Le lancement cette semaine du mainnet de Soneium, le layer-2 d’Ethereum développé par Sony, n’aura pas manqué de faire des vagues. En cause : le blocage de certains memecoins au niveau du protocole, empêchant les utilisateurs de vendre ou transférer leurs jetons. Une situation explosive qui aura fait réagir jusqu’au plus haut niveau de l’écosystème, Vitalik Buterin en personne.
Soneium : un lancement sous haute tension
C’est dans un climat d’excitation générale que Soneium, le très attendu layer-2 d’Ethereum porté par Sony, a finalement ouvert les portes de son mainnet ce mardi 14 janvier. Les utilisateurs se sont rués en masse vers ce nouveau L2, espérant y trouver des opportunités uniques, notamment via les désormais fameux memecoins.
Malheureusement, l’euphorie aura été de courte durée. Très vite, les équipes de Soneium ont commencé à bloquer certains memecoins directement au niveau du protocole. Résultat : de nombreux utilisateurs se sont retrouvés dans l’incapacité de vendre ou même de transférer leurs jetons. Une situation inédite qui n’a pas manqué de provoquer la colère d’une partie de la communauté.
Le spectre du rug-pull
Pour certains, le blocage unilatéral de ces jetons s’apparente ni plus ni moins à un rug-pull, une arnaque bien connue dans l’univers des cryptomonnaies. Les critiques ont fusé de toutes parts, mettant en cause l’éthique même de Soneium et remettant en question sa place au sein de l’écosystème Ethereum.
Vitalik Buterin entre dans la danse
Face à l’ampleur de la controverse, c’est finalement Vitalik Buterin en personne qui aura choisi d’intervenir. Le cofondateur d’Ethereum, figure tutélaire s’il en est, a tenu à apporter son éclairage sur la situation. Et sa position est pour le moins surprenante.
Selon Buterin, loin d’être un échec, cette affaire démontre au contraire la force et la résilience d’Ethereum. En permettant l’émergence d’un véritable marché libre, où cohabitent des solutions entièrement ouvertes et décentralisées avec d’autres plus fermées et contrôlées, Ethereum prouve sa maturité.
Les mots de Vitalik Buterin sur la controverse Soneium
- Les entreprises peuvent faire des choix très précis en termes de contrôle qu’elles gardent ou donnent aux utilisateurs
- Quelles que soient les règles choisies, elles s’appliquent de façon transparente et vérifiable sur la blockchain
- C’est une réussite pour Ethereum de permettre un tel marché libre
Attention au risque des solutions fermées
Vitalik Buterin tient tout de même à mettre en garde contre un recours trop important à des solutions fermées comme Soneium. Si celles-ci venaient à devenir majoritaires, alors Ethereum aurait en partie échoué dans sa mission de défense d’un éthos d’ouverture et de décentralisation.
Pour éviter un tel scénario, deux éléments sont cruciaux selon lui :
- Une masse critique d’activités doit continuer à avoir lieu dans des environnements totalement ouverts
- Les utilisateurs doivent disposer d’outils pour bien comprendre les propriétés des environnements qu’ils utilisent
L’avenir des layers-2 en question
Au-delà du cas Soneium, cette affaire vient rappeler les enjeux cruciaux qui entourent le développement des layers-2 sur Ethereum. Alors que ces solutions de scaling sont de plus en plus nombreuses et utilisées, la question de leur gouvernance et de leur alignement avec les valeurs fondatrices d’Ethereum se pose avec une acuité renouvelée.
Des outils comme L2Beat, qui agrège des données détaillées sur les différents L2, ont un rôle clé à jouer pour apporter de la transparence. Mais au final, ce sont bien les utilisateurs qui, par leurs choix, définiront les équilibres de l’écosystème. La vigilance est donc de mise pour s’assurer qu’Ethereum reste fidèle à ses principes fondateurs, tout en continuant à innover et à se développer.
Une chose est sûre : le débat est loin d’être clos, et Soneium n’a certainement pas fini de faire parler de lui. Affaire à suivre, donc, pour un dossier qui pourrait bien être l’un des plus importants de l’année pour l’écosystème Ethereum.