L’échange de cryptomonnaies japonais DMM Bitcoin fait l’objet d’un nouveau rebondissement suite au piratage massif survenu en mai dernier. En effet, selon un rapport de Nikkei Asia, la plateforme cesserait définitivement ses efforts de relance et vendrait l’intégralité de ses actifs à SBI VC Trade, une société de trading appartenant au groupe SBI. Cette vente devrait être finalisée d’ici mars 2025.
DMM Bitcoin : de la relance à la vente
Dans un communiqué publié le 2 décembre, SBI VC Trade confirme avoir conclu un accord avec DMM Bitcoin, plateforme vouée à la liquidation. Les modalités précises du transfert seront annoncées ultérieurement.
Cette issue est quelque peu inattendue quand on sait que DMM Bitcoin avait entamé des efforts de redressement après le hack du 30 mai, promettant de rembourser intégralement ses utilisateurs. Pour rappel, plus de 4500 Bitcoins (environ 308 millions de dollars à l’époque) avaient été dérobés, constituant le second plus gros hack au Japon après celui de Coincheck en 2018.
Un plan de relance avorté
Dès juin, DMM Bitcoin avait sécurisé un prêt de 5 milliards de yens pour soutenir sa reprise d’activité. L’exchange assurait également pouvoir lever 50 milliards de yens supplémentaires via son “groupe de sociétés” et des prêts subordonnés, avec pour objectif final de rassembler 320 millions de dollars pour rembourser ses clients.
Parallèlement, les hackers présumés, suspectés d’appartenir au célèbre groupe Lazarus, ont été repérés en train de blanchir une partie des fonds volés via Huione Guarantee, plateforme devenue un hub d’activités illicites. En août, 500 BTC supplémentaires ont été transférés vers de multiples portefeuilles.
Jusqu’à présent, toutes les tentatives pour récupérer les actifs dérobés ont échoué, précipitant finalement la vente de DMM Bitcoin à SBI Group.
DMM Bitcoin n’est pas un cas isolé
DMM Bitcoin n’est malheureusement pas le seul exchange asiatique à mettre la clé sous la porte en 2024. En juillet, WazirX, une plateforme indienne, a cessé ses opérations suite à un hack de 235 millions de dollars de son hot wallet.
En octobre, plus d’une douzaine d’exchanges sud-coréens ont fermé boutique, faute de se conformer aux réglementations locales. Le 11 octobre, la plateforme singapourienne Fairdesk a également annoncé la fin de ses activités, citant des défis réglementaires.
Ces événements soulignent les risques persistants auxquels font face les plateformes d’échange de cryptomonnaies, ainsi que l’importance d’un cadre réglementaire clair et d’une sécurité renforcée pour protéger les utilisateurs et assurer la pérennité de l’écosystème.
Vers une meilleure protection des investisseurs
Points clés :
- DMM Bitcoin vend tous ses actifs à SBI VC Trade suite au hack de mai
- L’exchange abandonne ses plans de relance malgré des efforts initiaux
- Le groupe Lazarus suspecté d’être derrière l’attaque et le blanchiment des fonds
- Plusieurs exchanges asiatiques ont fermé en 2024 pour des raisons similaires
- Nécessité d’une régulation adaptée et d’une sécurité renforcée pour protéger les investisseurs
Le cas de DMM Bitcoin met en lumière la vulnérabilité persistante des plateformes d’échange face aux cyberattaques et la difficulté à récupérer les fonds dérobés. Il souligne également l’importance d’une réglementation adaptée et harmonisée à l’échelle internationale pour encadrer ces acteurs clés de l’écosystème crypto.
Avec la multiplication des hacks et fermetures d’exchanges, il est essentiel que les autorités et les acteurs du secteur travaillent main dans la main pour renforcer la sécurité, la transparence et la protection des investisseurs. C’est à ce prix que l’industrie des cryptomonnaies pourra gagner en maturité et en légitimité auprès du grand public.
L’acquisition de DMM Bitcoin par SBI Group pourrait d’ailleurs être vue comme un pas dans cette direction, le géant financier japonais ayant à cœur de développer un écosystème crypto solide et réglementé. Reste à voir comment cette transition se déroulera et quelles en seront les implications pour les utilisateurs de la plateforme.
