcoins, se positionnant juste derrière les États-Unis, Hong Kong et l’Asie selon Luxor Mining. Un modèle qui inspire d’autres pays africains, comme la République Démocratique du Congo qui prévoit de construire sa propre opération de minage propre dans le parc national des Virunga.
Pendant ce temps, des acteurs plus modestes développent des réseaux locaux pour soutenir des opérations de minage à la base, à l’image de Gridless et Trojan Mining qui font progresser les efforts de minage écologique de bitcoins sur le continent.
Vers une accélération de la révolution fintech africaine
Au-delà du minage, l’Afrique est une région qui produit des licornes fintech offrant des solutions de paiement mobile à une population et des commerçants très peu bancarisés mais fortement équipés en smartphones. Des entreprises comme TymeBank, Moniepoint ou Opay ont amassé des centaines de millions de dollars en créant et maintenant des applications mobiles de paiement et des points de contact au sol.
Dans un contexte où 80% des Africains ne possèdent pas de carte bancaire, les solutions d’argent numérique comblent le vide, et la cryptomonnaie est l’un des facteurs qui façonnent la réalité financière moderne du continent. En ouvrant la voie à des opérations de minage de bitcoins s’appuyant sur des sources d’énergie renouvelables, l’Éthiopie pourrait bien dynamiser les économies locales, amplifier la révolution fintech en cours et ouvrir de nouvelles opportunités pour les nations africaines.
Alors que le pays continue de tracer sa route vers un avenir crypto plus vert et plus prospère, il ne fait aucun doute que son exemple inspirera d’autres nations africaines à emboîter le pas et à exploiter le potentiel transformateur des cryptomonnaies et de la blockchain.
En résumé :
- L’Éthiopie est devenue un leader mondial du minage de bitcoins grâce à son barrage hydroélectrique de la Renaissance (GERD)
- En 2024, le pays a généré 1 milliard de dollars via le minage de BTC, soit 18% de son revenu national annuel
- Ce succès repose sur l’accès à une énergie renouvelable bon marché, l’utilisation d’appareils de minage économes et la réinjection des profits dans l’infrastructure
- Le modèle éthiopien inspire d’autres pays africains et pourrait accélérer la révolution fintech et crypto du continent