L’Inde est secouée par un nouveau scandale dans l’univers des cryptomonnaies. Les autorités viennent de geler près de 179 millions d’euros d’actifs liés au Groupe Highrich, soupçonné d’avoir orchestré une vaste fraude à la cryptomonnaie sous couvert d’investissements lucratifs. L’enquête, menée tambour battant, soulève des questions sur la régulation des cryptos dans le pays.

Un montage bien ficelé qui a dupé des milliers d’investisseurs

Depuis janvier, la Direction de l’Application des Lois (ED) a gelé l’équivalent de 31 millions d’euros sur 55 comptes bancaires appartenant à Highrich et ses propriétaires. Selon les enquêteurs, le groupe promettait à ses clients des rendements mirobolants de 15% par an sur leurs investissements en cryptomonnaies.

Le mode opératoire était bien rodé. Les investisseurs étaient attirés par la perspective de gains rapides, mais en réalité, les rendements des premiers clients étaient financés par l’argent des nouveaux entrants. Un système de Ponzi classique.

Les pyramides de Ponzi sont souvent déguisées en vraies solutions d’investissement. Cependant, les rendements des investisseurs existants sont financés par les contributions des nouveaux investisseurs plutôt que par des profits réels.

Pour donner une illusion de crédibilité, Highrich a même créé sa propre cryptomonnaie, le HR Crypto Coin. Les promoteurs du groupe encourageaient activement le trading de cet actif sur plusieurs plateformes d’échange.

Un empire bâti sur du sable

Au total, le groupe aurait amassé près de 180 millions d’euros auprès d’investisseurs crédules. Derrière cette façade high-tech se cachait en fait un véritable château de cartes.

Les perquisitions menées par les autorités ont permis de tracer 1,8 million d’euros de biens immobiliers acquis par les dirigeants de Highrich. Selon l’ED, ces propriétés auraient été achetées avec l’argent des victimes de la fraude.

L’Inde, nouvel eldorado des escrocs aux cryptos ?

Ce scandale intervient dans un contexte de méfiance croissante des autorités indiennes vis-à-vis des cryptomonnaies. Le pays peine encore à mettre en place un cadre réglementaire clair pour encadrer ce marché en plein essor.

Pourtant, les arnaques aux cryptos se multiplient. Outre le cas Highrich, on se souvient de l’affaire Bitconnect en 2018, un autre schéma de Ponzi démantelé qui avait fait perdre plus de 2 milliards de dollars aux investisseurs.

Quelques chiffres clés sur les fraudes aux cryptos en Inde:

  • 179 millions d’euros escroqués par Highrich Group
  • 55 comptes bancaires gelés par les autorités
  • 15% de rendement annuel promis aux investisseurs
  • 30% de commission pour le parrainage de nouveaux clients

Vers une meilleure régulation du secteur ?

Face à ces dérives, les autorités tentent de réagir. La banque centrale indienne a récemment mis en garde contre les dangers des investissements en cryptomonnaies, les qualifiant de “risque systémique”.

Un projet de loi visant à interdire purement et simplement les cryptos privées est même dans les tuyaux. Mais pour beaucoup d’experts, une interdiction totale serait contre-productive. Ils plaident plutôt pour une régulation intelligente du secteur.

Il est crucial de mettre en place des garde-fous pour protéger les investisseurs, sans pour autant étouffer l’innovation. Un subtil équilibre à trouver pour les régulateurs.

Nischal Shetty, fondateur de la plateforme d’échange WazirX

En attendant, l’enquête sur le Groupe Highrich se poursuit. Les autorités espèrent récupérer une partie des fonds détournés pour indemniser les victimes. Un signal fort envoyé aux fraudeurs, même si le chemin vers une cryptosphère plus saine en Inde reste encore long et semé d’embûches.

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