Qui l’eût cru ? Les États-Unis sont devenus le nouveau leader mondial du minage de Bitcoin, et leur domination ne cesse de s’affirmer. Depuis l’interdiction de cette activité en Chine en mai 2021, les cartes ont été redistribuées, et l’Oncle Sam a su tirer son épingle du jeu. Aujourd’hui, plus de 40% de la puissance de calcul totale du réseau Bitcoin provient des USA. Un chiffre qui en dit long sur l’importance stratégique accordée à la cryptomonnaie reine outre-Atlantique.

Le pool minier Foundry USA, géant américain du hashrate

Mais cette domination américaine ne repose pas sur une myriade d’acteurs. Non, elle est surtout le fait d’un mastodonte : le pool de minage Foundry USA. À lui seul, ce pool concentre 36,5% du hashrate total du réseau Bitcoin, soit plus d’un tiers de la puissance de calcul mondiale. Une croissance spectaculaire, quand on pense qu’il est passé de 157 exahash/seconde début 2024 à environ 280 exahash/seconde en décembre.

Avec une telle puissance, Foundry USA se place loin devant ses concurrents. Le deuxième plus grand pool de minage, MARA Pool, également basé aux États-Unis, ne pèse “que” 4,35% du hashrate total. Ensemble, ces deux acteurs donnent aux USA une mainmise sur plus de 40% de la puissance de minage de Bitcoin.

Une centralisation qui inquiète

Cette situation soulève des inquiétudes quant à la centralisation du minage, qui pourrait mettre en péril la décentralisation, principe fondateur de Bitcoin. Si un groupe d’acteurs parvenait à contrôler plus de 50% du hashrate, il pourrait théoriquement mener une attaque dite des “51%”, lui permettant de prendre le contrôle du réseau et de modifier les transactions.

Pour rappel, une attaque des 51% permettrait de :

  • Empêcher certaines transactions d’être confirmées
  • Inverser des transactions et donc dépenser deux fois les mêmes bitcoins (double dépense)
  • Empêcher certains ou tous les mineurs de miner des blocs valides

Heureusement, nous n’en sommes pas encore là. De plus, mener une telle attaque serait extrêmement coûteux et probablement peu rentable pour un acteur malveillant. Mais la concentration du minage reste un sujet de préoccupation pour la communauté Bitcoin.

La Chine, toujours dans la course malgré l’interdiction

Notons toutefois que la Chine n’a pas dit son dernier mot. Malgré l’interdiction officielle du minage sur son territoire, le pays abriterait encore environ 55% du hashrate global, selon certaines estimations. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que de nombreux mineurs chinois utilisent des VPN ou des services de proxy pour masquer leur localisation et continuer à opérer en toute discrétion.

La Chine a interdit le minage de cryptomonnaies, mais cela ne signifie pas que les mineurs chinois ont disparu. Beaucoup continuent à miner en cachette, en utilisant des moyens détournés pour brouiller les pistes.

Zhang Wei, expert en cryptomonnaies

Ainsi, la répartition exacte du hashrate de Bitcoin reste difficile à établir avec certitude. D’autres pays, comme le Kazakhstan, la Russie ou le Canada, voient également leur part augmenter ces dernières années, même s’ils restent loin derrière les États-Unis et la Chine.

Une chose est sûre : le minage de Bitcoin est devenu un enjeu géopolitique et économique majeur. Les États cherchent à attirer les mineurs sur leur territoire, conscients des retombées en termes d’emplois, d’investissements et de rayonnement technologique. Mais ils doivent aussi composer avec les défis environnementaux posés par cette industrie énergivore, ainsi qu’avec les risques de centralisation qui pèsent sur l’écosystème Bitcoin.

L’avenir nous dira si les États-Unis parviendront à conserver leur leadership, ou si d’autres pays viendront bousculer la hiérarchie. Une chose est sûre : dans cette nouvelle ruée vers l’or numérique, mieux vaut avoir de bons pics et de solides jeans !

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