Imaginez un monde où chaque colis, conteneur et camion est suivi en temps réel de manière transparente et sécurisée à travers le globe. Un monde où les coûts et délais de livraison sont optimisés grâce à une coordination parfaite entre tous les acteurs de la chaîne logistique. C’est la promesse des réseaux d’infrastructure physique décentralisés, ou DePIN, qui pourraient bien révolutionner un secteur logistique en mal d’efficience et de confiance.

Une industrie à la traîne, minée par les mauvaises données

Malgré ses 9700 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel, la logistique mondiale est à la peine. Fragmentée entre une multitude d’acteurs utilisant des systèmes obsolètes et des données de piètre qualité, elle croule sous les processus manuels, les erreurs et les fraudes. Résultat : plus de 600 milliards de dollars de pertes chaque année liées aux données erronées ou manquantes selon le Data Warehousing Institute.

Cette “sale donnée” entraîne une cascade de problèmes : planning inefficace, livraisons en retard, inventaires imprécis, gaspillage de ressources, cargaisons perdues ou volées… La méfiance est telle, y compris au sein des entreprises, que les litiges de paiement entre expéditeurs, transporteurs et intermédiaires sont monnaie courante. Pour devenir plus agile, l’industrie doit se doter d’un système d’enregistrement universel basé sur des données fiables et partagées.

L’immobilisme face au changement

Si le besoin est criant, le secteur logistique est réticent à remettre en cause ses vieux systèmes et à adopter de nouvelles technologies, perçues comme coûteuses et risquées. Chez les acteurs établis, c’est le règne du chacun pour soi. Hyperfocalisés sur leurs opérations au jour le jour, ils rechignent à partager leurs précieuses données avec des concurrents, faute d’incitations tangibles.

Malgré quelques initiatives technologiques, aucune n’a réussi à convaincre l’industrie :

  • La solution TradeLens de Maersk et IBM, basée sur une blockchain privée, a été abandonnée en 2022 faute de rentabilité et d’adoption
  • D’autres comme Chronicled, Slync ou CargoLedger ont tenté leur chance avec un succès mitigé
  • Le problème : un manque d’incitations économiques pour produire de meilleures données et les partager

DePIN et TIDIN, l’avenir de la logistique ?

C’est là qu’entrent en scène les réseaux DePIN ou “decentralized physical infrastructure networks”. Ces réseaux nouvelle génération marient les principes de la blockchain publique aux services d’infrastructure physique. Fonctionnant grâce à des incitations symboliques (tokens), ils permettent de résoudre des problèmes concrets en fournissant du matériel ou de l’équipement à la communauté.

La startup HEALE Labs va plus loin avec le concept de TIDIN pour “token incentivized data infrastructure network”. L’idée : utiliser les tokens pour encourager les bonnes pratiques de données, en s’appuyant sur l’infrastructure existante (logiciels de gestion du transport, ERP…). Objectif: fluidifier les transactions et expéditions en améliorant la qualité de l’information sur toute la chaîne.

Une plateforme garantissant que seules les données propres transitent à travers la supply chain changera la donne. Les technologies DePIN, et TIDIN en particulier, sont la clé en rendant plus rentable la production et le partage de meilleures données.

Todd Haselhorst, CEO de HEALE Labs

Changer la théorie des jeux pour révolutionner la logistique

Si les DePIN récompensent le partage de ressources matérielles, les TIDIN incitent, eux, à élever les standards de données. Une approche indispensable sachant que les informations erronées coûtent plus de 600 milliards de dollars par an aux entreprises. En changeant les règles du jeu économique, ces réseaux décentralisés pourraient convaincre les acteurs clés d’adopter enfin un nouveau paradigme, plus profitable, prédictible et durable pour tous.

Bien sûr, la route est encore longue. Mais l’opportunité est énorme pour celui qui parviendra à fédérer un écosystème aujourd’hui éclaté. Avec un marché logistique qui devrait peser plus de 15 000 milliards de dollars en 2030, la course est lancée. Les pionniers des réseaux décentralisés incentivés par tokens pourraient bien railler la mise, et ouvrir une nouvelle ère de transparence et d’efficience pour une industrie en mal de disruption.

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