Dans le tumulte des marchés crypto en cette année 2024, une question revient avec insistance : Ethereum est-il en train de devenir le mauvais pari de l’année ? Alors que le marché haussier tant attendu pour propulser Bitcoin et les cryptomonnaies vers de nouveaux sommets se fait désirer, l’écosystème semble en perte de repères. Et au cœur de cette incertitude, la deuxième plus grande crypto, l’Ether (ETH), apparaît étonnamment en retrait. Décryptage d’une situation pour le moins paradoxale.

Ethereum, le grand perdant de 2024 ?

Force est de constater que depuis son passage tant attendu au mécanisme de Proof-of-Stake (PoS) en septembre 2022, synonyme de promesses de rentabilité décuplée pour les détenteurs d’ETH, la cryptomonnaie peine à tenir ses promesses. Pire, elle sous-performe largement face au Bitcoin, de quoi remettre en cause son statut de valeur refuge dans l’écosystème.

Un constat d’autant plus amer pour les investisseurs que l’approbation des ETF Ethereum au comptant en début d’année n’a pas eu l’effet escompté sur les cours. Là où les ETF Bitcoin avaient propulsé le BTC vers de nouveaux sommets fin 2021, ceux d’Ethereum sont passés quasiment inaperçus. Le marché serait-il en train de tourner le dos à la blockchain des smart contracts ?

Le staking Ethereum en question

Autre signal inquiétant : la baisse des rendements du staking sur Ethereum. Mécanisme phare du PoS permettant aux détenteurs d’ETH de “louer” leurs coins pour sécuriser le réseau et empocher des récompenses, le staking Ethereum montre des signes de faiblesse. Les rendements auraient atteint un plus bas sur 6 mois, signe d’un intérêt en berne pour ce levier de rentabilité pourtant très attendu.

Les raisons d’un désamour

Comment expliquer ce désamour apparent des investisseurs pour Ethereum en 2024 ? Matt Hougan, Chief Investment Officer chez Bitwise, avance plusieurs pistes :

  • Les risques réglementaires, Ethereum n’ayant pas encore obtenu le feu vert définitif de la SEC malgré l’approbation de ses ETF
  • La concurrence accrue de blockchains comme Solana ou les nouvelles venues type Aptos
  • Les défis de l’écosystème Ethereum, qui a misé gros sur les solutions de type rollups et Layer 2 au détriment de sa blockchain principale
  • Et enfin, la déception relative autour du lancement des ETF, loin de la frénésie constatée pour le Bitcoin

Pourquoi Ethereum reste un pari d’avenir

Pour autant, de l’avis de nombreux experts, enterrer Ethereum en 2024 serait une erreur. Car en y regardant de plus près, les fondamentaux de la crypto star restent solides. Vitalik Buterin, le charismatique co-fondateur d’Ethereum, ne cesse de le marteler : les killer apps de demain tourneront sur son écosystème.

De fait, quand on jette un œil aux secteurs les plus dynamiques de la cryptosphère, difficile de ne pas donner raison à Buterin. La finance décentralisée (DeFi), portée aux nues par les investisseurs ? Dominée à une écrasante majorité par des protocoles Ethereum. Les NFT et le Metaverse, vus comme l’avenir du web ? Impensables sans les smart contracts d’Ethereum. Même les stablecoins, nerf de la guerre des paiements de demain, ont élu domicile en priorité sur Ethereum, à l’image de l’USDC de Circle.

Le pari du géant BlackRock

Preuve de la confiance des investisseurs institutionnels, le géant de la gestion d’actifs BlackRock a choisi Ethereum pour lancer son tout premier produit crypto. Le BlackRock Blockchain and Tech ETF (ticker IBLC), lancé en avril, a d’emblée alloué 11,45% de son portefeuille à Ethereum, devant tous les autres actifs crypto. Un signal fort de la part de la plus grande société d’investissement au monde, gérant près de 10 000 milliards de dollars d’actifs.

Quand vous regardez quelles applications connaissent un succès révolutionnaire, elles sont presque toutes dominées par Ethereum.

Matt Hougan, CIO de Bitwise Asset Management

À quand le retour de flamme pour l’Ether ?

Alors, Ethereum en 2024, pari perdant ou visionnaire ? Difficile à dire tant les signaux semblent contradictoires. Une chose est sûre cependant : il serait imprudent de condamner Ethereum sur la seule base de sa sous-performance actuelle. Car sur le long terme, les atouts de la crypto star restent indéniables.

L’économiste Lyn Alden, pourtant réputée proche du Bitcoin, ne s’y est pas trompée. Pour elle, si le risque de voir Ethereum déclassé existe, ses chances de s’imposer comme un actif majeur de l’écosystème crypto sont réelles :

Une smart contract platform décentralisée qui connaît une adoption précoce et qui construit un vaste écosystème a de bonnes chances de garder une longueur d’avance et d’attirer encore plus de développement.

Lyn Alden, économiste et investisseuse

La bataille des blockchains “tueuses d’Ethereum” est loin d’être gagnée d’avance. Et nul doute que celle dont le nom signifie “éther” en grec ancien, en hommage au 5e élément d’Aristote censé remplir l’Univers, n’a pas dit son dernier mot. Tel un phénix, Ethereum pourrait bien renaître de ses cendres pour s’imposer à nouveau comme le pari le plus audacieux du monde crypto. Réponse dans les mois à venir, à l’approche des élections américaines de novembre et des décisions réglementaires qui ne manqueront pas d’en découler.

D’ici là, Ethereum reste un actif à suivre de près pour tout investisseur crypto averti. Car comme l’a si bien dit Warren Buffett : “Soyez fearful quand les autres sont greedy, et greedy quand les autres sont fearful”. En 2024, le pari à contre-courant sur Ethereum pourrait bien être le plus malin du moment.

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